Ramdass Ellayah (Fédération des Managers) : « Beaucoup d’incohérences dans la nouvelle formule de subvention proposée par le GM »
Le gouvernement, à travers la Private Secondary Education Authority (PSEA), a annoncé la mise en opération d’ une nouvelle formule de subvention aux collèges privés, couvrant la période 2024 à 2026. Les propositions sont loin de satisfaire les managers des collèges privés qui relèvent des incohérences et regrettent l’absence de discussions avant la finalisation de la nouvelle formule. Ils réclament une réunion urgente avec les autorités concernées afin de trouver un consensus.
La Consolidated Grant Formula (CGF) 2024-2026, élaborée par un comité technique, a été communiquée aux managers des collèges privés récemment. L’un des principaux points est une hausse dans l’Annual Rental Value (ARV), qui se chiffre entre Rs 5 millions et Rs 15 millions, soit entre Rs 325 000 et Rs 750 000 par mois. Cela ne fait pas le bonheur des managers des collèges privés pour autant, qui sont d’avis que cette légère hausse ne compense pas les nombreuses incohérences et les méthodes d’évaluations jugées inappropriées.
Ramdass Ellayah, président de Fédération des Managers des collèges privés, déplore cette situation. « Nous ne sommes pas satisfaits de cette nouvelle formule de subvention, en dépit du fait qu’il y a eu une légère hausse dans l’ARV. Certains éléments, comme le coût pour la mise en place de laboratoires équipés, de Specialists Rooms, de bibliothèques et autres facilités n’ont pas été pris en compte », fait-il comprendre. De plus, ajoute-t-il, il y a de nombreuses incohérences flagrantes. « Le CGF 2024-2026 n’a pas pris en considération le taux d’inflation cumulé de 2020 à 2023 », rappelle-t-il.
En réponse à une interpellation parlementaire récemment, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, avait déclaré que les Managers des collèges privés ont été invités à soumettre leurs propositions au Technical Working Group, se penchant sur la nouvelle formule de subvention. Ramdass Ellayah concède que tel a bien été le cas, mais regrette que ces propositions n’aient pas été considérées. « On ne nous a jamais invités à venir discuter de ces propositions, une fois le document soumis et on ne nous a pas fait parvenir une copie du Draft du nouveau CGF non plus, avant sa finalisation », dénonce-t-il.
La conséquence, précise-t-il, se résume à ces nombreuses incohérences, par rapport aux propositions faites. « C’est pour cela que nous réclamons une rencontre urgente, afin de trouver un consensus avant la mise en application du CGF 2024-2026 », suggère-t-il. La nouvelle formule de Grant prend effet à partir de janvier 2024. Toutefois, la PSEA a accordé un délai, jusqu’au 10 novembre aux managers pour communiquer leur budget pour l’année scolaire 2024. Selon les modalités de la nouvelle formule de subvention, cet exercice devra se faire quatre mois avant la fin de l’année scolaire, à compter de 2025.
Parmi ses propositions, la Fédération des Managers avait suggéré que la compensation mensuelle pour l’utilisation des School Premises, soit basée sur 100% de l’ARV, comme approuvé par le gouvernement. « Nous avions demandé que l’ARV reflète la valeur actuelle du marché, incluant toutes les aménités et non pas uniquement le bâtiment. Nous avions également dit que la PSEA ne devait revoir le plafond imposé. Cela n’a pas été pris en considération », s’insurge-t-il.
La fédération estime que la manière dont les plafonds imposés par la PSEA ont été calculés par la PSEA comporte des éléments injustes. « La compensation selon ce qu’a préconisé la PSEA crée d’énormes disparités et est injuste à la fois pour les Owned Schools et celles construites sur un terrain à bail de l’État. Sous cette formule, certains collèges ne recevront aucune augmentation, tandis que d’autres sont évalués sur leurs bâtiments, sans prendre en considération le nombre d’élèves », fait-il comprendre.
Ramdass Ellayah avance que sous l’ancienne formule, le plafond était de Rs 300 000. Or, tous les collèges n’étaient pas évalués à Rs 300 000. « Ceux qui étaient sous le plafond de Rs 300 000 ne recevront aucune compensation d’après la formule actuelle. Pour nous, au lieu de mettre des plafonds entre Rs 325 000 et Rs 750 000, on aurait dû placer la barre directement à Rs 750 000. Ainsi, tous ceux qui sont en dessous auraient pu profiter de l’augmentation. Selon la formule actuelle, seuls ceux évalués à partir de Rs 300 000 seront augmentés. Ce n’est pas juste », suggère-t-il.
