Débats sur le Finance Bill – Joe Lesjongard : « Du pain rassis et une tasse de thé sans lait et sans sucre »

 Le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, a déclaré que ceux qui ont fait confiance aux grands défenseurs de la liberté ont vite déchanté après l’annonce des mesures dans le budget. Les amendements proposés dans le Finance Bill viennent accélérer l’appauvrissement de la population, qui a déjà commencé depuis quelques mois. « En cette période hivernale, ce gouvernement a jeté un froid au sein de la population avec ce premier budget qui laisse un goût amer et qui est mal digéré par le peuple », fait-il ressortir.

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« Je qualifierai ce Finance Bill de pain rassis et d’une tasse de thé sans lait et sans sucre. En passant, le sachet de lait se vend aujourd’hui à Rs 300 et le ministre du Commerce devrait revoir le Mark-Up sur ce produit. Certains importateurs se tapent des millions sur le dos du peuple. Même la paire de dholl puri se vend à Rs 25  dans certains endroits », poursuit Joe Lesjongard.

« On a annoncé l’abolition de la Basic Retirement Pension pour ceux âgés entre 60 et 65 ans sans consultations et étude au préalable et après on vient mettre en place des comités ministériels pour essayer d’atténuer les effets de cette mesure très impopulaire. Pas plus tard que la semaine dernière, deux organisations syndicales étrangères, la branche africaine de l’International Trade Union Confederation et l’Industrial Global Union ont dénoncé avec force le fait que ce gouvernement a transgressé la convention 144 du Bureau International du Travail dont Maurice est signataire. Cette convention concerne l’obligation de l’État à avoir des consultations tripartites. Elles dénoncent aussi cette décision unilatérale qui va directement impacter la vie des travailleurs, mais aussi des pensionnés de notre pays », dénonce-t-il.

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« Quelle honte pour ceux qui se disent proches des travailleurs et quelle honte pour ce gouvernement qui est composé des partis qui se disent être socialistes. Est-ce un gouvernement qui travaille pour ou contre le peuple ? » s’est-il demandé. Même si le Finance Bill contient certainement des propositions positives, dit-il, les fondamentaux du budget n’ont pas changé et les vulnérables seront les plus touchés.

« Les membres de l’autre côté de la Chambre vont voter en toute conscience l’abolition de la pension de vieillesse pour ceux âgés entre 60 et 65 ans. Avec l’augmentation du coût de la vie qui est de plus en plus inquiétante et l’inflation dans les années à venir, les Rs 10 000 ne suffiront pas et vous êtes en train de forcer les gens même malades à travailler après les 60 ans pour pouvoir survivre », dit-il.

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Il est d’avis que l’ancien gouvernement avait mis en place les allocations de la CSG et qu’il n’y avait aucun plan de les enlever. « Now if you are really a compassionate government, then why are you phasing out the CSG? Quelle contradiction ! La CSG avait sa raison d’être. C’était un système plus juste qui a permis au gouvernement de générer des milliards et avec ces milliards nous avons non seulement augmenté la pension et également introduit des allocations qui ont permis à un citoyen mauricien qui touchait graduellement Rs 20 000 comme revenu aujourd’hui. Malheureusement, dans le budget, un certain nombre de ces allocations sera réduit et éventuellement éliminé, et vous allez encore nous sortir cette fameuse histoire de Lakes Vid », s’insurge-t-il.

« Aujourd’hui, pas un seul Mauricien ne croit à votre argument à l’effet que les caisses sont vides. Une très grande majorité des Mauriciens croient que le gouvernement protège les intérêts de ceux qui possèdent au détriment de la classe moyenne.  Cette politique va creuser l’écart entre les riches et les pauvres. Le rapport du bureau des statistiques indique : ces dix dernières années, on a grandement progressé dans la lutte contre la pauvreté. Ce gouvernement sera responsable de l’appauvrissement de la population », s’appesantit-il.

« La valeur de la roupie dégringole, les prix des produits flambent, la pension et les allocations sociales disparaissent, les PME sont taxées, les intérêts sur les prêts augmentent et nous ne sommes qu’au début du mandat de ce gouvernement, et on nous demande encore et encore de se serrer la ceinture, mais jusqu’où devrions-nous nous serrer la ceinture ? Les promesses faites dans le manifeste électoral pour rétablir le pouvoir d’achat ne sont que des illusions. Vous avez tourné le dos au peuple et vous n’êtes plus un gouvernement crédible », lâche-t-il.

Il trouve que la situation dans le secteur de la construction est difficile en raison des mesures annoncées dans le budget et ne tardera pas à licencier des employés. Les gros opérateurs sont dans l’inquiétude en raison de l’absence de l’investissement dans les gros chantiers.

Parlant de la Fair Share Contribution, Joe Lesjongard dira que dans le discours du budget, le Premier ministre avait annoncé une taxe de 10% pour ceux qui touchent entre Rs 12 millions et Rs 24 millions par an et de 20% pour ceux qui touchent plus de Rs 24 millions par an. « Comme par magie, cette partie du discours du budget avait disparu quelques heures plus tard et qu’aujourd’hui, c’est une Fair Share Contribution unilatérale de 15% pour ceux qui touchent plus de Rs 12 millions annuellement, soit une hausse de 5 % pour une catégorie et une baisse de 5% pour une autre catégorie. Qui a influencé cette décision ?», avance-t-il.

« Un vote en faveur de ce projet de loi va plonger la classe moyenne et les plus vulnérables dans une profonde pauvreté », a conclu le leader de l’opposition.

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