La Plateforme syndicale commune organise sa deuxième mobilisation, sous la forme d’un parlement populaire, aujourd’hui au Plaza à Rose-Hill. Pour Atma Shanto, l’un des dirigeants, le mouvement ne s’arrêtera pas tant que le gouvernement ne revient pas sur sa décision de relever l’âge d’éligibilité de la Basic Retirement Pension à 65 ans au lieu de 60 ans. La plateforme rejette également les propositions des deux comités ministériels, car pour elle, il s’agit tout simplement d’un exercice de ciblage.
La plateforme syndicale commune donne rendez-vous au Plaza ce samedi à partir de 13h. Un parlement populaire, avec la participation du public, sera organisé afin de poursuivre la mobilisation contre la décision du gouvernement de relever l’âge d’éligibilité de la pension à 65 ans. La plateforme invite ainsi le public à venir en grand nombre pour faire entendre leur voix. Pour Atma Shanto : « Au cours de ce parlement populaire, les dirigeants syndicaux prendront la parole, mais nous voulons surtout que les membres du public participent et apportent leurs témoignages. »
Des solutions alternatives à la pension à 65 ans seront proposées. Par la suite, une pétition sera rédigée et circulée dès aujourd’hui. « Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a dit qu’il n’y a qu’une petite poignée de personnes qui ne veut pas comprendre qu’il faut repousser l’âge de la pension. C’est clair qu’il visait les syndicalistes. Avec cette pétition, nous allons lui montrer qu’il n’y a pas qu’une petite poignée de personnes qui est en colère. Il ne faut pas aller chercher loin pour comprendre qu’il y a une colère générale dans le pays », maintient le syndicaliste.
Il s’est appesanti sur le fait que la pension universelle est un droit acquis par les travailleurs, après un long combat. « Nous ne pouvons venir rayer cela d’un trait de plume. C’est un manque de respect envers les travailleurs qui ont contribué pour le développement de ce pays », s’insurge-t-il. C’est pour cela, a-t-il ajouté, que la plateforme s’oppose à toute forme de ciblage. « Nous savons qu’il y a deux comités qui ont travaillé sur la question et qu’il y a eu un Conseil des ministres spécial, mais la plateforme a déjà fait savoir qu’elle ne compte pas cautionner n’importe quelle forme de ciblage. Nous discuterons avec le gouvernement seulement quand il reviendra sur sa décision. Soit, maintenir l’âge de la pension à 60 ans », fait-il comprendre.
Atma Shanto a précisé que la plateforme « means business » et qu’elle ne faiblira pas tant qu’elle n’aura pas satisfaction. « Après l’événement d’aujourd’hui, nous aurons une réunion concernant la prochaine étape. Il est important que les décisions soient prises dans le consensus. » Quant à l’action d’envergure annoncée la semaine dernière, Atma Shanto a indiqué que « cela viendra en temps et lieu », même si le gouvernement semble « se précipiter » pour adopter cette mesure.
Une grève générale est-elle envisageable ? « Aucune option n’est écartée pour le moment », répond Atma Shanto, qui reconnaît que le mood dans le pays va en ce sens. Faisant référence à la marche pacifique tenue à Port-Louis le 21 juin dernier, il a dit que la mobilisation « démontre à quel point la population est contre la décision prise par le gouvernement. »
Le syndicaliste estime que ce sont les travailleurs qui réalisent la performance économique du pays et le gouvernement ne peut en retour les « écraser » avec une telle décision. « C’est une injustice flagrante ! Les travailleurs se sont sacrifiés pour que Maurice devienne ce qu’elle est aujourd’hui. Le gouvernement est en train de tuer la poule aux œufs d’or », dénonce-t-il.
Il invite également les dirigeants du PTr et du MMM à ne pas oublier d’où ils viennent et comment ils ont été portés par les travailleurs de ce pays. « Aujourd’hui, il semble que le pouvoir monte à la tête. On a oublié toutes ces batailles menées dans l’industrie sucrière, dans le port, le transport, le textile, entre autres. L’histoire retiendra également comment ils ont attaqué la classe ouvrière une fois qu’ils ont accédé au pouvoir », dit-il.
Il a ainsi lancé un appel au Premier ministre, Navin Ramgoolam, et au Premier ministre adjoint, Paul Bérenger, à ne pas se laisser dicter par le gros capital. « Je note également que le ministre Ashok Subron ne parle plus du secteur privé, mais de milliardaires. Le capitalisme a été catégorisé », trouve-t-il.
BRP à 65 ans – au Plaza : La plateforme syndicale maintient la pression avec une pétition en circulation
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