Le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, n’est pas convaincu qu’il y ait 3 000 postes vacants pour les travailleurs manuels dans les collectivités locales. « Je le dis et j’assume mes responsabilités. Il n’y a pas 3000 postes vacants dans les collectivités locales. C’est un Management of public opinion qui a été utilisé pour calmer les gens de façon instantanée. J’aurais aimé que le gouvernement vienne me contredire – pour dire que je mens », a-t-il affirmé.
Intervenant, hier, au cours d’une conférence de presse au siège de la CTSP à Rose-Hill, il a invité le ministre des Administrations régionales, Ranjiv Woochit, à remettre en question ce qu’il avance à ce sujet. « C’est un mensonge ; il n’y a pas 3 000 postes pour les travailleurs manuels », a-t-il ajouté. Il estime que le ministre a annoncé qu’à partir de mercredi dernier des formulaires allaient être publiés pour recruter 3 000 travailleurs. Dans un souci de transparence, la CTSP demande au gouvernement de venir expliquer où ces 3 000 travailleurs seront recrutés et quels sont les métiers et corps parapublics concernés. Cette confédération condamne aussi sans réserve la manière dont ces 1765 personnes ont été licenciées.
La CTSP est également d’avis que le moment est propice pour proposer des réformes appropriées. « Tout le monde sait que les Manual Workers ayant fait leur entrée dans le secteur public ont pu le faire uniquement en raison des connexions politiques. Tout le monde sait qu’il y a une Minister’s List. La preuve, à sept mois des élections, ou pas dan bann minister ou pou trouv enn ta nouvo figir. Ils ont dû par la force des choses rendre service aux politiciens pour arriver là. Donc, ce ne sont pas des criminels qui ont dû afficher une couleur politique pour obtenir un emploi », dit-il. Aussi, pourquoi ce débat gravite-t-il uniquement autour des travailleurs manuels et non pas sur des nominés politiques ? s’est-il demandé.. La CTSP accorde son entier soutien à toute action en faveur des licenciés des collectivités locales.
Par ailleurs, le président de la CTSP a déclaré qu’avant la présentation du prochain budget, tous les représentants du gouvernement ont commencé par dire qu’il faut une Labour Market Reform, que les caisses de l’État sont vides et qu’en sus de cela un économiste a mis en avant qu’il faut un pacte social où les jeunes de 18 à 25 ans doivent suivre des cours de formation avec un salaire minimum. Cela incitera les employeurs à recruter des travailleurs étrangers, car ils n’auront pas à contribuer au Portable Retirement Gratuity Fund, à la CGS pendant plusieurs mois.
« De nos jours un travailleur étranger coûte 10 % moins cher à un employeur. Pour le gouvernement, c’est une aubaine car il n’aura pas à prévoir la pension pour eux. Il est clair que le gouvernement viendra de l’avant avec un budget ultralibéral. Le moment viendra où les Mauriciens commenceront à se révolter dans le pays. Là où je passe, les gens disent qu’ils sont déçus de la performance du gouvernement. Il n’est pas trop tard. Le gouvernement peut rectifier le tir », déclare-t-il.
Reeaz Chuttoo a aussi déclaré qu’il n’est pas d’accord avec la déclaration du Premier ministre, Navin Ramgoolam, à l’effet que les caisses de la CSG sont vides.