Le renvoi du comité disciplinaire institué par la direction de la Bank of Mauritius contre Chidanand Rughoobar, ancien président du syndicat des employés, au 18 juillet, a fait bondir Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU). Le syndicaliste, qui demande au ministre de Travail, Soodesh Callichurn, de « se réveiller » pour « arrêter les dérives totalitaires à la Banque de Maurice », lance aussi un appel au gouverneur de l’institution pour « mettre fin à la répression » à l’encontre de Chidanand Rughoobar. Le comité disciplinaire, qui devait siéger mardi dernier, a renvoyé la réunion, qui était pourtant très attendue par les employés de la Banque centrale tant cette affaire est décriée par ceux qui pensent que Chidanand Rughoobar est victime de persécution.
« L’ex-président a remis son option form avec un léger retard à son employeur. Il n’y a aucune loi qui contraint un employé de remettre ce formulaire, et ce, que celui-ci accepte ou pas l’offre de l’employeur. Il n’y a aucun délit sous la loi ou règlement administratif ou disciplinaire qui octroie le pouvoir à un employeur pour prendre une action disciplinaire au cas ou un employé n’aurait pas remis ou remet tardivement son option form », scande Narendranath Gopee. « La Banque de Maurice a fait une révision salariale et des conditions de service de ses employés. La section 62 A de l’Employment Relations Act prévoit qu’une entreprise où les employés ne sont pas syndiqués doit leur donner un option form pour que ceux-ci s’expriment sur la révision. Le fait que la direction de la banque a démantelé le syndicat, chaque employé, y compris l’ex-président, a reçu un option form. Toutefois, une copie des extraits du rapport salarial n’a pas été remise avec le formulaire d’option », précise Narendranath Gopee.
Ce dernier avance que la Banque centrale cherchait une occasion pour coincer Chidanand Rughoobar. « La direction s’est saisie de la situation qui prévaut pour lui servir une lettre l’accusant de six charges, toutes sans fondement ! L’intention de l’employeur est évidente : utiliser le comité disciplinaire comme subterfuge pour licencier M. Rughoobar. Voilà un autre syndicaliste qui est en passe d’être licencié après Sharvin Sunassee de l’Airports of Mauritius Employees Union, Luximon Badal de Union of Mauritius Post Limited et M. Niolle de la Mauritius Revenue Authority Staff Association. Au tour de Yogita Babboo de l’Air Mauritius Cabin Crew Association d’être sous la menace d’un licenciement », déplore Narendranath Gopee.
S’interrogeant sur le rôle et la responsabilité du ministère et du ministre de Travail quand des syndicalistes sont menacés de la perte de leur emploi, il explique avoir écrit à ce dernier. « Mais il est resté silencieux. Li pe rann li koupab par so silans ek so linaksion », dit-il en rappelant que Maurice a ratifié la convention 87 du Bureau International du Travail protégeant tous les employés dans leurs fonctions comme syndicalistes. « Isi nou ena enn minis ki pe manz pistas e get sinema ! » lance Narendranath Gopee. Le cas de Chidanand Rughoobar a été référé, dit-il, au Committee on Freedom of Association du BIT, à l’International Trade Union Confederation d’Afrique et de Belgique.