CYCLONE DUMILÉ: Trois bateaux du FIT et du FPS endommagés

Spectacle de désolation à Pointe-aux-Sables hier matin. Deux bateaux du Fishermen Investment Trust, dont le MEXA 1, ont été endommagés par les grosses vagues dues à la présence du cyclone Dumile. Les pêcheurs crient au scandale et accusent le FIT de négligence. Qui plus est, le MEXA 1 était un don du secteur privé qui devait permettre aux pêcheurs artisanaux d’aller pêcher en haute mer. Par ailleurs, le Fisheries Protection Service a également perdu un bateau lors du passage de Dumilé.
Le MEXA 1 attendait de prendre la mer depuis deux ans. Ce bateau offert par le secteur privé, à travers la Mauritius Export Association (MEXA), a été rénové par des experts japonais en 2011 afin de permettre aux pêcheurs de bénéficier d’équipements modernes pour aller pêcher en haute mer. Mais à ce jour, en dépit des appels d’offres lancés, aucune société de pêcheurs n’a pu louer le MEXA 1 pour une campagne de pêche. Ce qui a donné lieu à de vives critiques dans le milieu concerné.
Hier matin, les pêcheurs de la région de Port-Louis et Pointe-aux-Sables ont constaté avec regrets que le MEXA 1 a été à moitié englouti après le passage de Dumile. Le FIT 1, autre bateau acheté par le Fishermen Investment Trust (FIT) a aussi été sérieusement endommagé.
Judex Rampaul, président du Syndicat des Pêcheurs, se montre très critique envers le FIT qu’il accuse de négligence. « Le MEXA 1 était un don pour les pêcheurs. Le FIT était supposé le gérer. La MEXA et le gouvernement japonais ont investi de l’argent dans ce bateau et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Pour ce qui est du FIT 1, c’est notre argent qui est parti à l’eau car nous sommes 5 000 pêcheurs actionnaires dans ce fonds », avance-t-il.
Judex Rampaul se demande comment le FIT a pu laisser ces embarcations à l’eau, alors que tout le monde sait qu’il faut mettre les bateaux à l’abri pendant le passage d’un cyclone. « Nous nous sommes mêmes rendus à Pointe-aux-Sables mercredi matin, alors qu’on venait d’émettre l’alerte cyclonique. Nous avons proposé notre aide pour sortir ces bateaux de la mer, mais des officiers sur place nous ont dit qu’il n’y avait pas de clé. »
Sollicité par Le Mauricien, Gilbert Sue, président du FIT, déclare pour sa part : « Nous avons tout fait pour essayer de sauver ces bateaux, mais le temps s’est détérioré rapidement. » Ce dernier explique que l’absence de barrière de corail à l’endroit où les bateaux étaient amarrés a compliqué les opérations. « Il y avait de fortes houles, nous n’avons pu sortir les bateaux de l’eau malgré toute notre volonté. » Il ajoute qu’il ne peut évaluer les dégâts à ce stade, mais qu’il a déjà pris contact avec le constructeur pour faire un constat de la situation.
Mais pour Judex Rampaul, si on en est arrivé là c’est dû à la « mauvaise volonté du FIT qui n’a jamais été à l’écoute des pêcheurs. Nous avions d’ailleurs demandé à ce qu’il y ait 50 % de pêcheurs ayant des compétences à la tête de l’organisme. Avec ces deux bateaux endommagés, ceux qui gèrent aujourd’hui le FIT se sont décrédibilisé. Ils doivent démissionner. »
La même réaction fait écho du côté de Bambous-Virieux où les pêcheurs ont appris que les deux bateaux du FIT ont été endommagés. « Il est temps de rendre à César ce qui appartient à César. Les directeurs du FIT doivent démissionner et laisser les pêcheurs gérer leurs fonds. Il y a des pêcheurs qui ont fait des études et qui ont les compétences nécessaires pour cela », dit Patrick Souci de l’Association Soleil Levant.
Judex Rampaul regrette que les pêcheurs actionnaires du FIT n’aient pas eu l’occasion de profiter de ces deux bateaux. « Notre société coopérative avait fait une demande pour utiliser le MEXA 1 on trial afin de savoir quelles sont ses véritables capacités, mais le FIT a exigé une location de Rs 50 000. C’est pour cela que personne n’a pu utiliser ce bateau. Où allons-nous trouver cet argent ? »
De son côté, Gilbert Sue laisse entendre que le FIT n’a pu se mettre d’accord avec les pêcheurs sur les termes de l’utilisation du MEXA 1. « Nous leur avons même proposé de payer uniquement l’assurance, mais ils ont refusé. Nous ne pouvons encourager l’assistanat. »
Par ailleurs, outre le FIT, le Fisheries Protection Service (FPS) a également perdu un bateau pendant le passage de Dumile. À l’heure où nous mettions sous presse, le ministère de la Pêche n’était pas en mesure de nous confirmer si le bateau était complètement perdu ou avait été simplement endommagé.

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