L’évêque de Port-Louis, Mgr Jean Michaël Durhône : « Toute vocation est fondée sur la foi »
Le Jubilé des îles, réunissant des jeunes des Seychelles, des Comores, Mayotte, de La-Réunion, de Rodrigues, d’Agalega, des Chagos et de Maurice, a pris fin ce week-end en apothéose avec une série d’activités au Thabor. Le point d’orgue a été la rencontre de ce millier de jeunes, mêlés à d’autres fidèles du diocèse de Port-Louis les autres jeunes, ayant fait le déplacement, dans une vibrante célébration à l’occasion du festival des vocations. Différents évêques de la région, dont Mgr Michel Moura du vicariat de Rodrigues, Mgr Pascal Chane-Teng de Saint-Denis de La-Réunion, Mgr Sténio André du diocèse anglican de Maurice et le pasteur David White, de même que des membres du clergé, ont participé à ces manifestations d’hier au Thabor, avec une joie contagieuse dans l’air.
Tout au cours de la semaine dernière, ce millier de jeunes venus des îles de l’océan Indien ont été engagés dans une série d’échanges, de partage, de sorties et de rencontres dans différents points de l’île. Et la rencontre de ce week-end au Thabor a été le summum permettant aux jeunes de se côtoyer et de mieux se connaître pour Marcher Ensemble le temps de cette première édition du Jubilé des jeunes de l’océan Indien. L’engagement a été pris que l’expérience sera répétée dans les autres îles de la région, avec les jeunes des Seychelles et de La-Réunion déjà emballés pour cette nouvelle aventure même si la décision officielle n’a pas encore été entérinée au sein du Conseil des Evêques de l’Océan Indien (CEDOI).
Par ailleurs, le festival des vocations organisé au Thabor par le diocèse de Port-Louis a coïncidé avec la fin de la première rencontre inter-îles des jeunes, marquant le Jubilé de l’Espérance. L’ambiance était au recueillement, avec cet instant de silence des plus impressionnants au beau milieu de la cérémonie mais aussi des effluves de joie à la fin. Et cela même si au moment du départ, la séparation entre les jeunes a donné un petit pincement au cœur.
De son côté, l’évêque de Port-Louis, qui a présidé à la messe du festival des vocations, a balisé le chemin que devront emprunter les jeunes dans un monde en pleine mutation. « Dans le cadre de l’année du Jubilé, il nous est bon de prier ensemble pour les vocations que nous recevons gratuitement. Mais comment faire naître des vocations de prêtres, de religieuses, de couples engagés dans le sacrement de mariage et de laïcs consacrés ? », déclare-t-il en mettant l’accent sur la dimension de la vocation. « Toute vocation est fondée sur la foi, toute vocation est fondée sur un désir de servir, toute vocation est fondée sur une promesse de bonheur », ajoute-t-il.
« Nous parlons souvent de crise des vocations, mais peut-être faut-il retourner la question d’une autre manière : qu’en est-il de cette relation avec Jésus-Christ dans toute vocation ? C’est d’abord cela que nous regardons, que nous discernons ensemble : la manière dont la personne qui veut suivre Jésus-Christ vit sa relation profonde avec lui. La foi est un chemin de croissance qui fait grandir et nous fait passer par des crises, des résistances, des peurs, des doutes, des craintes », exhorte-t-il.
L’évêque de Port-Louis a évoqué la foi en la présentant comme un héritage. Il a cité le message du pape Léon XIV à l’occasion du Jubilé des jeunes, le week-end à Tor Vergata, Rome, dans lequel il courage les jeunes à préserver la foi transmise par les générations précédentes et à veiller sur cet héritage considéré comme une source d’espérance. Il a souhaité que l’étincelle allumée au Jubilé ne soit pas étouffée par les préoccupations quotidiennes.
« Le service commence en prenant ce temps de prière d’espérance. Servir comme prêtre, religieux, religieuse, laïcs engagés ou laïcs consacrés, c’est rencontrer Jésus, notre espérance, qui s’est mis au service de tout être humain. Toute vocation fondée sur le Christ est une promesse de bonheur », fait-il comprendre.
Il a, dans son homélie, repris les paroles fortes prononcées par Léon XIV à l’occasion du Jubilé devant près d’un million de jeunes :« Le monde a besoin de messages d’espérance. Vous êtes ce message. Vous devez continuer à porter l’espérance à tous. Vous êtes le signe qu’un monde différent est possible. Un monde de fraternité et d’amitié où les conflits ne se résolvent pas dans la violence mais par le dialogue. »
Mgr Durhône a demandé aux jeunes de ne pas avoir peur de faire des choix radicaux et riches de sens, que ce soit comme prêtres, religieux, religieuses, dans la vie du mariage ou comme laïcs consacrés. « C’est là que nous trouvons le bonheur, quand nous apprenons à nous donner, à donner sa vie pour les autres », estime-t-il.
Il a finalement annoncé la décision des évêques de l’océan Indien de lancer, dans quelques mois, une plateforme numérique pour que les jeunes et d’autres puissent aussi vivre un temps d’information sur la vie de l’Église, du pays et de la société.
Il a terminé son sermon par le chant « Talitha Koum », interprété par le père Laurent Rivet et la chorale. Il est revenu au père Yudesh Arnachellum Yudesh de remercier tous ceux qui ont fait de la rencontre inter-îles des jeunes un succès.