Compensation salariale : Le MLC presse le GM de convoquer les tripartites

Le Mauritius Labour Congress (MLC) réclame la tenue urgente des consultations tripartites consacrées à la compensation salariale annuelle.
Lors d’un point de presse tenu hier, son président, Haniff Peerun, a déploré le retard pris par le gouvernement à cet effet. En principe, cette étape est franchie à la fin d’octobre ou au début de novembre.

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« Jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise pour réunir les partenaires sociaux. Ces comités se rassemblent généralement deux ou trois fois avant de fixer le taux de compensation. Or, il ne reste qu’un mois et demi avant sa mise en application en janvier 2026. Pour le moment, nous n’avons pas encore calculé le quantum de la compensation salariale que nous allons réclamer », fait-il ressortir.

Le président du MLC a indiqué que, l’année dernière, le gouvernement avait fixé la compensation salariale à Rs 610 pour les salariés touchant moins de Rs 50 000.« Cette fois, nous disons non. Tous les travailleurs, quel que soit leur niveau de revenus, doivent bénéficier d’une compensation. Elle doit s’appliquer Across the Board, car tous les employés font des sacrifices », s’appesantit Haniff Peerun.

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Le syndicaliste exige également des consultations, et non des discussions pour la galerie. « Les prix des denrées alimentaires, des médicaments et des matériaux de construction ne cessent d’augmenter. Il faut aussi tenir compte de l’endettement des ménages, de la dépréciation de la roupie, de la baisse du pouvoir d’achat et des effets du changement climatique. À cela s’ajoutent le relèvement de l’âge d’éligibilité de la pension à 65 ans et la réduction progressive des aides sociales », maintient-il.

Le MLC appelle également le gouvernement à respecter ses promesses électorales, notamment :la distribution de Vouchers pour l’achat de médicaments en pharmacie, l’abolition de la redevance télé, l’accès gratuit à Internet pour les foyers et l’exonération fiscale des pensions. « Nous ne dirons pas que le pays a vécu une année de deuil, mais bien une année de sacrifices pour la classe laborieuse », rajoute le syndicaliste.

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Abordant la publication du rapport du Pay Research Bureau (PRB), Haniff Peerun a révélé que le MLC avait été informé que le document serait prêt pour la fin octobre. « À ce jour, aucun rapport n’a été publié et la communication avec le PRB est inexistante », déplore-t-il. Il attire l’attention à l’effet que le directeur du PRB devait reconnaître le rôle des syndicats comme porte-parole légitimes des travailleurs. « Lorsque nous sollicitons le PRB, ce n’est pas pour prendre le thé, mais pour défendre les intérêts des employés du secteur public et parapublic », ironise-t-il.

Le président du MLC a refusé de rencontrer seul le directeur du PRB, estimant que ce dernier devait dialoguer avec la délégation complète du MLC :« Nous avons déjà soumis notre mémoire. L’attitude du PRB, à la veille de la publication du rapport, est regrettable et alimente la frustration au sein des fonctionnaires », s’insurge-t-il.

Pour lui, le retard du rapport pénalise de nombreux employés du service public. Certains attendent la publication pour prendre leur retraite, tandis que d’autres constatent que les nouveaux dans le service perçoivent presque le même salaire que ceux comptant plusieurs années de service. « Cette situation démotive les fonctionnaires et finit par se répercuter sur la qualité du service public. Le PRB doit corriger ces anomalies, surtout à la lumière des réajustements salariaux dans le secteur privé », ajoute-t-il.

Face au silence du PRB, le MLC prévoit de lancer une campagne de tracts sur les lieux de travail et n’exclut pas de descendre dans la rue. « S’il faut manifester, nous le ferons. Nous demandons au PRB de préparer un rapport indépendant, sans se laisser influencer par des slogans comme lakes vid. La situation économique du pays ne doit pas dicter le travail du PRB », conclut Haniff Peerun.

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