Crise politique à Madagascar et Regional Collateral Damages :Jet privé Cessna 5H-HRM la bombe à retardement à contrecoups Multi-pronged

Casse-tête avec les placements bancaires de $ 150 M (Rs 6,7 milliards) de Mamy Ravatomanga dans le Global
Business Sector à Maurice
FCC : Criminal Attachment Order de la Cour suprême sur les comptes bancaires de l’homme d’affaires malgache, soupçonné de vouloir opérer le transfert de $ 100 M à destination de Dubaï
Le mandat d’arrêt international émis par le PAC malgache en quête de légitimité face aux accusations de coup d’État contre Antananarivo
La clique des Golf Masters du SSRIA, dont ceux de Jet Prime Ltd, en situation délicate avec l’enquête du Central CID pour infraction aux dispositions réglementaires de l’Aviation Civile
Air Mauritius : l’annulation du vol MK228/MK229 du lundi 13 relance et exacerbe le conflit Bérenger/Beegoo avec le PM appelé à trancher dans le vif politiquement

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Dimanche dernier à 00h44, l’atterrissage du jet privé Cessna 560 XL-5H-HRM de la puissante société Sodiat, rayonnant dans toutes les sphères socio-économiques de Madagascar, a débarqué sur le tarmac du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport littéralement comme une bombe à retardement à contrecoups multi-pronged. Cet avion transportait deux des plus importantes personnalités malgaches, après l’ex-président Andry Rajoelina, à savoir l’ancien Premier ministre, Christian Ntsay, et Mamy Ravatomanga, de même que leurs proches, qui voulaient fuir le nouveau régime devant être installé à Madagascar. Toutefois, le mastermind derrière cette opération de Sov Lapo et ceux qui à Maurice ont apporté leur concours directement ou indirectement n’avaient à aucun moment cru devoir faire face à cette cascade de rebondissements, que ce soit sur le plan politique, financier, pénal, voire aussi personnel.

