- Le ministre Gungapersad reconnaît un manque de psychologues scolaires, mais dit n’avoir pas le budget pour procéder au recrutement
De janvier à juin 2025, 1 616 étudiants ont été pris en charge par le service de psychologie du ministère de l’Éducation. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, à l’Assemblée nationale, mardi, confirmant ainsi une étude de l’ONG Konekte, qui avait attiré l’attention sur la détresse psychologique chez les jeunes, dont les comportements suicidaires.
En mars dernier, Konekte faisait état d’une hausse des cas de dépression chez les jeunes. Dans les collèges où elles sont présentes, les psychologues de cette entreprise sociale avaient répertorié 38 cas, rien que pour les deux premiers mois de l’année. Alors qu’en général, elles géraient une quarantaine de cas sur l’ensemble de l’année scolaire.
Une tendance que le ministre de l’Éducation est venu confirmer, en répondant à une interpellation parlementaire de Babita Thannoo. Ainsi, de janvier à juin 2025, 1 616 étudiants ont eu recours à l’assistance psychologique pour la première fois du service dédié du ministère. Il y a 39 Educational Psychologists, au total, pour l’ensemble de la république. Il a aussi précisé qu’il est nécessaire d’avoir l’accord des parents, avant d’offrir un soutien psychologique à tout étudiant.
Les 1 616 étudiants pris en charge pour la première fois depuis le début de l’année ont eu un total de 9 207 sessions avec les psychologues, à juin 2025. Ce qui fait une moyenne de 5,7 sessions par enfant. Il a aussi déclaré qu’un étudiant a droit à autant de séances nécessaires, dépendant de la gravité du cas et des résultats de l’évaluation professionnelle entreprise.
Mahend Gungapersad a reconnu que le nombre de psychologues actuellement disponible dans les écoles et collèges est nettement insuffisant. « Il nous faudrait 42 psychologues supplémentaires pour un soutien adéquat aux étudiants qui en ont besoin. Toutefois, dû aux contraintes budgétaires, nous ne pouvons recruter pour le moment. Provision sera faite dans les prochains budgets », rassure-t-il.
Entre-temps, afin de faire face à la situation, 22 Educational Social Workers apportent le soutien supplémentaire, notamment à travers des visites aux familles. Ils organisent également des séances de sensibilisation pour les élèves et les parents sur des sujets, tels que la protection de l’enfance, le bien-être émotionnel, la discipline et la résilience.
De janvier à juin 2025, il y a eu 1069 nouveaux cas nécessitant l’intervention des Educational Social Workers. Pour la même période, il y a eu 2 094 visites aux familles.
Ces détails fournis par le ministre viennent démontrer que la santé mentale des étudiants ne doit pas être négligée. En février dernier, le suicide d’une étudiante d’un collège d’État avait jeté la consternation dans le pays. La ministre de l’Égalité des Genres, Arianne Navarre-Marie, avait pris position, pour dénoncer le harcèlement scolaire, après une rencontre avec les parents. L’existence de groupes Whatsapp ou sur les réseaux sociaux, où les jeunes sont poussés au suicide, avait également été évoquée.
De son côté, Konekte, qui intervient principalement dans les collèges catholiques, a lancé un manuel pour aider les enseignants à reconnaître et gérer le comportement suicidaire en milieu scolaire. Le comportement suicidaire représente la troisième cause de mortalité chez les jeunes de 15 ans à 24 ans dans le monde.