– Cinq livres pour Rs 100 dans certains endroits
Le prix de la pomme d’amour est en chute libre actuellement. Celle-ci, qui se vendait dans la fourchette de Rs 70 à 125 le demi-kilo il y a quelques mois, s’affiche actuellement entre Rs 20 et Rs 35 la livre. Chez certains maraîchers au Marché central de Port-Louis, on peut trouver trois à quatre livres de la pomme d’amour à Rs 100.
Dans les petits points de vente dans les villages, la braderie de la pomme d’amour est plus prononcée. Pour écouler au plus vite leurs récoltes, certains planteurs prennent l’initiative de faire la tournée des différents endroits à bord des camions. Ils n’hésitent pas alors à vendre cinq livres de pomme d’amour à Rs 100. Dans certains grands supermarchés, le prix de la pomme d’amour se vend dans la fourchette de Rs 22.50 à Rs 28.50.
Face à cette situation, les planteurs n’ont d’autre choix que de brader les prix pour écouler leur récolte. « Il est clair que les planteurs de la pomme d’amour enregistrent actuellement des pertes énormes car la culture de la pomme d’amour impose des investissements. Tout le monde a planté la pomme d’amour en même temps, ce qui fait qu’il y a un surplus de la pomme d’amour sur le marché. Cela profite certes aux consommateurs, mais pas forcément aux planteurs », note Kreepalloo Sunghoon, porte-parole de la Small Planters Association.
D’après ce dernier, les consommateurs devront se rendre compte qu’avec la venue de l’été le prix de la pomme d’amour connaîtra une hausse à nouveau en raison des conditions climatiques. Son prix a baissé sensiblement ces jours-ci en raison des conditions climatiques qui favorisent plus de rendement dans les champs et moins de maladies affectant les cultures.
Kreepalloo Sunghoon devait souligner qu’en cette période de récolte, la Mauritius Agricultural Marketing aurait dû disposer des facilités de stockage nécessaires pour permettre aux planteurs de vendre leurs produits à des prix garantis. En l’absence de ce système et d’une alerte nationale permettant aux planteurs de diversifier leurs plantations en prévision d’un surplus des récoltes, ces derniers n’ont d’autre choix que d’enregistrer des pertes.
À ce jour, a dit le porte-parole de la Small Planters Association, le piment continue à se vendre à prix d’or, soit environ Rs 100 la livre et le lalo à Rs 175 la livre. « Le piment se vend à ce prix en raison de la présence d’une maladie qui a décimé plusieurs plantations, notamment à Triolet. Cette maladie affecte également la culture de bringelles. C’est pourquoi nous constatons que le prix tourne toujours autour de Rs 40 le demi-kilo. Beaucoup de plantations de lalo ont également disparu à Petit-Raffray et à Vallée-des-Prêtres », ajoute-t-il.
Kreepalloo Sunghoon fait état de la nécessité pour le gouvernement d’organiser des réunions avec les planteurs de légumes et de cannes. Cela permettra au gouvernement, selon lui, de connaître ce qui se passe réellement sur le terrain. L’importation de la main-d’œuvre pour travailler dans les champs n’est pas la seule solution qui devrait être envisagée. « Il faut d’abord accorder des mesures incitatives aux jeunes, leur garantir un revenu fixe, regrouper les planteurs dans des clusters, favoriser le Gentleman Farming, améliorer le système d’irrigation dans les champs et favoriser la mécanisation des champs lorsqu’il y a un manque de main-d’œuvre », préconise-t-il.