Des milliers de Mauriciens célébrent ce lundi 20 octobre Divali dans la tradition et la convivialité. Divali, symbolisant dans la tradition indienne la victoire du bien sur le mal, est aussi l’occasion de se réunir autour des diyas allumés, mais surtout autour des succulents gâteaux traditionnels partagés avec les proches, amis et voisins. Une tradition mauricienne témoignant de l’esprit de partage, de multiculturalisme et de l’amour des bonnes choses, si distinctif du peuple mauricien. Cette année encore, Week-End n’a pas manqué de rendre visite à l’incontournable Bombay Sweets Mart, à Port-Louis. Reportage.
Depuis plusieurs jours, les trois succursales de Bombay Sweet Mart à Port-Louis, Flacq et Quatre-Bornes tournent à plein régime. Comme chaque année, le mois d’octobre est l’un des plus « gourmands », mais aussi l’un des plus éprouvants pour les confiseries spécialisées dans les gâteaux indiens. À Bombay Sweets Mart, c’est toujours avec la même passion et le même engouement que les employés vivent cette période intense. Lors de notre reportage, vendredi, à l’entrée de la succursale port-louisienne, une dizaine de clients impatients attendaient déjà, sac à la main, venus acheter les derniers gâteaux pour compléter leurs traditionnelles boîtes de Divali.
« J’ai une pensée pour tous nos employés qui travaillent d’arrache-pied depuis des jours pour satisfaire nos clients », confie Bushan Raumessur, directeur de Bombay Sweets Mart. À l’intérieur, tout le personnel met la main à la pâte. Dans cette confiserie traditionnelle, qui semble figée dans le temps, les plateaux colorés de ladoo, mawa samoussa ou encore de barfi/gato dile passent d’une main à l’autre pour servir les nombreux clients. Si l’entreprise fonctionne toute l’année, il faut bien admettre que l’ambiance de Divali, c’est vraiment autre chose que ce soit visuellement, olfactivement ou gustativement. D’ailleurs, depuis quelques jours, les centres commerciaux et autres commerces se sont parés des couleurs de Divali, un vrai régal pour les yeux ! « Tous les ans, c’est avec le même plaisir que nous entamons le mois d’octobre. Nous avons commencé avec le Durga Pooja, avec déjà pas mal de ventes, et bien sûr, avec la fête de Divali, nous atteignons notre maximum », explique Bushan Raumessur.
Si les ventes ont légèrement baissé par rapport aux années précédentes, les Mauriciens consomment toujours autant. « C’est normal qu’il y ait une petite baisse, mais les Mauriciens ne font pas de concessions quand il s’agit de se faire plaisir et surtout de faire plaisir aux autres », souligne-t-il. D’ailleurs, cette année encore, l’entreprise a dû recruter du personnel supplémentaire, étant donné qu’elle sera opérationnelle tout le week-end, y compris demain matin. Nous avons, par ailleurs, effectué quelques recherches en comparant les prix proposés dans les supermarchés, les confiseries et même chez les particuliers, notamment sur TikTok. Et côté prix, un rapide calcul indique qu’avec une moyenne de Rs 15 par gâteau et environ cinq pièces par boîte, le coût minimal d’une boîte de gâteaux de Divali s’élève à Rs 75. Ce prix peut toutefois être multiplié par dix ou vingt selon la taille et la variété des assortiments proposés.
Si les prix varient, la tendance, elle, est davantage au « moins sucré » et au « healthy », même s’il faut bien l’avouer qu’il est difficile d’imaginer Divali sans sucre. « Nous nous adaptons à la demande de notre clientèle et proposons depuis quelque temps des gâteaux aux sucrants naturels, à base notamment de noix ou de dattes », indique Bushan Raumessur. Certains pâtissiers privilégient même le miel en remplacement du sucre, afin d’offrir une alternative plus saine. Et on trouve désormais aussi des gâteaux vegan et sans gluten, élaborés à partir de noix et de lait d’origine végétale. Parmi les best-sellers de la confiserie familiale, Bushan Raumessur cite les mawa samoussa, une douceur traditionnelle dont l’art de la confection doit être maîtrisé. Car si les gâteaux de Divali sont bons et beaux, c’est grâce aux nombreuses petites mains qui s’y attellent avec patience et passion.
