Consommation – Prix des carburants : Joyram revient à la charge et invite le GM à combler le déficit du PSA

L’activiste Nishal Joyram, qui avait mené une grève de la faim pour réclamer la baisse des prix pétroliers à la pompe, interpelle le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet des conséquences sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Dans une lettre adressée officielle, il réitère sa demande pour une révision du prix de l’essence et du diesel, et fait des propositions en vue du prochain budget. Il propose que le gouvernement devrait combler le déficit du Price Stabilisation Account de la State Trading Corporation STC), comme il l’a fait pour la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius.

- Publicité -

Nishal Joyram est allé en personne déposer sa lettre au Prime Minister’s Office et souhaite attirer l’attention de Pravind Jugnauth par rapport aux difficultés rencontrées actuellement par les Mauriciens. D’emblée, il déplore « l’indifférence du gouvernement » face à une telle situation et insiste pour continuer son devoir de citoyen, en dépit des « moqueries » dont il dit avoir été victime pendant sa grève de la faim. Sa première requête est justement axée sur une baisse des prix des carburants.

« J’ai été choqué d’entendre votre ministre des Finances dire, il y a quelque temps, qu’il n’allait pas baisser le prix des carburants artificiellement. Alors que c’est plutôt le prix élevé qui est maintenu artificiellement », estime-t-il. Il cite en exemple l’amendement à la Consumer’s Protection Act à la veille de la dernière réunion du Petroleum Pricing Committee, permettant ainsi à la STC de maintenir le prix actuel de l’essence et du diesel.
« En bref, si le déficit de Rs 4,4 milliards du Price Stabilisation Account n’est pas comblé, le prix ne baissera pas. Or, ce déficit est la cause directe d’une mauvaise gestion, et c’est le peuple qui en fait les frais. Il est indispensable que le gouvernement comble ce déficit. Vous l’avez bien fait pour Air Mauritius et Betamax », fait-il comprendre.

- Publicité -

Il indique que la population digère mal le fait de subir une situation aussi difficile, alors que le gouvernement est en train d’investir dans des projets coûteux, comme l’extension du métro vers Côte-d’Or. « Déjà, à Côte-d’Or, vous avez créé un éléphant blanc. Ce fameux stade à Rs 5 milliards », dénonce-t-il.

Nishal Joyram invite également le gouvernement à migrer vers les énergies renouvelables et réduire sa dépendance au pétrole. « Des propositions ont été faites à votre gouvernement dans le passé pour la construction d’une ferme éolienne et photovoltaïque. Et ce, sans engager l’argent des contribuables, sur une base de Construction Exploitation Transfert (CET). Cela aurait débouché sur des partenariats internationaux, la formation d’ingénieurs mauriciens en énergies renouvelables et la création d’un Education Hub à Maurice », poursuit-il en ajoutant que malheureusement, le gouvernement a préféré privilégier les turbines de la centrale de Saint-Louis, avec son lot d’allégations de pot-de-vin.

- Advertisement -

Pour une redynamisation de l’économie, il plaide pour des innovations dans le secteur du tourisme, l’exploitation des nappes de pétrole dans les eaux territoriales, ainsi que la culture du jatropha pour la production du biodiesel.

Au chapitre de la gestion de l’eau, il suggère que les réservoirs soient recouverts de Shadeballs, limitant l’évaporation. « Cet aménagement à petit budget permettrait ainsi d’augmenter l’autonomie de nos réservoirs par 30% à 40% », laisse-t-il entendre.
Sur le plan financier, compte tenu des négociations entre la Chine et l’Arabie saoudite pour l’utilisation du Yuan dans le commerce du pétrole, il est d’avis qu’une telle situation pourrait amener à l’effondrement du dollar américain. Raison pour laquelle il invite à convertir les réserves en or et autres devises. L’activiste dit compter sur « le bon sens » du gouvernement pour ramener le « feel good factor » dans le pays. Si la situation continue à se dégrader, il prévoit d’autres actions citoyennes et un tour de l’île pour éclairer la population.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques