C’est dans un décor inédit que l’Église catholique a célébré la traditionnelle messe dédiée aux gens de la mer dimanche. Installé sur un bateau posé à terre, au débarcadère du village côtier, l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, a présidé l’office, entouré des pères Mariusz Totlinski et Arnaud Bonassies, respectivement curé et vicaire de la paroisse Saint-Augustin, ainsi que du père Jacques-Henri David, aumônier de l’Apostolat de la Mer.
Chaque année, le deuxième dimanche de juillet, l’Église invite à prier pour les marins, pêcheurs, et tous les professionnels du monde maritime – sans oublier ceux qui veillent sur eux. Une prière particulière a été dite pour le jeune Tareq Narod, disparu en mer depuis le 8 juillet.
Dans son homélie, le père Jacques David a situé l’importance vitale des marins dans la vie quotidienne : « 90 % de ce que nous consommons arrivent par la mer, grâce aux marins », avant d’évoquer les réalités éprouvantes de leur quotidien. Vivre à 12 ou 15 dans un espace confiné pendant six mois exige une force mentale exceptionnelle : « Li pa fasil, bizin vremn for », a-t-il souligné.
Le Père David a dénoncé le harcèlement moral, qui pousse certains marins à quitter la profession, malgré leurs compétences. Le Bureau international du Travail s’est penché sur cette problématique, appelant à des systèmes de prévention. Il a également abordé l’exploitation des pêcheurs, souvent issus de Madagascar ou du Viêt-nam, dont les contrats dissimulent une précarité professionnelle. Concernant le changement climatique, l’aumônier a souligné la nécessité de formations adaptées aux nouvelles techniques de pêche. Il a encouragé la jeunesse à s’orienter vers des études supérieures dans les métiers. En conclusion, il a exhorté l’assemblée à adopter une attitude de compassion, à l’image du Christ, envers tous les gens de la mer.
La cérémonie s’est achevée par la bénédiction des bateaux par Mgr Durhône, dans un esprit de paix et de solidarité.
