La dérive d’un Warehouse Manager mène une employée à l’hôpital
Déjà suspendu deux fois dans le passé — dont une pour plusieurs années à cause d’une affaire rocambolesque impliquant du whisky dissimulé dans la malle arrière d’une voiture d’un Chairman —, un Warehouse Manager de Mauritius Duty Free Paradise (MDFP), connu désormais comme Missié Moustass, fait de nouveau parler de lui. Et non pas pour les bonnes raisons, car si presque silencieux ces dernières années, il est loin d’avoir retrouvé une conduite exemplaire, et semble désormais, depuis le changement de pouvoir en 2024, régner aujourd’hui en maître absolu, et cela, avec la bénédiction de l’actuel CEO, surnommé lui Beti-Beta. C’est dans un climat de harcèlement et d’intimidation insupportable que certains employés se retrouvent contraints de travailler. Si bien que certaines langues se délient pour déplorer l’ambiance toxique qui règne à la MDFP en raison des abus de Missié Moustass, qui se croit et clame “protégé” du régime. Le dernier incident en date a poussé une de ses victimes à un effondrement physique et psychologique, nécessitant une hospitalisation d’urgence.
Les dernières semaines ont vu une nouvelle victime d’une série de comportements inacceptables et dégradants de la part de ce Warehouse Manager qui ferait preuve, selon les employés, d’abus de pouvoir. Tant et si bien qu’il a même fait installer une caméra dans son bureau, avec accès à toutes les CCTV caméras du bâtiment pour veiller au moindre fait et geste des employés, avec pour but des interrogations humiliantes et des contrôles intrusifs auprès des employés. C’est ainsi que, selon nos informations, il a interpellé une employée le 2 octobre dernier, la faisant subir un stress inutile qui a conduit cette attendant à l’hôpital.
Une surveillance
intrusive, un climat
oppressant
Ce jeudi-là, à peine arrivée à son poste dans le mess de l’entrepôt, la victime reçoit un appel du Warehouse Manager. Sur un ton sec et accusateur, le Missié Moustass exige des explications sur le contenu d’un sac qu’elle avait placé à son arrivée dans le réfrigérateur. Si étonnée par la question inquisitrice, l’attendant lui répond que c’est du “Jacques”. Malgré ses explications — il s’agissait d’un fruit destiné à une collègue qui avait une session de prière chez elle — les questions se poursuivent, et il veut savoir si elle vendait le “Jacques”. L’appel est finalement coupé. Des collègues présents s’en étonnent ouvertement, déplorant qu’alors même qu’un service de CCTV existe déjà à l’aéroport, « Missié Moustass pe four so nene partou, li pe get dimounn ar ordinater branse lor kamera ki li’nn met dan so biro. Nou koumadir dan prizon…»
Peu après, un autre appel est passé. La victime, nerveuse, ne répond pas immédiatement. Une supérieure arrive et l’avertit qu’elle est surveillée depuis le bureau du Warehouse Manager. D’ailleurs, selon d’autres sources, ce jour-là, Missié Moustass, cantonné à son bureau, aurait multiplié les appels et les remarques agressives à l’encontre de cette employée, questionnant de manière obsessionnelle ses effets personnels, comme si chaque geste pouvait cacher une infraction.
Tension artérielle élevée,
évacuation d’urgence
L’attendant apprend aussi qu’il appelle d’autres membres du personnel pour demander ce qu’elle fait. Selon les témoignages, l’ambiance se dégrade rapidement, et certains collègues commencent à éviter la victime, d’autres affichent des visages tendus. Un climat de peur s’installe dans l’entrepôt. Ce serait la goutte de trop, d’autant qu’elle a déjà été appelée dans des réunions où elle a été insidieusement humiliée par le Warehouse Manager. L’attendant commence à trembler. Ces épisodes répétés de harcèlement ont fini par affecter gravement la santé de l’attendant. Soumise à une pression constante, elle a vu sa tension monter dangereusement avant de perdre connaissance à la sortie de son lieu de travail.
En effet, quelques minutes après ces appels jeudi dernier, la victime ne se sent plus bien. Elle demande à une collègue de vérifier sa tension : 18/11. Alarmés, ses collègues lui donnent du citron, mais elle n’est toujours pas remise. Si bien qu’ils décident d’informer leur supérieure, et demandent pour la diriger vers le centre médical de l’aéroport. Cependant, alors que ses collègues et elle arrivaient au bas des escaliers et qu’elle s’apprêtait à entrer dans le van de la compagnie pour se rendre au centre médical, la victime s’est effondrée. Elle est transférée d’urgence à l’hôpital de Rose-Belle par ambulance. Et à ce jour, la victime qui suit actuellement un traitement est toujours en arrêt maladie.
Depuis, le malaise est grandissant au sein de la MDFP, où la morosité a rapidement gagné le reste des employés, qui assistent impuissants à ce théâtre d’intimidation et à la dégradation des relations internes. Plusieurs témoignages recueillis évoquent une ambiance pesante, où les harcèlements et humiliations orchestrés par le manager ne sont plus un secret. Des employés parlent d’une « peur sourde » qui s’est installée. Certains évitent même de parler en pause déjeuner. Malgré son passé lourd, ce Warehouse Manager fait la pluie et le beau temps, dit-on à la MDFP, et plus particulièrement depuis le changement de pouvoir l’année dernière, il semble avoir renforcé son emprise, faisant régner la terreur et l’injustice dans ce qui devrait être un environnement professionnel sain.
Une alerte rouge qui interpelle sur la responsabilité de la direction de la MDFP, et questionne sur le sérieux des mesures prises pour protéger ses employés. La MDFP est aujourd’hui face à un choix crucial : continuer à tolérer un leadership malsain ou enfin agir pour restaurer un climat de travail respectueux et sécurisé. Selon nos informations, la famille de la victime, qui s’apprête à saisir le ministère du Travail et la justice, attend des réponses claires et des mesures fermes. Elle réclame aussi une enquête immédiate contre les agissements du manager, et rappelle que ce n’est pas un cas isolé et que derrière chaque cas, ce sont des vies humaines qui se brisent, et la responsabilité des dirigeants est entière. La direction est désormais interpellée : tolérance zéro ou silence coupable ?