Budget 2023/24 – Des habitants d’Agalega : « Du archi-entendu… rien de nouveau ! »

– Mise en opération de la piste d’atterrissage et la jetée à partir du mois de décembre 2023

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La présentation du discours du budget 2023-2024 le 2 juin par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est passée dans l’indifférence dans l’archipel d’ Agalega car les habitants de l’archipel sont contrariés depuis quelque temps par quelques situations désagréables auxquelles les autorités à Maurice tardent à remédier malgré leurs récriminations.

« Ayo… pena nanye nouvo dan se ki zot finn anonse pou Agalega ! » réagissent sur un ton aigri des habitants lorsque est cité, à titre d’exemple, le projet de construction de 50 maisonnettes, maintes fois annoncé selon eux. « Komie fwa zot finn dir ki zot pou konstrir nouvo lakaz ek nou ankor pe atann ? », rajoute-t-on.

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Ce qui retient l’attention dans la partie du discours concernant Agalega est cette date : « The new airstrip and jetty will be operational by December 2023 ». Les travaux de nouvelles infrastructures aéroportuaires, commencés à la fin de 2018, sont enfin terminés et le financement pour la réalisation de ce projet vient du gouvernement indien. D’ailleurs, les travailleurs indiens, affectés à ces deux chantiers, sont déjà en instance de départ depuis plusieurs mois déjà.

Les autres annonces concernant l’archipel sont comme suit:
la construction de 50 Social Housing Units” ;
la construction d’un centre de refuge dans l’Île du Sud ;
l’acquisition d’un petit bateau pour faire la navette entre l’Île du Nord et l’Île du Sud et pouvant transporter jusqu’à cinq tonnes de marchandises et 20 passagers ;
une enveloppe de Rs 250 millions pour l’acquisition de deux remorqueurs pour permettre au MV Trochetia d’accoster la nouvelle jetée.

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Mais il n’y a pas eu de grand enthousiasme parmi les habitants de l’archipel à l’annonce de ces projets. Ils font remarquer que l’achat de ces deux remorqueurs est associé à la mise en service des nouvelles infrastructures aéroportuaires tandis que les trois autres mesures annoncées, selon eux, seraient des promesses faites depuis plusieurs années après plusieurs demandes de la population dans ce sens.

« Il n’y a rien de nouveau pour nous dans ce budget ! » affirment sur un ton catégorique ces résidents de l’archipel. « Ces projets font partie de nos nombreuses demandes aux autorités depuis plusieurs années et peut-être qu’avec l’approche des prochaines élections générales, ils vont enfin passer à l’action. Si c’est le cas tant mieux pour la population » poursuivent-ils.

En revanche, la population dans l’île dispose enfin d’une information précise quant à la date de la mise en service du nouvel aérodrome et du nouveau port d’embarquement/débarquement. La grande majorité des travailleurs indiens engagés dans les travaux de construction de ces nouvelles infrastructures sont déjà rentrés chez eux. Les dernières informations indiquent qu’il y a encore 400 Indiens qui sont encore sur place et la plupart d’entre eux sont des cadres de l’administration d’Afcons Infrastructure. A la même époque, l’année dernière, il y avait un total de 1 600 travailleurs indiens dans l’archipel.

Pour l’heure, les habitants d’Agalega ont d’autres préoccupations comme, par exemple, le manque d’enseignants au Medco Agalega, suscitant la colère des parents. Il y a près de 40 élèves pour cette année scolaire. Depuis le troisième trimestre de l’année dernière, cette école fonctionnait avec seulement quatre enseignants alors que la présence de pas moins de six enseignants est nécessaire pour le bon déroulement des classes. Cette situation n’est pas sans conséquence pour les élèves des Grades 7 et 8 et ceux suivant des cours dans la filière de l’Extended Programme, ne se rendant à l’école que seulement trois fois la semaine .

Cette mesure a été prise pour permettre au nombre restreint d’enseignants en poste dans l’île de respecter le Time-Table de la semaine pour les Grades 9 et 10 et terminer le programme d’études dans le temps nécessaire. « Ena enn group zanfan ki pe penalize. Sa kat profeser-la pe konsantre zot lor bann gran klas e se pa zot ki antor me bann lorite ledikasyon dan Moris. ! », s’insurge une mère de famille.

Une autre situation qui cause beaucoup d’inconvénients aux habitants de l’Île du Nord depuis quelque temps, voire de la colère, est la fermeture fréquente de la boutique de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) en raison du départ du boutiquier (poste occupé par un officier de l’OIDC) vers Maurice pour raisons de santé. En attendant de trouver son remplaçant, l’officier responsable de la boutique à l’Île du Sud fait le déplacement vers l’Île du Nord une ou deux fois par semaine pour quelques heures et repart le même jour. « Nou gagn bokou difikilte pou aste manze ek lezot zafer pou roulman lakaz kan la boutik ferme. Nou finn dir nou mekontantman avek bann dimoun dan ladministrasion isi. Sa problem pa ankor regle », affirment des habitants et qui font appel à leurs députés pour qu’ils interpellent les autorités à Maurice au sujet de leurs problèmes quotidiens dans plusieurs domaines.

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