Budget – Déficience intellectuelle : Autisme Maurice demande un centre de diagnostic public

– L’ONG à la recherche d’un terrain pour participer à l’autosuffisance alimentaire

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Une équipe pluridisciplinaire au niveau de chaque hôpital pour détecter les divers types de déficience intellectuelle ou, à défaut, un centre de détection dans un hôpital accessible aux divers endroits de l’île. C’est une demande d’Autisme Maurice. Par ailleurs, l’ONG est à la recherche d’un terrain pour participer à l’autosuffisance alimentaire dans un contexte où une pénurie au niveau de l’alimentation se présente telle une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Elle souhaite que les facilités offertes par le gouvernement aux petits planteurs soient étendues aux ONG.

« Avec la crise économique actuelle, nous ne pourrons aspirer à de grandes demandes. Nos souhaits sont davantage d’ordre politique et cela ne coûte pas bien cher. Nous demandons que le ministère de la Santé procède à des exercices de détection de déficience intellectuelle au niveau des hôpitaux publics pour que ce service soit accessible à toutes les bourses et à tout le pays. Actuellement, les prix dans le privé ne sont pas abordables à toutes les familles mauriciennes. Donc, on demande la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire au niveau de chaque hôpital. S’il y a un manque de personnel médical formé – car il est vrai qu’il faut une formation bien distincte dans l’évaluation de l’autisme par exemple – le gouvernement peut mettre en place un centre spécialisé dans un hôpital qui se trouve dans le centre du pays ». C’est ce que plaide Géraldine Aliphon, directrice d’Autisme Maurice.

Si ce service est déjà assuré par son ONG, notre interlocutrice fait savoir qu’un diagnostic est émis après plusieurs exercices d’évaluation. « De ce fait, on ne peut faire des analyses tous les jours. Il y a une liste d’attente », dit-elle. Et d’ajouter : « Par ailleurs, il est assez difficile pour une famille de Mahébourg de venir plusieurs jours chez nous à Quatre-Bornes pour un bilan. Les parents sont de plus en plus informés sur les divers types de handicap qui existent et ils font de plus en plus de demandes pour des bilans. » Ces bilans, rappelle-t-elle, se font dans le privé, mais à des prix « inaccessibles ».

En revanche, dans l’appel que l’ONG lance pour la mise en place d’un centre de diagnostic des déficiences intellectuelles, Géraldine Aliphon indique que son organisation est « en mesure de soutenir le gouvernement ». Elle poursuit : « Nous travaillons avec une association réunionnaise qui compte presque trente ans dans le domaine. Nous pouvons mettre ensemble nos compétences pour la formation du personnel. »

D’ailleurs, ajoute-t-elle, une autre demande d’Autisme Maurice pour le prochain Budget est que d’autres ONG offrent leurs services de formation dans leurs domaines respectifs et « qu’on nous reconnaisse comme des ‘service providers’ au niveau des formations qui sont offertes ».

Autre proposition d’Autisme Maurice dans le contexte d’une possible crise alimentaire. « Nous sommes intéressés à participer à l’autosuffisance alimentaire et cherchons un terrain pour cultiver des légumes. Cela aidera nos parents membres ayant perdu leur travail et c’est aussi un projet d’avenir pour nos jeunes qui pourront se lancer dans l’agriculture bio. Que les facilités qui sont offertes aux petits planteurs soient étendues aux ONG. L’agriculture est aussi thérapeutique et aide les jeunes au calme. Ils pourraient même dans le futur y trouver leur gagne-pain », estime la directrice. L’ONG a déjà commencé depuis l’an dernier à planter des légumes dans un petit espace à l’arrière de son centre.

Si tout le monde a été pris de court par le confinement, les enfants autistes ont été particulièrement affectés, selon Géraldine Aliphon. « Ils ont plus de difficultés à comprendre le pourquoi du confinement. Du jour au lendemain, ils se sont retrouvés à la maison, enfermés dans un contexte inhabituel, avec les parents à la maison. On ne sort plus, on ne va plus chez les grands-parents ni à la plage… Cela les a vraiment affectés et cela s’est ressenti sur la famille entière », explique-t-elle. Une reprise difficile donc en août après quatre mois loin de l’école ? Pas vraiment, affirme la directrice. « Nous n’avons pas coupé le pont. Presque tous les jours, les enseignants sont en ligne avec les enfants et les parents. Ces derniers ont l’occasion de voir le travail qui se fait à l’école, le potentiel de leurs enfants. On prépare une reprise en douceur en août », précise-t-elle.

En termes de besoins financiers des ONG en cette période de crise ? « Je ne peux dire que je suis tranquille mais nous avions déjà un projet avant le confinement, qui avait déjà été approuvé au niveau de la National Social Inclusion Foundation (NSIF). On attend juste le décaissement. Par contre, nous sommes bien conscients que les soutiens que nous recevions du privé vont drastiquement diminuer. Mais, la NSIF et le ministère de l’Éducation étaient en train de pourvoir à la majorité de nos besoins ». Et, au niveau des mensualités ? Notre interlocutrice avoue qu’« il y a un peu de désordre au niveau du paiement de la scolarité. « Nous avons lancé un appel aux parents – sauf ceux qui sont en difficulté – de continuer à apporter leur contribution. Étant donné que l’école est fermée, nous n’avons pas reçu de bilan de la banque. On ne sait pas trop quelle est la situation. En principe, tout devrait rester normal car les enfants en situation de handicap reçoivent une allocation du gouvernement », dit-elle.

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