- En 2023, les maladies cardiovasculaires ont coûté la vie à 3 814 personnes à Maurice, soit 33 % de tous les décès enregistrés
- Le gouvernement développe les cliniques de cardiologie dans tous les centres de santé locaux et intensifie les programmes de dépistage
À l’ouverture de l’Annual Conference 2025 de la Mauritius Cardiovascular Society, tenue à l’hôtel Hilton, samedi, le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a dressé un tableau alarmant de la situation sanitaire de l’île. Il a souligné que les maladies cardiovasculaires demeurent la principale cause de mortalité à Maurice, représentant un enjeu de santé publique majeur. En 2023, ces pathologies ont été responsables de 3 814 décès, soit un tiers de tous les décès enregistrés. Il a précisé que la majorité de ces décès sont dus aux maladies cardiaques (59 %) et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) (24 %). La situation est encore particulièrement préoccupante, soit plus de 20 % des victimes ayant moins de 60 ans, des vies fauchées prématurément par ces maladies.
Lacunes à combler
Le ministre a vivement insisté sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs de risque, dont les chiffres, issus de la dernière enquête nationale sur les maladies non transmissibles, se révèlent éloquents. Uun adulte sur cinq est diabétique, plus d’un sur quatre souffre d’hypertension artérielle, plus d’un tiers de la population est en situation d’obésité et près d’un sur cinq est un fumeur régulier. La situation des jeunes hommes âgés de 25 à 34 ans est particulièrement alarmante, avec près de la moitié d’entre eux (48 %) étant des accros au tabac.
Malgré ces défis, le ministre a salué les progrès accomplis par le secteur public. En 2023, les services de cardiologie ont réalisé plus de 145 000 consultations et géré plus de 57 000 urgences. Le centre de cardiaque a, de son côté, effectué plus de 1 000 interventions chirurgicales à cœur ouvert. Le nombre croissant d’angiographies coronariennes témoigne également d’un effort pour fournir des soins vitaux.
Cependant, Anil Bachoo a également pointé une lacune majeure : l’accès insuffisant aux angiographies coronariennes pour les patients victimes de crises cardiaques en dehors des heures de travail. Il a fait état de l’adage « le temps, c’est du muscle » pour souligner l’urgence de la situation. L’objectif est clair : garantir un accès à ce service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 dans tous les hôpitaux publics. Les cardiologues interventionnels seront tenus responsables de la mise en place de ce service essentiel.
Prévention et partenariats internationaux
Anil Bachoo maintient que la prévention reste la meilleure arme. Le cadre de service national pour les maladies non transmissibles (2023-2028) et le plan stratégique du secteur de la santé insistent sur l’intervention précoce. Le gouvernement développe des cliniques de cardiologie dans tous les centres de santé locaux et renforce les programmes de dépistage. De plus, des initiatives pour promouvoir des modes de vie plus sains sont en cours, incluant l’aménagement de pistes de santé et de salles de sport publiques.
Pour renforcer son système de santé, Maurice mise également sur la collaboration internationale. En octobre, le pays accueillera une importante conférence internationale sur la cardiologie, réunissant des experts de renommée mondiale. Cette initiative est perçue comme un tournant décisif, permettant à Maurice de bénéficier d’une expertise globale pour améliorer ses services de santé cardiovasculaire.
En conclusion, la déclaration du ministre va au-delà d’un simple constat. C’est un véritable appel à l’action collective pour l’ensemble de la société mauricienne. L’objectif est de s’unir pour « des cœurs en meilleure santé, des vies plus longues et une Maurice plus forte. »