De même, avec la nouvelle formule, deux collèges, dans une même région, avec le même nombre d’élèves, risquent de ne pas avoir la même somme. « On se base plus sur le bâtiment, sans prendre en considération le nombre d’élèves. » De plus, avance Ramdass Ellayah, l’exercice d’évaluation par le Government Valuation Office date de 2021. « Le taux d’inflation cumulé pour la période 2021-2024 aurait dû être pris en considération. Cela aurait dû s’appliquer pour tous les collèges privés, incluant ceux qui se retrouvent en dessous de l’actuel plafond de Rs 300 000 », ajoute-t-il avec force.
De nouveaux règlements sont venus s’ajouter au CGF pour la période 2024-2026. En outre, les dépenses directes et administratives ont été Merged. De même, certaines dépenses faisant partie de ces catégories ne sont plus prises en compte. « L’item Repairs and Maintenance of School and Office Equipment qui tombait sous les dépenses directes a été enlevé de la liste. Cela aura un impact sur le bien-être des élèves et du personnel »,concède-t-il.
Il se demande ainsi comment faire pour l’entretien des équipements dans les Specialists Rooms, le gymnase, les laboratoires et même les toilettes, entre autres. « La fédération aurait apprécié si cet item pourrait être réintroduit, pour le bien-être de nos élèves et de notre personnel. » De même, ajoute Ramdass Ellayah, la fédération aimerait savoir, où elle doit classer des items comme les frais d’audit – exercice obligatoire d’après les règlements –, les frais bancaires et municipaux, pour la collection des déchets, entre autres.
« Les dépenses liées au transport pour les démarches administratives, sont limitées à Rs 2 660 par mois. Vu les nombreux va-et-vient nécessaires aux différents départements comme la PSEA, le MES, les Zone Directorates, la NLTA, entre autres, cela se révèle insuffisant. Comment faire quand un enfant est malade ? Un simple aller-retour en bus peut coûter entre Rs 80 et Rs 200, dépendant du trajet », rappelle-t-il.
Autre incohérence, relève le président de la Fédération des managers, le montant fixe de Rs 25 000 autorisé pour l’organisation de School Events. Cela peut être une journée sportive, une cérémonie de remise des prix ou la journée de la Fête de la Musique. « Pour de tels événements, certains collèges doivent louer des tentes, une sonorisation ou des bus pour transporter les élèves. Sans compter les rafraîchissements et des trophées à offrir à ceux qui se démarquent. Cela fait partie de l’Academic Motivation. Mais comment procéder avec un tel budget ? Dans la plupart des collèges privés, la Parents-Teachers’ Association ne peut subvenir à ces coûts », indique-t-il encore.
Pour que l’année scolaire 2024 soit plus sereine, la Fédération des Managers des collèges privés invite les autorités à se mettre autour d’une table, pour discuter des répercussions de la mise en pratique de la nouvelle formule de subvention. Cela, précise la Fédération des Managers, pour le bien-être des élèves.
Gilberte Chung (directrice, SeDEC) : « Certaines décisions défient toute logique »
« La situation est grave dans les collèges privés Grant-Aided depuis le changement de la formule de subvention en 2021. Même s’il y a eu une légère amélioration dans la nouvelle formule 2024-2026, il y a des problèmes qu’il faut régler au plus vite, avant la rentrée de janvier 2024.
« Cela fait presque trois ans que nous nous sommes évertués à dire et à expliquer au ministère et à la PSEA que la nouvelle formule de Grant n’allait pas permettre aux collèges privés de survivre. Il y a eu donc, pas mal de documents, pas mal de propositions faites. La nouvelle formule 2024-2026 est venue améliorer certains points soulevés.
« Cependant, l’augmentation accordée pour l’ARV, ce qu’on appelle Compensation for use of school premises, qui varie de 1% à 30% pour certains collèges, n’est pas égale. De même, la liste pour des items qui sont Disallowed, c’est-à-dire, qui ne seront pas remboursés par la PSEA, ne cesse de s’allonger. On ne voit pas comment avec une augmentation de Rs 50 000 ou de Rs 100 000, nous allons pouvoir payer toutes ces dépenses.
« Je comprends tout à fait que nous soyons redevables envers l’État pour chaque sou dépensé, car nous recevons des Grants du gouvernement. Cependant, à force de vouloir tout réglementer, il y a certaines décisions qui défient toute logique. Par exemple, pour un Prize Giving, la PSEA décrète que la somme maximale que nous pouvons dépenser, c’est Rs 25 000. Donc, comment organiser un Prize Giving avec cette somme, quand il y a certains collèges qui ont 200 élèves et d’autres, 1 200 élèves ? Il n’y a pas de proportion. Il y a simplement un chiffre fixe, qui défie toute logique. »