La série n’a pas encore dit son dernier mot, car le mandat d’arrêt international émis, jeudi, à l’encontre de Maminiaina (Mamy) Ravatomanga, celui qui fut un puissant homme d’affaires, a débouché vendredi en fin de journée à l’admission en clinique, soit au Premium Care Phoenix, de ce dernier et son entourage familial et légal jaugeant la possibilité de solliciter une demande d’asile politique pour éviter l’extradition éventuelle dans son pays natal. Pourtant, à ce stade, avec Madagascar sous tutelle militaire suite à un coup d’État, la validité légitime de ce mandat demande à être assurée.
La série d’enquêtes déjà initiées, que ce soit au niveau du Prime Minister’s Office sur les circonstances de l’atterrissage du jet privé en violation des dispositions des règlements du Département de l’Aviation Civile, a déjà soulevé plus de questions que de réponses. Ainsi, ce n’est nullement une surprise que la filiale d’Airport Holdings Ltd, Jet Prime Ltd, avec son Chief Executive Officer, un très proche de l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, rémunéré à Rs 160 000 par mois, sans compter les fringe benefits, soit dans le collimateur pour les dérives éventuelles par rapport au contrôle à la frontière.
Et la cerise politique sur le gâteau se résume à la relance du conflit entre le Premier ministre suppléant et leader du MMM, Paul Bérenger, et le Chairman du Board de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, Kishore Beegoo. La bone of contention demeure l’annulation en toute précipitation du vol MK228/MK229 de lundi dernier à destination de Madagascar.
Le Chairman Beegoo, qui tente de faire de l’ombre au nouveau Chief Executive Officer, Andre Viljoën, ne s’est pas contenté de s’en prendre violemment au Premier ministre par intérim lors de la réunion du Top Management de mercredi dernier. Il s’est permis de puiser des fonds de la compagnie aérienne nationale Rs 150 000 pour assurer la publication de son communiqué-riposte dans la presse. De son côté, Paul Bérenger a préféré attendre le retour du Premier ministre, Navin Ramgoolam, de Londres pour que les pendues politiques soient remises à l’heure au sein du gouvernement.
Changements
en profondeur
Néanmoins, dans l’immédiat, tout semble indiquer que dès sa décharge de la clinique, Mamy Ravatomanga pourra difficilement éviter une convocation pour interrogatoire under warning au QG de la Financial Crimes Commission (FSC) avec très probablement à la clé une inculpation provisoire pour le délit de money laundering sous les dispositions de la Financial Crimes Commission Act et également une reconduction en cellule policière, le temps que l’étape initiale de l’enquête soit bouclée.
Dans le cas de cet homme d’affaires malgache dénoncé par la nouvelle autorité militaire malgache pour fraude et détournement de fonds, la Financial Crimes Commission a procédé avec rapidité et dans la discrétion, même si cette opération de Sov Lapo s’avère être l’une des plus conséquentes jusqu’ici avec un montant de 150 millions de dollars, soit Rs 6,7 milliards, en jeu. Ce détail émane d’un premier relevé effectué par la Financial Intelligence Unit (FIU).
Le Notice of Report on Departure logé dès lundi dernier par la Financial Crimes Commission auprès du Passport an Immigration Office a été transformé, jeudi, en Criminal Attachment Order sous la section 69 de la Financial Crimes Commission Act, émis par le juge siégeant en référé. Ce Freezing Order porte sur les comptés bancaires de Mamy Ravatomanga, de son épouse et des sociétés qui lui sont liées.
La Financial Crimes Commission a préféré prendre les devants pour le gel des avoirs bancaires parce que des « renseignements indiquent que Mamy Ravatomanga avait transféré une forte somme d’argent, avec l’intention de déplacer ces mêmes fonds vers une autre juridiction et de quitter le territoire. » Le montant en question pour le transfert, selon des renseignements disponibles, était de 100 millions de dollars sur les 150 millions.
En parallèle aux tracasseries pénales de Mamy Ravatomanga, les opérateurs dans le secteur bancaire et du Global Business Sector, privy à ces transactions, devront également être entendus par la Financial Crimes Commission en vue de vérifier si les prudential measures de lutte contre le money laundering ont été suivies à la lettre. Depuis la fin de la semaine, l’Investigation Division de la Financial Crimes Division met les bouchées doubles pour dresser le calendrier des séances d’interrogatoire à venir.
Un autre focus de l’opération Sov Lapo en marge de la Cessna 560 XL-5H-HRM Saga devra projeter en première ligne la gestion de Prime Jet Limited, secteur réservé aux Top Guns, que ce soit sur le plan local ou international, au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport.Certes, les findings de l’enquête Seebaluck sur la séquence de la nuit du 11 au 12, débouchant sur le feu vert pour l’atterrissage du jet privé de Madagascar à Maurice, feront l’objet de consultations au plus haut niveau à l’Hôtel du Gouvernement dans jours à venir et des changements en profondeur envisagés.
Confflits d’intérêts
La décision du directeur par intérim de l’Aviation Civile de saisir le Central CID à des fins d’enquête pour le délit d’infraction commis par le pilote du jet malgache au sujet de la demande d’atterrissage ramènera à l’avant-plan un autre volet controversable de la nuit du 11 au 12 au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Outre la version du pilote malgache, les explications du Ravatomanga Welcoming Party, à l’atterrissage de l’appareil à 00h44 dimanche, notamment des VVIP faisant partie de la Golf Team du SSRIA au Gala Dinner à Avalon dans la soirée de samedi, revêtent une importance particulière.
L’un de ceux présents n’est autre qu’un Board Member de la filiale Jet Prime Ltd, entité qui avait processed en dehors des délais prescrits par les règlements la demande d’atterrissage du jet privé venant de Madagascar, soit un minimum de dix heures avant le vol prévu. Les préposés de Jet Prime Ltd devront justifier pourquoi ils ont accepté d’entretenir cette demande des plus tardives et en dépit de la situation politique des plus instables qui s’était développée dans la Grande ïle depuis plusieurs jours déjà.
L’éventualité d’un élément de conflict of interest pourrait surgir au cours de l’interrogatoire under warning, car le Board Member de Jet Prime Limited avec des political connections à toute épreuve concède de son propre gré des relations d’amitié et d’affaires avec le fugitif malgache passible du délit de money laundering.
Avec la demande d’atterrissage soumise on-line en plein vol alors que le départ de l’aéroport d’Ivato à Antananarivo ne s’était pas déroulé en conformité aux normes prescrites, soit absence de plan de vol soumis à l’Aviation Civile au départ, l’enquête au niveau du Central CID visera à confirmer que tout le scénario du refus d’atterrir à La Réunion, d’urgence médicale ou encore de stock de carburant que pour 1 heure 20 de vol, ne fut qu’un prétexte savamment élaboré pour dissimuler le plan de fuite à destination de Maurice des proches collaborateurs et complices politiques de l’ancien président Rajoelina.
Toutefois, si du côté de Jet Prime Ltd le plan de ce Saturday Night Fever pour le vol Cessna 560 XL-5H-HRM s’est déroulé sans anicroche, la difficulté pour la partie malgache s’est manifestée du côté du Département de l’Aviation Civile, qui voulait appliquer à la lettre les règlements en vigueur, refusant d’être un rubber stamp. Ce qui explique le surplace du jet privé au nord de La Réunion peu après 23 heures.
En tout cas, le conseil des ministres de vendredi, présidé par le Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, a joué safe en prenant note de la position de l’Aviation Civile estimant qu’une infraction criminelle pourrait avoir été commise par le pilote, qui n’avait pas soumis sa demande officiellement au moins dix heures avant le vol prévu. Après enquête de la police, le Directeur des Poursuites Publiques sera appelé à déterminer s’il y a lieu d’engager des poursuites sur la base des conclusions de l’enquête.
Affaire à suivre…La Grande-Île sous tutelle militaire

