Luke, un chien à trois pattes, a donné du fil à retordre à tous ceux qui essayaient de le retrouver, à commencer par sa maîtresse Mégane Duvergé-Félicité. L’animal qui s’était échappé d’une clinique vétérinaire à Candos le 11 août, a été retrouvé 10 jours après. Une quinzaine de bénévoles s’étaient mobilisés pour retrouver ce fugueur après de nombreux signalements sur les réseaux sociaux…
Très vite après sa disparition, famille et amis de Mégane Duvergé-Félicité se sont mobilisés pour rechercher Luke. Des avis de recherche ont été créés, de nombreux posts publiés sur les réseaux sociaux et une récompense de Rs 15 000 proposée afin de retrouver le canidé à qui il manque une patte.
L’association Second Chance Animal Rescue (SCAR) , bénévoles, et internautes s’y joignent pour se lancer à sa recherche. Ils sont une quinzaine de personnes. « Je gardais espoir, je ne voulais rien lâcher », affirme Mégane Duvergé-Félicité qui n’arrêtait pas de poster des photos de ce chien de rue amputé d’une patte, très craintif qu’elle avait recueilli il y a un an.
«Je gardais espoir»
« Je publiais des posts deux, trois fois par jour et je profitais de mes vacances pour faire des rondes régulièrement dans les rues de Candos/Quatre-Bornes, soit tous les matins et tous les soirs. Ma crainte était que je ne cherchais pas au bon endroit. J’ai reçu de nombreux appels pendant dix jours de gens qui affirmaient avoir aperçu Luke à Ebène, à La Flora, à St Jean, à Curepipe etc. Mais mon intuition me disait qu’il ne devait pas être très loin de l’endroit où il s’était échappé. » raconte sa sauveuse.
Une quête haletante qui s’est finalement achevée le 21 août, grâce aux habitants de la colline Candos. « Ce sont des personnes avec qui j’ai tissé des liens à force d’aller là-bas tous les soirs. Ils sont Vanisha, Karishma et Steeve. Ils m’avaient d’abord envoyé la vidéo d’une caméra de surveillance où Luke est aperçu errant dans une rue vers 21h. Avant que Steeve ne parvienne à l’attraper vers minuit. Je me disais bien qu’il allait se débrouiller car c’est un chien qui a vécu à la rue toute sa vie », dit-elle.
«Des retrouvailles inespérées qui ont ému»
Des retrouvailles inespérées qui ont ému non seulement la famille de la propriétaire mais également les internautes qui connaissaient déjà ce chien et son histoire touchante. Ces derniers avaient suivi son histoire depuis qu’il avait été sauvé à Rose-Hill il y a un an, jusqu’à sa disparition lors d’une visite dans une clinique vétérinaire à Candos. Le chien qui a environ 5 ans, avait réussi à s’échapper pour disparaître dans la nature. Ainsi, après dix jours d’errance, le cauchemar est enfin terminé.
Lorsque Mégane Duvergé-Félicité le retrouve, le canidé avait l’air serein. « Il présentait quelques égratignures partout sur son corps et une plaie assez grande mais pas grave. Il était comme d’habitude, pas plus méfiant qu’avant. Très vite, il a retrouvé ses repères à la maison », dit-elle. Si le chien ne manifeste aucune joie ou excitation, n’a aucune réaction, c’est parce que, explique t-elle, « c’est un chien traumatisé, craintif, méfiant. Il n’est pas démonstratif, ne fait pas la fête comme les autres chiens. Il a sa façon à lui de s’exprimer », explique la jeune femme.
Cela fait un an que Luke a été recueilli par Mégane Duvergé-Félicité, alors famille d’accueil pour chiens et chats. « Je l’avais aperçu après une réunion à Notre-Dame-de-Lourdes à Rose-Hill le 10 septembre 2022. Il boitait et semblait avoir une blessure à la patte mais il ne me laissait pas m’approcher suffisamment pour voir la gravité de sa blessure. J’ai lancé un appel sur facebook afin de trouver de l’aide pour l’attraper. Deux rescuers m’ont aidés. L’un des deux connaissait déjà Luke et venait le nourrir de temps en temps. Etant très farouche, il se sauvait à chaque fois qu’il essayait de l’attraper. Après deux jours, nous avons réussi à l’attraper et c’est là qu’on a constaté qu’il était gravement blessé : les os de sa patte étaient visibles. Je l’ai emmené chez le vétérinaire à la première heure le lendemain matin. Malheureusement, l’état de sa patte nécessitait une amputation », raconte la Rose-hillienne âgée de 30 ans.
De famille d’accueil à famille adoptive
Mais celle qui l’avait recueilli le temps qu’il se rétablisse et qu’elle lui trouve un placement définitif, a fini par s’attacher au chien. «J’ai décidé de l’adopter. Il avait déjà beaucoup de mal à s’adapter à nous et je me suis dis que je ne vais pas le faire subir encore une autre période d’adaptation dans une autre famille. Jusqu’à maintenant, soit un an plus tard, il ne s’est toujours pas adapté à 100%, il ne fait pas encore confiance à 100%, il reste dans un coin de la maison et en ressort que rarement et s’approche de nous mais à une distance où il se sent confortable. C’est tout un travail », raconte Mégane Duvergé-Félicité, professeure de musique dans une école privée à Cascavelle.
Aujourd’hui, elle accorde à son compagnon à quatre pattes un véritable dévouement. Elle sait que ce dernier a besoin de temps pour reprendre confiance en l’humain. « Il a certainement été malmené par les humains. Un gardien me racontait qu’il recevait des coups de pieds. A la maison, je lui offre beaucoup d’espace. Je le récompense pour chaque pas qu’il fait pour avancer vers nous ou se rapprocher de nous. C’est un chien plutôt solitaire. Nous avons un autre chien que Luke a commencé a imiter en aboyant quand on rentre à la maison », dit-elle.