Drogues et santé mentale au cœur d’une formation pour les officiers

Un atelier sur le thème Prisons, drogues et santé mentale à Maurice s’est tenu en fin de semaine à Flic-en-Flac. Organisé par Le Chantier, l’Université de Leicester et l’Université de Guyane, en collaboration avec les Mauritius Prisons Services (MPS), cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’étude mondiale interdisciplinaire « Prisons, drogues et santé mentale » (PDMH), financée par le Wellcome Trust.
Trente participants – nommément des officiers des prisons mauriciennes – ont assisté à la séance. L’objectif en était de présenter l’équipe de recherche aux agents pénitentiaires et de partager des documents historiques relatifs aux prisons afin d’alimenter les discussions et les échanges.
Le commissaire des Prisons, Dev Jokhoo, le président de la Human Rights Commission, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, et d’autres personnalités officiaient à l’ouverture de cette formation. L’atelier visait à « comprendre comment les problématiques carcérales historiques continuent d’influencer le quotidien des agents pénitentiaires et comment la recherche peut contribuer à leur bien-être et à l’exercice de leurs responsabilités professionnelles ». Les participants ont été initiés aux fondements historiques du projet PDMH et ont pu échanger sur les prisons, la toxicomanie et la santé mentale, dans une perspective à la fois passée et contemporaine.
Pour Dev Jokhoo, « cet atelier est une étape importante pour l’administration pénitentiaire, car il ouvre la voie à une réflexion plus approfondie et à des améliorations modernes ». La collaboration avec l’Université de Leicester, l’Université de Guyane et Le Chantier, a-t-il déclaré, permettront aux MPS de « mieux comprendre comment les systèmes du passé, notamment ceux de la période coloniale britannique, continuent d’influencer les prisons d’aujourd’hui ».
Il a relevé que « bien que de nombreuses améliorations aient été apportées depuis l’indépendance, les défis liés aux méthodes de sanction, à la consommation de drogues et à la santé mentale doivent encore être abordés au moyen d’approches nouvelles et éclairées ». Cet atelier est l’occasion de recueillir des recherches et des données probantes et pertinentes pour étayer les réformes futures, a-t-il encore déclaré.
Le commissaire des Prisons a également aussi fait ressortir que la recherche porte sur plusieurs pays ayant des histoires similaires, à savoir la Guyane, la Barbade, Trinité-et-Tobago, la Jamaïque et les Seychelles. Selon lui, « cette étude conjointe devrait favoriser l’élaboration de meilleures pratiques en matière de réadaptation, de services de santé mentale et de bien-être du personnel ».
À cet égard, il a précisé que les officiers des prisons jouent un rôle important dans ce processus, car leurs expériences et leurs commentaires contribuent à définir les orientations futures. « Ce projet ouvrira la voie à la mise en place de programmes modernes conformes aux normes internationales et reflétant la vision d’un pays tourné vers l’avenir », a ajouté Dev Jokhoo.

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