« Nous attendons ce moment chaque année », confie pour sa part Chandranee, habitante du Sud. « Je prépare traditionnellement mes gâteaux dont les rasgulla, gato batat et ladoo. Pour le reste, je les achète, car c’est trop compliqué à faire », lance-t-elle en souriant. Nostalgique, la septuagénaire raconte qu’autrefois, faute de moyens, « mes parents n’avaient pas de budget pour les gâteaux, mais nous préparions de petits gâteaux simples, comme les roth à base de farine et de lait. Tout le voisinage était content de partager ce moment. Nous n’avions pas beaucoup d’argent comme maintenant, mais nous savions comment vivre avec notre prochain dans le respect. »
En ce dimanche de veille de Divali, les préparatifs vont bon train. Les derniers nettoyages seront bouclés, les diyas (lampes en argile) et luminaires installés, et la préparation des gâteaux entamée. Bref, un moment de grande convivialité pour de nombreuses familles mauriciennes, toutes confessions confondues. Car Divali, à Maurice, en plus d’être une célébration majeure du calendrier hindou, est aussi une fête qui a su conquérir le cœur de tous les Mauriciens. « J’attends chaque année les gâteaux de mes voisins. C’est une tradition à laquelle nous tenons beaucoup. Et puis, c’est si beau de voir toutes ces maisons illuminées ! », confie Sandrine. Bushan Raumessur et son équipe, parmi lesquels Jaya Bajnathsingh, au four et au moulin à la confiserie de Port-Louis travailleront aujourd’hui jusqu’en fin d’après-midi. « Je souhaite à tout le personnel et à tous les Mauriciens un Happy Divali », conclut-il. Des vœux que Week-End réitère. Que la lumière de Divali illumine le cœur de tous les Mauriciens et surtout de ceux qui, pour une raison ou une autre, ne pourront pas célébrer cette année.La fête de la lumière dans la sobriété énergétique
Avec le système d’alerte mis en place par le Central Electricity Board (CEB) pour plus de sobriété énergétique sur le territoire en cette période de « pénurie », beaucoup de Mauriciens ont exprimé leurs craintes en vue des célébrations. Lors de la fête de la lumière, des diyas sont allumés dans les maisons et, depuis quelques années déjà, les Mauriciens sont nombreux à installer des luminaires sur leur maison, pour partager ce moment de fête avec les proches et voisins, et pour le plaisir des tout-petits.
En effet, selon la tradition hindoue, la lumière des diyas guide la déesse Lakshmi, déesse de la richesse, de la prospérité et du bonheur, vers les maisons. Éclairer les habitations pour l’inviter à y entrer et bénir les foyers. « Je suis consciente que nous devons faire des efforts pour économiser l’électricité, mais c’est une fois l’an que nous faisons cela. Ce serait dommage de fêter la fête de la lumière dans l’obscurité et sans courant. J’allumerai pour ma part mes diyas traditionnels et d’ailleurs, mes enfants ont acheté des diyas LED. Cela nous coûte moins cher en termes d’huile, etc. », confie Chandranee.
Il est aussi bon de rappeler les règles d’usage ainsi que les normes de sécurité concernant l’installation de lumières électriques. Il est demandé d’éviter les connexions électriques bricolées et de confie
l’installation électrique à un technicien qualifié ; d’utiliser un disjoncteur différentiel ; d’éviter l’usage de multiprises ; de s’assurer qu’il n’y a pas de connexions desserrées pouvant provoquer une surchauffe des câbles et
bien sûr de garder les enfants et animaux de compagnie éloignés des installations électriques.

