En 48h, Mamy Ravatomanga sort du confort de la Premium Care Clinic, transitant à l’hôpital Jeetoo, pour passer l’anniversaire
de ses 57 ans à la Cardiac Unit de Candos
Avec la convocation pour interrogatoire du multimilliardaire
malgache en fuite, son armada de médecins davantage sollicitée que son Legal Panel du tandem Hawoldar-Lobine
L’ex-commissaire de la FCC Junaid Fakim, en état d’arrestation, toujours admis à la clinique
En fin de semaine, l’intermédiaire Nasser Bheeky quitte
la clinique en attendant sa comparution en Cour demain
L’épisode de l’arrestation et de la détention de l’homme d’affaires malgache en fuite suite au renversement du régime Rajoelina à Madagascar, Maminiaina Ravatomanga, alias Mamy, semble relever de la série de Televovelas. En dépit de l’ordre formel du tribunal de Port-Louis le renvoyant en détention en cellule policière dans le cadre de l’opération Sov Lapo de la Financial Crimes Commission avec en toile de fond des délits présumés de money laundering pour un montant Rs 7,3 milliards, ce prévenu n’aura pas goûté une seule seconde à l’ambiance d’une cellule de détention policière.
En 48 heures, ce « grand malade », suivi par une armada de médecins, a quitté le confort de la Premium Care Clinic de Phœnix pour une nuit en observation à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis, après sa comparution devant le tribunal de Port-Louis, pour passer le jour de ses 58 ans, hier, à la Cardiac Unit du Princess Margaret Orthopaedic Centre de Candos. Mais il n’est pas le seul à être accepté à l’infirmerie improvisée de la Financial Crimes Commission (FCC). Junaid Fakim, ancien commissaire en état d’arrestation provisoire dans une sinistre affaire de complot avec pour utimate beneficiairy le même Mamy Ravatomanga, est aussi admis en clinique depuis la fin de la semaine précédente. Par contre, l’intermédiaire Nasser Bheeky, impliqué dans ce même réseau, a vu l’expiration de sa Patient Card à l’infirmerie de la Financial Crimes Commission depuis jeudi. Il a été reconduit en cellule policière en attendant sa comparution en Cour demain pour les besoins de sa bail motion.
Aux termes de tractations serrées après une quinzaine de jours d’admission en clinique, la Financial Crimes Commission avait obtenu au début de la semaine dernière un accord avec le Legal Panel de l’homme d’affaires malgache pour établir un protocole en vue de mener l’interrogatoire under warning de celui-ci. L’un des points forts convenus était que la durée de toute séance de questioning ne devrait nullement dépasser quatre heures pour des raisons médicales.
En plus, son principal médecin traitant, le Dr Mamode Aniff Khan Yearoo, avait été pressenti pour être in-waiting au QG de la Financial Crimes Commission pendant l’exercice. Pour le premier jour de l’interrogatoire, mercredi, les dispositifs avaient été respectés à la lettre par les différentes parties, avec Mamy Ravatomanga se déplaçant en ambulance en stand-by en cas d’urgence. Par la suite, il fut autorisé à regagner le confort médical de sa chambre à la Premium Care Clinic de Phœnix.
So far. So good. Le programme de travail convenu était que la comparution devant le tribunal de Port-Louis devait avoir lieu le lendemain. Même scénario d’ambulance avec encadrement de médecins privés pour ce déplacement. Toutefois, la décision du magistrat du tribunal de Port-Louis, Pashant Bissoon, de placer le multimilliardaire en détention policière devait changer la donne, alors que le suspect était sous l’impression qu’il allait retourner en clinique privée.
Aussitôt après avoir quitté sous forte escorte la Salle des Pas Perdus de la New Court House, le suspect malgache devait être pris d’un malaise. Devant ce développement, la Financial Crimes Commission devait le faire examiner par des médecins de l’hôpital Jeetoo, où il a eu passer la nuit de jeudi à vendredi sous double escorte de la police et de la Financial Crimes Commission.
À sa décharge, vendredi matin, Mamy Ravatomanga avait été dirigé vers le Vacoas Detention Centre conformément au ruling de la Cour. Une fois sur place, nouveau malaise avec les membres du corps médical privé nullement autorisés à avoir accès au détenu malade. Mais il fut dirigé sur la Cardaic Unit du PMOC pour être pris charge médicalement, où il se trouvait encore à hier après-midi en attendant l’avis des médecins.
À ce stade, tout semble indiquer que la facture des fees pour les services de l’armada de médecins à son chevet pourrait être nettement supérieure à celle des membres du Legal Panel mené par le tandem Hawoldar-Lobine, assurant ses intérêts dans cette enquête de la Financial Crimes Commission.
D’autre part, un autre high flyer, dont la carrière professionnelle a connu un arrêt instantané et abrupt au contact de Mamy Ravatomanga, est toujours admis à la clinique, et cela depuis plus d’une dizaine de jours. Le magistrat Arun Ruhomally, siégeant au tribunal de Rose-Hill, avait renvoyé Junaid Fakim, ancien commissaire de la Financial Crimes Commission, en détention policière suite à son inculpation provisoire pour sa participation à la rencontre secrète de Quatre-Bornes du 14 octobre dernier en vue de discuter du cas de l’homme d’affaires malgache par rapport aux enquêtes de la Financial Crimes Commission.
Toutefois, le jour de son inculpation provisoire, Junaid Fakim, qui a retenu les services de Me Urmilla Boolell, Senior Counsel, a été pris lui aussi d’un malaise. Depuis, il est en clinique, notamment à Wellkin, avec des résultats d’une angiographie attendus en fin de semaine. Lors de la dernière audience, jeudi, le magistrat du tribunal de Rose-Hill avait voulu en savoir plus sur l’état de santé du prévenu.
L’un des médecins traitants de la clinique privée, le Dr Feizal Timol, n’a pas eu la partie facile dans le box des témoins suite à des special summons de la Cour. La partie est loin d’être bouclée, car la Cour a décidé d’avoir recours aux mêmes special summons servis à deux autres médecins pour la séance de mardi prochain.
Par contre, la dérogation médicale contre une détention en cellule policière pour le dénommé Naser Bheeky a expiré jeudi. Il a comparu en Cour de Port-Louis, où il a été informé que les débats sur sa bail motion auront lieu demain, avant d’être reconduit en cellule policière.
Entre-temps, cette enquête portant sur des délits de money laundering d’un montant de Rs 7,3 milliards, avec des répercussions non-négligeables à l’international sur l’intégrité du Global Business Sector et concernant au moins une centaine d’entités, avec la présence de Mamy Ravatomanga, piétine toujours…

