Lors de la 4e Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui s’est tenue du 27 au 30 mai à Antigua-et-Barbuda, les États membres des Nations unies ont adopté officiellement l’Agenda d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID (ABAS), un nouveau plan d’action décennal. Maurice y était représentée par le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano.
« En tant que PEID, nous faisons tous partie d’une même famille. Il est indéniable que nous avons les mêmes spécificités. Nous sommes confrontés à des défis très similaires, partageons les mêmes préoccupations environnementales, sociales et économiques. Il est rassurant d’être dans une enceinte où nous nous comprenons très bien, et je suis convaincu qu’ensemble, nous aurons des solutions communes à nos défis communs », dira le ministre Ramano. Ajoutant que « le thème de la conférence (Tracer la voie vers une prospérité résiliente), est très pertinent et nous appelle à réfléchir ensemble et à prendre des engagements fermes en faveur d’une prospérité résiliente pour nos peuples et leurs moyens de subsistance, ainsi que pour promouvoir un développement équitable et durable ».
Il poursuit que malgré la contribution insignifiante de Maurice aux émissions mondiales de gaz à effets de serre (GES), le pays s’engage à réduire ses émissions de 40% et à atteindre 60% d’énergie renouvelable dans notre bouquet énergétique d’ici 2030. « Nous visons à éliminer complètement le charbon dans la production d’électricité avant 2030. Je tiens aussi à souligner l’importance cruciale des PEID pour s’adapter au changement climatique pour notre survie », maintient-il.
Le ministre a expliqué que Maurice travaille activement à la création de son Plan d’adaptation national (PAN). Cependant, de nombreux PEID, y compris Maurice, sont à la traîne dans la formulation des PAN en raison de capacités et de ressources limitées. « Bien que le Fonds vert pour le climat (FVC) fournisse une allocation aux pays pour la formulation de leurs PAN et d’autres processus de planification de l’adaptation, il est difficile d’accéder à ce fonds indispensable. À cet égard, nous exhortons le FVC et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à créer un bureau dédié pour aider les PEID à préparer leur PAN et d’autres questions pertinentes, et à aider à identifier les partenaires d’exécution pertinents pour nous aider à formuler ce document crucial », souhaite Kavy Ramano.
« Les attentes sont fortes, les engagements sont ambitieux, mais les moyens et la volonté de les mettre en œuvre sont souvent limités et insuffisants. Les PEID devront être soutenus. Ils devront disposer de ressources adéquates pour passer des ambitions aux actions », a-t-il poursuivi. Avant de plaider pour la mise en place d’une coopération internationale pour la fourniture de fonds adéquats, le renforcement des capacités et l’assistance nécessaire pour les PEID. Pour lui, la coopération multilatérale et régionale est impérative.
« Nous comptons sur le soutien continu de la communauté internationale au transfert de technologies, à l’assistance technique ainsi qu’aux investissements verts en faveur d’une économie à faible émission carbone et d’une île résiliente au changement climatique. Nous appelons aussi à une plus grande coopération mondiale pour relever les défis interconnectés du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, et pour favoriser une approche unifiée vers la construction d’un avenir durable et résilient. Le financement du progrès, le partage d’expertises et de connaissances, et la collaboration sont les approches clés. » Et de conclure que les PEID « doivent rester unis face aux multiples crises ».
En marge de la conférence, le ministre a participé à une série de réunions, dont celle organisée par la High Seas Alliance. Il dira ainsi son souhait que les PEID prennent le leadership dans la campagne en vue de la ratification du traité BBNJ (Protection Beyond National Jurisdiction Treaty).