Changement climatique : la GWF propose l’introduction d’un Disaster Leave pour les travailleurs

Ashok Subron : « Business Mauritius ferait mieux de procéder à un relevé des compagnies n’ayant pas encore de police d’assurance pour leurs employés »

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L’un des dirigeants de la General Workers Federation (GWF), Ashok Subron, propose l’introduction d’un Disaster Leave pour les employés rencontrant des difficultés à se rendre sur leur lieu de travail en cas de catastrophe naturelle. Cette proposition tient en ligne de compte les aléas du changement climatique.
Le syndicaliste souligne qu’actuellement, l’employeur décide s’il y a un risque pour les employés de se rendre sur leurs lieux de travail. Il suggère que les rôles soient inversés et que dans le contexte d’un avertissement de pluies torrentielles, émis par la Météo, les salariés puissent avoir le droit à un congé pour catastrophe naturelle.

« Les travailleurs ont le droit de protéger leur vie et devraient pouvoir décider du degré de risque à prendre lorsqu’ils décident d’aller travailler », fait-il comprendre en ajoutant que la proposition concerne l’ensemble de la classe laborieuse du pays.
Ashok Subron met en exergue qu’il existe un problème fondamental dans le cadre légal ayant trait aux pluies torrentielles.

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« Cela fait maintenant plus de dix ans que le pays a été témoin de Flash Floods meurtrières. Maintenant la situation est Back to Square One sur ce problème malheureusement. Depuis 2016, l’État a laissé la gestion des pluies torrentielles entre les mains de l’employeur. Ainsi, lorsque la Météo émet un avis de pluies torrentielles, il n’y a pas une loi qui décide si les gens doivent aller travailler ou pas. Finalement, le gouvernement en tant qu’employeur décide si ses travailleurs vont aller travailler ou pas », dit-il.

Il ajoute dans ce contexte : « ll faut rappeler que le gouvernement n’est pas seulement un employeur, il s’occupe aussi de la sécurité publique et de l’intérêt commun de la nation mauricienne. Ce qui s’est passé la dernière fois est que des inondations ont coïncidé avec des avertissements cycloniques. Le problème n’était pas les avertissements cycloniques ou le vent, mais les grosses pluies. Finalement dans le cas des pluies torrentielles, c’est l’employeur qui décide, en d’autres termes, Business Mauritius », indique le négociateur de la GWF.

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Ainsi, Ashok Subron s’interroge : « comment se fait-il qu’un gouvernement en tant qu’employeur a jugé la vie des fonctionnaires plus importante que celle des travailleurs du secteur privé ? Bann travayer ankor esklav misie-la. Misie-la ki pou deside si pou travay ou pa pou travay. Kouma dir ankor lepok lontan akot ti ena proprieter esklav .»

Par ailleurs, le dirigeant de la GWF a affirmé que la fédération avait proposé une police d’assurance vie à l’intention des travailleurs. Celle-ci a été introduite dans la Workers Rights Act (WRA). Combien d’employeurs ont contracté cette assurance pour les travailleurs actuellement ?

Au lieu que Business Mauritius procède à des calculs pour savoir combien de pertes les entreprises ont enregistré en raison des congés forcés, il ferait mieux de s’inscrire dans un relevé du nombre de compagnies n’ayant pas encore contracté une police d’assurance pour les travailleurs.

« Obliger un employé à travailler durant un cataclysme naturel sans qu’il soit couvert par une police d’assurance constitue un acte illégal. Et il a le droit de refuser de travailler sans cette police d’assurance », a fait remarquer Ashok Subron.
Quant aux employés du transport en commun, si un employeur n’a pas contracté d’assurance, il deviendra illégal pour lui de demander à un travailleur d’opérer dans des circonstances de catastrophe. Ce principe s’applique à tous les secteurs, dit Ashok Subron.

Conformément à l’article 32(a) de la WRA, cette assurance doit couvrir les blessures ou le décès d’un travailleur. La GWF a demandé aussi la création d’un comité mixte pour discuter des circonstances dans lesquelles les employés de l’industrie du transport en commun travaillent pendant ou avant les catastrophes naturelles.

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