La fin du mois de septembre aura été douloureuse pour tous les salariés. Acquittement de sa tranche d’impôts et puis il y a eu aussi les mauvaises surprises au moment de s’approvisionner à la boutique du coin. Tous les articles de consommation courante ont subi des augmentations et elles atteignent parfois jusqu’à 20% comme le poisson salé (snoek) et le bomli. La première denrée se vendait à Rs 16.70 la livre au moment du budget, présenté le 28 juin dernier, et se vend ces jours-ci à pas moins de Rs 20.00.
Le bomli, lui est passé, pendant la même période, de Rs 11.75 à Rs 14.00. Le prix de l’huile a lui été augmenté pendant les Jeux des Îles, le quart est passé de Rs 2.45 à Rs 2.70. Quant aux grains secs, il est en passe de devenir le grand luxe alors que les prix du lait, de la viande, du corned-beef, du café et… même du thé accusent une hausse. Un calcul fait indique que le consommateur a dû débourser 10% de plus à la fin du mois dernier pour son budget pour le même nombre d’items achetés au moment du dernier budget.
Le ministre du Commerce, Kader Bhayat, a confirmé que c’est en premier lieu la mesure budgétaire consistant à porter le Stamp Duty de 13.2% à 17.% qui est à la base des augmentations que l’ont est depuis fin septembre. En effet, les commandes placées après le budget, soit fin juin, ont été reçues à la mi-septembre et sont frappées du nouveau taux de 17%.
La libéralisation, mesure décidée par le gouvernement en 1983 et condition, qu’elle dit, avoir été imposée par le FMI est aussi une explication à la flambée des prix que l’on connaît depuis quelques mois. Il est à noter que cette libéralisation a été faite de manière graduelle. Il y a quelques mois vingt-deux articles de consommation courante étaient sous le coup du contrôle gouvernemental, tels les grains secs et le poisson alors qu’à ce jour cette liste ne concerne que sept produits.
D’aucuns diront que les concessions fiscales accordées permettront dans une certaine mesure à la classe moyenne de faire face à ces augmentations. Cet argument peut se vérifier sans doute, mais là n’est pas notre propos. Ceux qui sont les plus à plaindre sont ceux qui se trouvent au bas de l’échelle car la compensation payée au 1er juillet, bien qu’elle fut en proportion avec le taux d’inflation verront rogner leur pouvoir d’achat. Il faut rappeler ici que ceux touchent jusqu’à Rs 1,100 avait obtenu 9%, entre Rs 1,100 et Rs 1,200, 8.7% entre Rs 1,200 et Rs 1,300, 8% et quelqu’un dont les salaires étaient de Rs 2, 000 seulement 5.1%, alors que le taux d’inflation pour l’exercice financier 84 / 85 a été de 8.3%.
Le taux d’inflation pour l’exercice 84 / 85 (8.3%) représentait une augmentation par rapport au taux enregistré pour l’année précédente, soit 7.5% contre 13.5% en 82 / 83. Pour ce qui est de l’évolution de l’indice des prix depuis la présentation du budget, il est à noter qu’il a enregistré une augmentation de 0.7 point en juillet et de 0.8 point pour le mois d’août. Quant à celui du mois de septembre, il doit être rendu public cette semaine. Les officiels du Bureau des Statistiques ont confié à Week-End qu’il devrait être publié dans la Gazette du gouvernement de cette semaine. Ces chiffres seront plus qu’intéressants puisqu’ils doivent refléter forcément la flambée post-budgétaire.
JOSIE LEBRASSE
PHOTO: Paul Michel