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Le colonel Michaël Randrianirina a été investi vendredi président de Madagascar, quelques jours après la prise de pouvoir par son unité militaire, qui a poussé l’ex-dirigeant Andry Rajoelina à fuir.
Michaël Randrianirina, 51 ans, chef d’une unité de l’armée, le Capsat, qui s’est mutinée et jointe aux manifestants antigouvernementaux le week-end dernier, avait annoncé la prise de pouvoir par les militaires mardi après la destitution d’Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale. « Le jour d’aujourd’hui marque un tournant historique pour notre pays », a-t-il déclaré après sa prestation de serment à la Haute Cour constitutionnelle à Antananarivo, la capitale devant une multitude d’écharpes d’élus et de képis ainsi qu’à l’étage des représentants de la Gen Z et des influenceurs s’étant joints à la lutte.
« Nous allons travailler main dans la main avec toutes les forces vives de la nation afin d’élaborer une belle Constitution de la République et se concerter sur de nouveaux textes électoraux sur l’organisation des élections et référendums », a-t-il assuré. « Notre mission principale est de réformer en profondeur les systèmes administratifs, socio-économiques et politiques de gouvernance du pays ».
Il a remercié les jeunes du mouvement Gen Z d’avoir été à la pointe des manifestations et affirmé que l’armée était intervenue à la demande de la Haute Cour pour « éviter l’anarchie et le désordre ». Sur le perron face aux médias, il a assuré que les jeunes seraient « consultés avant la nomination du nouveau Premier ministre ».
Plusieurs délégations étrangères ont assisté à la cérémonie, dont celles des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de la France, l’ex-puissance coloniale, dont l’ambassadeur s’est borné à de multiples « pas de commentaire ». « Le dialogue est en cours avec la communauté internationale et leur présence nombreuse ici témoigne qu’ils respectent la souveraineté nationale », a-t-il estimé
Quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées vendredi matin devant la Haute Cour constitutionnelle, espérant apercevoir le nouveau président. « On est heureux de pouvoir espérer du changement. On espère mais on verra », s’est réjouie Faniry Randrianaridoa, une commerçante. « Ce n’est pas un caprice de vouloir de l’eau et de l’électricité », tranche-t-elle en référence à la revendication initiale des manifestations commencées le 25 septembre.
Sous le feu de critiques à l’international, dont celles de l’ONU, le nouvel homme fort de Madagascar, qui réfute tout coup d’État, s’évertue à entourer sa prise de pouvoir de légalité. Il a promis des élections d’ici à 18 à 24 mois, même si la plus haute juridiction du pays lui a donné un délai de 60 jours, et il a assuré jeudi que le pays ne serait pas dirigé par un régime militaire car « le gouvernement appartient aux civils ».
Pour la cérémonie de vendredi, il avait troqué son uniforme pour un costume et s’est adressé aux délégations étrangères en français, les invitant à « accompagner Madagascar dans le processus de pilotage et de mise en œuvre de la refondation nationale ». Selon la presse locale, il a rencontré jeudi une délégation russe.
L’Union européenne a appelé vendredi à un dialogue entre « toutes les parties » afin de renouer « avec les valeurs démocratiques ». L’Union africaine et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont prévu d’envoyer des missions d’enquête sur l’île et appelé au respect de la démocratie constitutionnelle.
L’ex-président en fuite
Les partisans d’Andry Rajoelina ont condamné le soutien de la Haute Cour constitutionnelle au commandant du CAPSAT, le jugeant entaché d’illégalités procédurales.
Faute de recours possible légalement, une requête a tout de même été déposée auprès de la HCC, a indiqué à l’AFP sa conseillère Lova Rinel Rajaoarinelina. « C’est une requête pour avoir des explications sur chaque point, prouver que ce sont des institutions vérolées et donner des arguments juridiques aux médiateurs pour démontrer l’incohérence », explique-t-elle.
Les forces gouvernementales ont été accusées de répression violente contre les manifestants, avec au moins 22 morts et une centaines de blessé selon l’ONU, jusqu’à ce que le CAPSAT annonce le 11 octobre qu’il refuserait de tirer sur eux. Cette mutinerie a marqué un tournant, l’unité ayant été célébrée par les protestataires qui espèrent désormais un rôle dans la nouvelle administration.
Madagascar est la dernière de plusieurs anciennes colonies françaises passées sous contrôle militaire depuis 2020, après des coups d’État au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Gabon et en Guinée. À Madagascar, il s’agit de la troisième transition militaire depuis son indépendance de la France en 1960, après les coups d’État de 1972 et 2009.Air Mauritius : nouvel épisode
du cinéma Kishore Beegoo

