Brigitte Masson a reçu le premier prix du concours de dictée organisé par le Centre culturel d’expression française (CCEF), samedi. Cet événement a accueilli 60 participants âgés de 18 à 78 ans.
Maryse d’Espaignet, ex-présidente du CCEF, se félicite de cette démarche. « Il y a eu 11 participants qui ont eu moins de cinq fautes », dit-elle à Le Mauricien en ajoutant que « la gagnante est Brigitte Masson avec une demi-faute. C’est quoi une demi-faute ? La demi-faute dans ce cas était un trait d’union qui manquait. Les fautes lexicales, celles de grammaire et de conjugaison, comptaient pour une faute. » Elle rappelle que « ce n’était pas un texte trop facile. C’était fait exprès pour relever le défi ».
Le comité organisateur avait choisi un texte de la romancière française Françoise Sagan, de son vrai nom Françoise Quoirez, née en 1935 à Cajarc dans le Lot en France. « Le texte où elle parle de Rimbaud et de l’importance de la littérature », souligne Mme d’Espaignet. Rimbaud a effectivement joué un rôle important dans la carrière littéraire de Françoise Sagan. C’est en découvrant le recueil de poésie en prose et en vers libres, Illuminations, du poète qu’elle avait ressenti le besoin d’écrire et elle va aimer la littérature et les grands écrivains.
La correction de la dictée s’est déroulée après l’épreuve. « Nous avons gardé les participants et cela nous a permis de leur offrir une petite animation avec la distribution des prix », dit encore Maryse d’Espaignet, qui regrette que « nous avons eu à refuser des postulants par manque de place .» Elle confirme que l’événement est appelé à devenir régulier. « Vu l’intérêt que portent les Mauriciens pour l’exercice, il nous faudra trouver un endroit plus spacieux pour la prochaine édition », dit-elle.
Cette première grande dictée publique vient relancer un exercice déjà bien ancré au CCEF. Dans le passé, elle concernait surtout des étudiants du secondaire. Elle avait été mise en hibernation pendant plus de 10 ans. À la suite des visites effectuées par les membres du CCEF dans certains collèges de Curepipe avant 2020, il y a eu une demande pour une relance de l’activité.
En novembre dernier, une dictée avait été organisée à l’intention des jeunes de 8 à 12 ans. Cependant, c’est suite à la dictée organisée sur les Champs Elysées, le 4 juin, et diffusée sur les réseaux sociaux, que les membres du CCEF ont pris la décision d’en organiser une « à notre mesure ». La présidente du comité organisateur rappelle que la communication sur les réseaux sociaux se fait au détriment du « bel écrit ». Ainsi, estime-t-elle : « le concours vient redonner goût à une expression correcte ».
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Brigitte Masson : « L’orthographe est un jeu dont il faut comprendre les règles …»
Lauréate de la première dictée publique adulte organisée par le CCEF, samedi, Brigitte Masson, une passionnée des langues affirme que c’est un exercice qu’elle adore.
« L’orthographe est un jeu dont il faut comprendre les règles pour pouvoir les appliquer, et surtout se les rappeler, ce qui n’est pas toujours évident », affirme-t-elle, à la suite de la proclamation des résultats par le comité organisateur du CCEF.
« J’adore l’orthographe, quelle que soit la langue », soutient Brigitte Masson. On se souvient de sa participation à la première grande dictée publique en créole organisée par la Creole Speaking Union (CSU), en 2014 au Caudan Waterfront. Elle avait décroché le deuxième prix.
Selon le dictionnaire Robert en ligne, il y a deux types d’orthographe : l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale. La première, aussi connue comme l’orthographe usuelle, est la manière dont le mot est écrit et est considéré correct ; la deuxième, aussi connue comme l’ orthographe d’accord, est la graphie des mots en contexte. C’est-à-dire le rapport que les mots entretiennent les uns aux autres. C’est ce qui dicte la manière de les écrire. Faut-il les accorder en genre, en nombre… ?
Brigitte Masson est auteure, éditrice et militante culturelle. Elle a fondé en 1992, La Maison des Mécènes, maison d’édition alternative qui a fait émerger plusieurs auteurs mauriciens. Elle est l’auteure de quatre albums jeunesse bilingue créole-français dans la collection Zistwar Lilet ek Gaspar, illustrés par Evan Sohun.
En 2021, elle publie un recueil de nouvelles, A la dérobée, aux éditions L’Atelier des nomades. Son premier roman, Le chant de l’aube qui s’éveille, a été réédité cette année, son deuxième est en route…