Drogue, délit de fuite, sans permis  : L’irresponsabilité criminelle au volant endeuille l’île en novembre

L’île Maurice est sous le choc. En l’espace de quelques jours, une série d’accidents de la route mortels a exposé au grand jour une épidémie d’irresponsabilité criminelle. Conduite sous l’emprise de la drogue, absence de permis, délit de fuite… Ces négligences meurtrières ont brisé des familles et lancent un appel déchirant à une justice implacable.
L’atmosphère est lourde. La colère et la tristesse s’entremêlent en ce mois de novembre, alors que notre île pleure de nouvelles victimes de la route. Le point commun de ces drames successifs n’est pas la fatalité, mais la négligence criminelle de chauffards qui ont choisi sciemment de mettre la vie d’autrui en danger.
Délit de fuite et drogue : l’onde de choc
Deux jours plus tard, le vendredi 7 novembre, un autre drame impliquant la drogue a coûté la vie à Muzzamil Hussenbocus, 30 ans, à Camp-Levieux. Après une violente collision entre sa moto et une voiture, les caméras ont capturé l’acte le plus lâche : le délit de fuite. Le jeune conducteur, âgé de 19 ans, et son passager ont abandonné leur victime pour s’enfuir à pied.
Rapidement identifié, le chauffard a lui aussi été contrôlé positif à la drogue et provisoirement inculpé d’« homicide involontaire par imprudence ». Pourtant, malgré la vive émotion et la colère des proches, le conducteur et son passager, arrêtés pour « non-assistance à personne en danger », ont été libérés sous caution. Une décision qui soulève de sérieuses questions sur la fermeté des mesures prises face à de tels actes criminels.
Permis non valide : l’irresponsabilité fatale
La série noire a tristement continué le samedi 8 novembre. Laeticia Philibert Ramkalawon, 25 ans, employée d’un hôtel du Sud, a perdu la vie alors qu’elle rentrait chez elle près du village du Morne. Cette jeune mère, qui laisse derrière elle un bébé de 8 mois et un époux dévasté, a péri dans un accident impliquant l’autobus contractuel qui la ramenait. Le véhicule est entré en collision avec une voiture, avant de finir sa course contre un arbre le long de la route de Rivière-Noire.
Autre exemple flagrant d’irresponsabilité : le chauffeur de l’autobus, Jean Denis Labeauté ne possédait pas de permis de conduire. Cet acte, consistant à transporter délibérément des passagers sans l’habilitation professionnelle requise, constitue une mise en danger de la vie d’autrui qui a eu une issue fatale. Seize autres personnes ont également été blessées.
Kelyan, symbole de l’horreur des routes
Le sort du petit Kelyan Alfred, trois ans à peine, est devenu le symbole poignant de cette tragédie nationale. Mercredi 5 novembre, à Résidence La Cure, l’enfant, perché innocemment sur les épaules de son père, a été foudroyé par une voiture. Le choc a été fatal.
L’horreur a atteint son paroxysme lorsque l’enquête a révélé la cause : le conducteur, Kenny Steven Lowtun, arrêté, a été contrôlé positif à la drogue. Le visage angélique de Kelyan est désormais un rappel douloureux du danger mortel que représentent ceux qui choisissent de prendre le volant sous l’influence de stupéfiants.

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