Ces enseignants temporaires devront suivre un cours de deux ans au MIE
Alors qu’on peine à recruter des enseignants permanents, détenteurs d’un Post Graduate Certificate in Education (PGCE), il faudra aussi chercher des enseignants temporaires possédant ce diplôme pour l’année scolaire 2024. Cette année, la Public Service Commission (PSC) avait fait une exception pour les Supply Teachers travaillant dans le secondaire d’État, car le recrutement avait déjà été fait avant l’amendement à la loi, exigeant le PGCE. Les éducateurs sont d’avis que cela viendra accentuer le problème de manque d’enseignants.
Après l’appel à candidatures pour le recrutement de 400 enseignants permanents dans le secondaire d’État, le ministère de l’Éducation procède en ce moment au recrutement des Supply Teachers. Ces derniers sont appelés à prêter main-forte pour faire face au manque d’enseignants dans les collèges. Leur contrat ne dure qu’une année. S’ils veulent poursuivre l’aventure, ils doivent à nouveau faire acte de candidature l’année scolaire suivante pour un nouveau contrat d’une année.
Si les conditions de travail des Supply Teachers ont été maintes fois décriées, l’actuel appel à candidatures suscite des préoccupations, car, pour la première fois, l’exigence d’un PGCE sera appliquée dans le secondaire d’État. Cette nouvelle condition va-t-elle décourager les candidats ? Dans le milieu, on estime que tel pourrait en effet être le cas.
Michèle a enseigné le français en tant que Supply Teacher pendant plusieurs années. Ses différentes tentatives de décrocher un poste permanent ont été vaines. « Si je suis toujours là, c’est parce que j’aime cette profession. Toutefois, je trouve dommage que nous ne soyons pas considérés en priorité lorsqu’il y a des recrutements pour des postes permanents. Nous faisons déjà le travail, nous connaissons les élèves, cela aurait dû être un avantage, mais non », fait-elle comprendre.
Le PGCE ne représente pas un obstacle pour Michèle, qui s’est déjà inscrite pour ce cours au MIE. « Comme je voulais faire carrière dans ce métier, je suis allée m’inscrire lorsque la loi rendant le PGCE obligatoire a été appliquée. Toutefois, je ne souhaite pas travailler à nouveau comme Supply Teacher après avoir décroché mon diplôme. Je chercherai plutôt un poste permanent », confie-t-elle.
Être Supply Teacher, ajoute-t-elle, c’est être dans l’impossibilité de se projeter dans le long terme. « C’est un travail temporaire. On ne peut faire de projets, car on ne sait si notre contrat sera renouvelé ou pas. Maintenant, aller s’investir pour des études pendant encore deux ans et rester temporaire, moi je dis non merci. »
Selon l’appel à candidature lancée par le ministère de l’Éducation, des Supply Teachers sont recherchés tant pour les collèges régionaux que pour les académies. Toutes les matières enseignées au secondaire sont concernées, soit Accounting, Computer Studies, les sciences, les langues, les mathématiques, l’éducation physique, les langues ancestrales, le Kreol Morisien, Economics, Social Studies, Sociology, Travel and Tourism, Design and Communication/Design and Technology, Home Economics et Art and Design, entre autres.
Des Supply Teachers seront aussi recrutés pour les Performing Arts et la musique. Même à ce niveau, il y a eu des manquements pour la présente année scolaire. Une étudiante d’un collège d’État des hautes Plaines-Wilhems raconte qu’après avoir suivi la classe de Western Music pendant une année. En Grade 7, on lui a demandé d’aller suivre la classe d’Indian Music, car il n’y avait pas d’enseignants.
Le recrutement des enseignants dépendra aussi de la capacité du MIE à offrir de nouveaux cours de PGCE. Suite aux manquements causés par l’amendement aux Education Regulations de l’Education Act l’année dernière, le conseil des ministres s’était prononcé en faveur d’un nouvel amendement octroyant un moratoire de trois ans pour l’application du critère de PGCE. La condition étant que les Degree Holders recrutés s’engagent dans un cours de PGCE auprès du MIE. Ce cours dure deux ans.