L’Association des Consommateurs de L’île Maurice (ACIM) apporte son soutien moral à Nishal Joyram, qui devait débuter une grève de la faim en fin d’après-midi hier pour réclamer la baisse du prix des carburants sur le marché local. Le gréviste, un citoyen engagé, a eu en début de semaine une rencontre avec le General Manager de la State Trading Corporation (STC) Rajiv Servansingh – qui lui a demandé de reporter son action à fin janvier.
Or, le secrétaire général de l’ACIM Jayen Chellum estime que le prix doit baisser dans l’immédiat compte tenu de la tendance au niveau mondial depuis plusieurs mois. « Le Petroleum Pricing Committee (PPC) se réunit chaque quatre mois pour passer en revue la situation et la prochaine rencontre est prévue pour fin janvier 2023. Le PPC va-t-elle attendre cette date pour baisser les prix compte tenu d’une échéance électorale l’année prochaine ? », se demande-t-il lors d’un point de presse au bureau de l’ACIM hier. Il ajoute qu’entre-temps, « konsomater pe gagn kraze ».
Nishal Joyram a décidé d’aller de l’avant avec sa grève même s’il n’a pas encore trouvé un lieu fixe. « Je vais bouger dans différents lieux s’il le faut », dit-il. Cet habitant de Surinam dit avoir pris cette décision d’une grève car « li devwar sak sitwayen amen enn konba pou fer avans le soz ».
Avant d’entamer cette action, il avait envoyé une lettre au bureau du Premier ministre le 28 octobre pour réclamer une baisse du prix et le PMO lui avait répondu que la demande a été référée au ministère du Commerce. Il estime que le compte de la STC est à sec à cause des contrats, qu’il estime douteux, alloués pendant la période du Covid-19. « Li pa normal ki lepep ki bizin pey pou bann fot bann dirizan », dit-il. Ce dernier réclame une baisse d’au moins Rs 20 sur les carburants.
De son côté, Jayen Chellum estime que le prix du carburant à Maurice « est l’un des plus chers au monde » et qu’il y a trop de taxes imposées par le gouvernement. Il a souligné que des années auparavant, la STC avait accumulé des surplus, mais que cet argent a dû être envoyé dans un Consolidated Fund au lieu de l’utiliser pour stabiliser les prix.
« Se GM ki met STC an difikilte an prenan so sirplis », affirme le secrétaire général de l’ACIM. Ce dernier a aussi dénoncé « un climat de frayeur dans le pays » pour expliquer le peu d’engouement des Mauriciens à participer aux actions organisées par l’ACIM. Il demande donc aux automobilistes de montrer leur désaccord contre le GM sur le prix des carburants en allumant les phares de leurs véhicules en circulant pendant la journée. Il demande au public de commencer cette action à partir de la semaine prochaine.