Dans son mémoire soumis au ministère des Finances dans le cadre des consultations budgétaires, la Fédération des Travailleurs Unis (FTU) indique que la baisse des prix se fait toujours attendre. Elle suggère ainsi que davantage de produits soient concernés par le contrôle des prix. Une hausse de la production de légumes est également mise en exergue.
La fédération soulève avant tout l’obstacle que représente la Public Gathering Act pour les actions syndicales. Atma Shanto fait ressortir que l’actuel Premier ministre adjoint, Paul Bérenger, a lui-même mené des actions syndicales par le passé et a également été emprisonné dans le cadre de son combat.
De plus, le gouvernement compte un autre Senior Minister en la personne d’Ashok Subron, connu pour son engagement syndical. D’après la FTU, les conditions sont donc réunies pour une révision de la Public Gathering Act, très contestée. Ce qui permettrait de rétablir la démocratie, estime la fédération.
Autre préoccupation : les fonds de pension dans le privé. La FTU souligne que certaines entreprises imposent à leurs employés de contribuer dans un fonds de pension privée, sur lequel ils n’ont aucun droit de regard. C’est un Investment Committee qui décide comment l’argent est investi. La fédération réclame plus de transparence, avec la mise sur pied d’un Private Pension Funds Board au niveau national.
La FTU déplore également qu’il n’y a pas eu de baisses de prix conséquentes sur le marché à ce jour, contrairement à ce qu’avait promis l’Alliance du Changement pendant la campagne électorale. Elle réclame ainsi que la liste des produits contrôlés soit rallongée et que la TVA soit abolie sur des produits de première nécessité en vue d’un meilleur pouvoir d’achat.
Concernant la consommation toujours, la fédération évoque des initiatives pour booster la production locale de légumes : il est proposé de mettre à contribution les terres auparavant sous culture de cannes et qui ont été abandonnées.
Par ailleurs, la présence de caméras de surveillance sur les lieux de travail est évoquée. La FTU dénonce l’abus de certains patrons qui contrôlent par là même les mouvements de leurs employés. Ce qui est en violation avec la Data Protection Act. La fédération souhaite ainsi que la loi soit renforcée afin de mettre fin à de telles pratiques.
Dans un autre registre, afin de préserver l’environnement côtier, la fédération suggère de ne plus autoriser la construction d’hôtel.
La FTU souhaite une transparence accrue dans la gestion des fonds de la Corporate Social Responsibility. Elle fait également remarquer que les entreprises sont souvent prêtes à financer des ONG de leurs choix, mais disent toujours qu’ils n’ont pas d’argent quand il s’agit d’augmenter les salaires de leurs employés.
Sur le plan du travail même, la fédération plaide pour qu’un « pool » d’avocats soit constitué par le ministère du Travail, pour les comités disciplinaires. À ce jour, ce sont les employeurs qui choisissent les avocats et c’est au détriment des employés concernés. Dans la foulée, la FTU dénonce également des amendements à la loi du travail, menés sous la Finance Act, ces dernières années, où les travailleurs ont perdu certains droits. Elle souhaite qu’un High Level Committee soit mis sur pied lorsqu’il y a des amendements.