Conférence-débat : Harcèlement scolaire et le cyberharcèlement

Les jeunes en souffrance 

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La violence, le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyberharcèlement font les grands titres de journaux. Il a fallu d’un fait divers pour que l’on se rende compte de ce fléau. L’occasion d’un sursaut collectif afin que la lutte contre la violence et le harcèlement soit érigée au rang de priorité éducative. Comment protéger les élèves face aux agressions physiques, verbales et psychologiques dont ils font l’objet? L’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM) a organisé une conférence-débat le 3 novembre à la Maison de Carné, à Rose-Hill, (M. Rowin Narraidoo, modérateur)pour proposer quelques exemples d’initiatives nationales de prévention et de lutte contre le harcèlement à l’école après avoir dressé un état des lieux de ce fléau– sa prévalence, ses différents aspects et son impact. 

Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement sont deux formes de violences répétées, définies par la loi comme une dégradation des conditions de vie de la victime entraînant une altération de sa santé physique ou mentale. Le cyberharcèlement se distingue par l’utilisation des outils numériques (réseaux sociaux, messageries, etc.). Les intervenants ont tour à tour défini le fléau et évoqué les réseaux pour la prévention, les cellules d’information, le rôle des parents, l’importance du dialogue dans la cellule familiale.  Pour résumer le débat: Mme. Élise Koenig, psychologue du Développement de l’Enfance et de l’Adolescence de l’ONG Konekte a parlé de répétition d’actes de violence sur une victime par un groupe d’où la nécessité d’agir. Le slameur Kewell Valery a ponctué la soirée au travers d’une poétique de voix et de corps. M. Clifford Motet de la Cybercrime Prevention Unit a mis l’accent sur la responsabilité des parents et souligné l’importance de montrer aux enfants comment utiliser leur téléphone et la nécessité pour les parents d’exercer une forme de contrôle. “Les enfants s’exposent, se portent à risque de cyberharcèlement...” La psychologue Dr. Stéphanie Fanchette a fait ressortir qu’il n’y a pas de profil type de harceleur ni de victime. Elle a souligné l’importance de l’acte préventif, l’importance de valoriser la personne fragilisée par un processus de déshumanisation. Le signe que présentent les victimes: le repli sur soi, la peur d’aller à l’école. Il faut écouter les maux somatiques de l’enfant et repenser le lien. M. Ismail Areff Bawamia du Bureau de l’Ombudsperson for Children, a mis l’accent sur les politiques de prévention et soulevé les questions: “Est-ce qu’on donne la parole aux jeunes? Comment les impliquer dans la prévention.  Du côté de l’ONG Konekte, on a parlé de l’éducation par rapport à l’utilisation du téléphone et des réseaux sociaux. Konekte applique la méthode de Préoccupation partagée dans les collèges et offre une formation aux enseignants, personnel administratif. Mais il faudrait aussi des interventions au niveau national pour des programmes de sensibilisation. Le neuropsychologue M. Damien Fabre a fait ressortir qu’il ne faut pas diaboliser non plus cet outil (le téléphone). C’est la réalité des jeunes. Mais il faut sensibiliser les enfants à l’outil numérique qui permet l’accès au savoir. “ Il faut donner à cet outil sa juste place…”

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Des délits punis par la loi

La Cybercrime Prevention Unit enquête. Elle est présente sur le terrain. Les victimes peuvent rapporter des caseen ligne (le  Mauritian Cybercrime Online Incident Reporting System ). La victime doit porter plainte au National Computer Board ou directement à la police. L’auteur du cyberharcèlement peut être poursuivi au pénal sous la Cybersecurity And Cybercrime Act 2021. M. Clifford Motet de la Cybercrime Prevention Unit a déclaré que les autorités concernées ont à coeur le combat contre le “bullying”. Un cas rapporté au Cybercrime Unit ne reste pas impuni. Les procédures prennent du temps mais la Cybercrime agit. Pour renforcer les efforts dans ce domaine, il faut une approche impliquant toutes les parties prenantes, depuis les élèves et les enseignants jusqu’aux familles et à la communauté locale dans son ensemble. Le travail des ONG sur le terrain consiste à disséminer l’information. Les dispositifs de contrôle parental et de nombreuses ressources en ligne sont à la disposition des familles pour leur permettre d’accompagner les enfants et les adolescents dans leurs usages numériques. L’ICJM a organisé cette conférence-débat ouverte au public, aux professionnels de l’Éducation, parents et élèves pour “penser et agir ensemble en faveur de la génération actuelle, à la construction d’une meilleure société mauricienne de demain.

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N.L

 

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