Consommation — En vue de la fin de l’année : Les fruits d’été se présentent en quantité et prix abordables

C’est ce que semblent prévoir les premières indications de floraison

À moins que des pluies diluviennes viennent jouer les trouble-fête, la saison estivale devrait être colorée et sucrée avec des mangues en abondance, des letchis, des melons d’eau, des ananas en quantité suffisante, et à des prix abordables. C’est ce que prévoit Kreepalloo Sunghoon, de la Small Planters Association.

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Les Mauriciens peuvent s’attendre que les fruits tropicaux leur chantent une chanson douce cet été. La couleur et le goût suaves des mangues Dauphiné serviront d’antidotes à l’amertume de la cherté de la vie. Les mangues, litchis, melons d’eau et autres ananas feront affleurer le souvenir d’une saison joyeuse et festive. Kreepalloo Sunghoon prévoit, en effet, que les mangues devraient être en abondance en cette fin d’année.

« Normalement, nous consommons seulement 30% des fruits que rapportent les manguiers dans le pays. Les 70%, nous les perdons, soit que les chauves-souris les dévorent, soit que devenues trop mûres, elles tombent. Je pense que les 30% suffisent, car nous n’exportons pas nos mangues. La plupart sont consommées localement. Les anciennes variétés rapportent davantage, comme les Dauphiné ou encore les Maison-Rouge. Quant aux nouvelles variétés, nous en récoltons très peu en général car elles ne rapportent pas autant et sont très vulnérables aux maladies.

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Cette saison, l’on ne devrait pas prévoir de problème du côté des mangues. Les Mauriciens en auront pour les concocter à toutes les sauces : achard, salade, etc », a fait ressortir Kreepalloo Sunghoon.

Les letchis s’annoncent en quantité suffisante d’après les estimations de la Small Planters Association. Les exportateurs lorgnent déjà les vergers qu’ils peuvent acheter – si ce n’est pas déjà le cas – pour exporter. Les prix seraient là encore abordables, d’après les estimations de Kreepalloo Sunghoon, notamment lors de la saison de pointe, soit entre Rs 150 et Rs 200, sauf si de grosses pluies s’invitent.
Au début, nuance-t-il, les primeurs pourraient s’afficher à des prix élevés. « Normalement, vers fin octobre-début novembre, nous recevons parfois de grosses pluies, ce qui peut affecter les letchis s’ils sont déjà prêts. Autrement, pas de souci à prévoir pour les fruits cet été », rassure-t-il.

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Les Mauriciens devraient également pouvoir se désaltérer par temps de chaleur avec des melons d’eau. « Les meilleurs devraient se vendre entre Rs 400 et Rs 450. Une famille de quatre ou cinq personnes peut s’en délecter contre Rs 200 ou Rs 250, ce qui est assez abordable », reconnaît-il.

Si pendant le Covid-19, les planteurs ont essuyé beaucoup de pertes par rapport à leurs champs d’ananas, cette année, les exportateurs devraient pouvoir se réjouir. Durant la pandémie, les exportations tout comme le commerce au niveau local avaient connu des blocages. De fait, beaucoup de planteurs avaient perdu la somme investie dans cette culture. Cet été, les ananas devraient se vendre à Rs 40 ou moins l’unité, anticipe Kreepalloo Sunghoon. Quant aux longanes, il est un peu tôt, dit-il, pour établir des prévisions.

Sur le front des légumes, les planteurs connaissent actuellement une période de répit. « Nous avons eu une amélioration au niveau du temps. De septembre à novembre, nous aurons beaucoup de légumes. Après cette période, s’il n’y a pas de sécheresse, nous aurons suffisamment de légumes mais s’il ne pleut pas comme c’est le cas en général entre fin septembre jusqu’à janvier, à ce moment, les légumes se vendront plus cher. Nous ne pouvons plus nous attendre aux prix qui se pratiquaient avant car la superficie des cultures a diminué. Il y a moins de planteurs et moins de culture donc. La demande, elle, est demeurée grande. Prenez le concombre, qui est toujours à Rs 50 ; le chou qui se vendait à cette période de l’année entre Rs 15 et Rs 25, et se vend entre Rs 50 et Rs 60. Il y a donc un gros problème mais l’Etat fait la sourde oreille et suggère d’importer. Or, les produits importés coûtent plus cher », fait voir le porte-parole de la SPA.

S’agissant des planteurs de fruits, ajoute-t-il, beaucoup sont découragés par les chauves-souris, soutenant que même quand les arbres sont protégés par des filets, elles trouvent moyen de pénétrer en dessous et sont capables, en quelques jours à peine, de dévorer tous les fruits de l’arbre. Heureusement, de nouveaux vergers ont été créés et rapporteront des fruits supplémentaires.

Comment l’Etat peut-il apporter son aide aux planteurs ? Kreepalloo Sunghoon est d’avis qu’il faut que  « nous puissions protéger nos productions. Maurice étant un petit pays, nous aurions très bien pu éliminer les mouches des fruits. Celles-ci sont source de beaucoup de dégâts. Ce qui explique qu’on ne voit plus autant de goyave, cœur de bœuf, etc. Soit les prédateurs des mouches de fruits ne sont plus là, soit celles-ci ont développé une résistance. »

Les spécialistes de la Food and Agricultural Extension Unit (FAREU) devraient pouvoir entreprendre des recherches en vue de trouver des solutions. Par exemple, les mangues Dauphiné, une des meilleures variétés, sont affectées par les mouches des fruits. Le noyau est souvent déjà noir alors que le fruit est encore vert. Idem pour les letchis. Même les fruits sauvages comme les goyaves de Chine n’en sont pas épargnés.
Par ailleurs, il faudrait encourager la culture de fruits sur des terrains à l’abandon au lieu d’en importer. « Par exemple, nous aurions pu nous engager dans la culture de mandarines. Nous aurions pu mettre davantage d’accent sur les papayes. Il importe de faire des recherches en vue d’améliorer les cultures des planteurs » conclut Kreepalloo Sunghoon.

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