Comme dans le cas du jet privé 5H-HRM, le PM suppléant Bypassed pour l’annulation du vol MK228/MK229 à destination de Madagascar lundi dernier

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La crise politique à Madagascar a aggravé le conflit opposant le Deputy Prime Minister, qui assure la suppléance au poste de Premier ministre, Paul Bérenger, au nominé politique et Chairman du Board d’Air Mauritius, Kishore Beegoo. Ce dernier a pris comme excuse la remarque de Paul Bérenger sur la dimension inappropriée de l’annulation du vol MK228/MK229 à destination de Madagascar, lundi dernier, et sans consultation, au plus haut niveau politique, pour se lancer dans ses attaques personnelles à l’encontre d N°2 du gouvernement.
D’abord, lors d’une réunion de la Management Team, en présence du nouveau Chief Executive Officer de la compagnie, Andre Viljoën, où le nominé politique a cru bon de déclarer de manière arrogante, selon ceux présents, « I do not take orders from politicians ». Cela, après avoir critiqué le Premier ministre par intérim au sujet de cette décision, même si la compagnie aérienne a été appelée à ravaler sa décision en organisant un vol spécial à destination de la Grande Île le lendemain pour assurer le transfert de cargo et des passagers bloqués à Maurice et à Antananarivo.
Non satisfait des remarques désobligeantes, Kishore Beegoo a ajouté un autre épisode à son cinéma en dépensant Rs 150 000 sur le compte d’Air Mauritius pour assurer la publication de son communiqué dans certains titres de la presse locale. Devant cette escalade venant de nul autre qu’un nominé politique, l’entourage de Paul Bérenger trouve que le dénommé Kishore Beegoo a franchi une ligne rouge.
Compte tenu que le Premier ministre se trouve à l’étranger, le Deputy Prime Minister et leader du MMM préfère ronger son frein en attendant de reprendre toute la question viva voce avec Navin Ramgoolam au cours des jours à venir, avec l’épilogue Beegoo en vue.
Outre ce qui est considéré comme une démarche d’insubordination de la part du Chairman d’Air Mauritius, la gestion de la compagnie aérienne est aussi remise en question. D’abord, avec l’arrivée d’Andre Viljoen, le Managing Committee provisoire, comprenant le même Kishore Beegoo et son compère Dass Thomas et le Secretary to Cabinet, Suresh Seebaluck, aurait dû être dissous sur-le-champ avec un handing over en bonne et due forme au CEO. Or, un memo d’Air Mauritius en date du 16 octobre note que « the Managing Committee will cease to exist as from 29 October. »
Entre-temps, une nouvelle réunion du Board a été convoquée pour le 23, avec à l’agenda le Kishore Beegoo New Fleet Plan, qui a essuyé au moins deux revers au niveau de cette instance de la compagnie aérienne nationale, qui devra avaliser par la même occasion les audited accounts au 30 pars dernier.
Autant d’éléments pour le générique final du cinéma Beegoo à Air Mauritius.
À moins que…

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