Au bazar de Port-Louis : Les marchands d’accessoires souvenirs retrouvent le sourire  

La fermeture des frontières durant un peu plus d’une année a été un coup dur pour les marchands d’accessoires souvenirs et d’artisanat opérant au bazar de Port-Louis. C’est, donc, avec un ouf de soulagement que ces derniers accueillent le retour de  la clientèle touristique. L’occasion donnée de faire un premier bilan sur les retombées financières liées dont ont bénéficié les acteurs de ce secteur d’activité un mois après la réouverture des frontières. L’impression qui se dégage est que les choses vont nettement mieux pour lesdits marchands qui parlent d’une hausse des ventes qui oscillent entre 35% et 40%. « Nou pe repran lespwar », confie Rungen Varouna, vendeur de tentes en Vacoas.

Difficile de partir en voyage sans ramener dans ses valises ne serait-ce qu’un petit souvenir de ses vacances. Les visages dissimulés derrière leurs masques, une poignée de touristes flânent au milieu des étals du bazar en quête d’accessoires et de vêtements en tous genres. L’espace était plein de vie et d’entrain, hier, aux alentours de 13h, à la grande satisfaction des dizaines de marchands des produits artisanaux qui se félicitent des bonnes ventes réalisées dans la matinée. Certes, rien à voir avec les grosses ventes et les profits très élevés qu’ils réalisaient avant que la pandémie ne vienne jouer au trouble-fête, mais « c’est de bon augure pour la suite », soutient Rungen Varouna, qui exerce au bazar depuis 35 ans. « Le contraste est saisissant. Il y a un mois, je voyais mes collègues et moi se morfondre à attendre que des clients potentiels se présentent à nos étals. Maintenant, on est abordé régulièrement. C’est que du bonheur ! La vente inn ogmente par 40% », dit-il, en arborant un large sourire.

- Publicité -

Sauf que derrière les plus beaux sourires, se cache souvent la crainte de devoir revivre des douloureux moments. « Nou bizin solider e fer atensyon ar sa viris là. Pa pu capav reviv sa bann moman pena kass pou donn fami là ! », avance Rungen Varouna. Certes, les commerçants percevaient Rs 5,100 d’aide du gouvernement, étaient dispensés par la municipalité des frais de location de Rs 2,800, mais comme le souligne Rajen qui vend des accessoires et des t-shirts à l’effigie du dodo, « beaucoup de gens auraient sombré dans la dépression à notre place. J’ai  été confronté à pas mal de difficultés en 30 ans de carrière, mais cette pandémie m’a mis à genoux au point où je mangeais qu’un seul repas par jour, des fois. » Rajen ne s’attendait pas à une si bonne reprise : « La fréquentation touristique au bazar va au-delà de mes espérances. Nou dir lavente inn ogmante par 35% e mo pe attane desam avec impatience. »

Même son de cloche du côté de Maya qui propose depuis 15 ans une gamme de vêtements tournés vers la nature et l’exotisme, ainsi que des bijoux de fantaisie. Elle affirme avoir gardé ses volets baissés pendant six mois pour travailler dans une usine : « Mari dir me mo ti oblize ! J’espère vraiment que ces mauvais souvenirs vont à jamais disparaître car j’ai beaucoup souffert. »

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques