Avec l’approche de la saison des mangues et des letchis, la population actuelle de chauves-souris à Maurice retient particulièrement l’attention du ministère de l’Agro-industrie. Un recensement débutera prochainement et sera mené par le National Parks & Conservation Service (NPCS).
Entre-temps, alors que les autorités mènent une campagne de contrôle contre les corbeaux, la question d’un éventuel abattage de chauves-souris refait surface. Contacté, le ministère de l’Agro-industrie a réfuté toute intention de lancer une campagne d’abattage. De son côté, Kevin Ruhomaun, directeur du NPCS, a confirmé la tenue du recensement, sans toutefois vouloir s’exprimer davantage sur ses implications. À vendredi dernier, le projet de recensement n’avait pas encore été communiqué aux organisations de protection de la faune locale.
La dernière campagne d’abattage de chauves-souris remonte à octobre 2020, soit exactement cinq ans. La population de l’espèce était alors estimée à 130,615 individus, contre 106,218 l’année précédente. En cinq ans, elle a certainement augmenté, malgré le passage de cyclones de forte intensité tels que Batsirai ou Belal, qui ont pu affecter l’île durant cette période. L’abattage des chauves-souris suscite toujours la controverse. D’un côté, cette mesure est applaudie par les planteurs, notamment les producteurs de fruits, qui déplorent les dégâts causés à leurs vergers. D’ailleurs, en 2019, pour la deuxième année consécutive, lorsque le gouvernement avait décidé de procéder à une élimination sélective, le ministère de l’Agro-industrie avait expliqué que cette décision faisait suite «aux doléances des planteurs de fruits concernant les dégâts causés par les chauves-souris.»
De l’autre côté, écologistes et défenseurs de la biodiversité s’y opposent fermement, rappelant que la chauve-souris de Maurice (Mauritian Fruit Bat) est classée «vulnérable» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les éléments naturels, disent-ils, jouent déjà un rôle de régulation dans la population de chauves-souris. Le recensement à venir mené par le NPCS permettra non seulement d’obtenir un nouvel aperçu quantitatif de la population, mais pourrait également orienter les futures décisions des autorités. À titre de comparaison, en octobre 2021, le NPCS, le Service des Bois et Forêts, la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) et des étudiants de l’Université de Maurice avaient conduit une étude sur 100 sites à travers l’île.
Chauves-souris : Le NPCS prépare l’exercice de recensement
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