Drogues : Prise en charge, Rodrigues à la traîne…

Le NDS en mission à Port-Mathurin les 18 et 19 derniers

Le National Drug Secretariat (NDS), qui opère sous l’égide du Prime Minister’s Office, était présent à Rodrigues, mercredi et jeudi derniers, pour collecter des données recueillies lors d’un sondage sur la drogue au sein de la population, en vue de la préparation d’un plan d’action.

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Ce sondage auprès de la population avait été complété en octobre 2022 et avait pour objectif de mesurer la prévalence des consommateurs de drogues, servir de base pour le monitoring sur l’utilisation des drogues et développer des stratégies appropriées afin de réduire la consommation de ces produits illicites dans l’île.

Les représentants du NDS qui avaient fait le déplacement à Port-Mathurin sont rentrés à Maurice à la fin de la semaine avec des informations qui feront l’objet d’un rapport. À ce stade, des directives ont été données au NDS de ne pas nous communiquer les informations dont celui-ci a pris connaissance lors de son passage à Rodrigues sur la problématique de la drogue dans l’île. Le rapport et ses recommandations seront présentés au Conseil des ministres avant d’être rendus public. Un plan d’action devrait aussi suivre.
En 2020, l’Assemblée Régionale de Rodrigues avait lancé un plan d’action pour combattre la présence de drogues dans l’île. Entretemps, il y a eu un changement de pouvoir dans le pays et le  plan d’action n’a pas connu de suite. En matière de lutte contre la drogue, la prise en charge, la prévention et la réhabilitation demeurent les grandes faiblesses de Rodrigues.

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Pour commencer, les autorités doivent déjà penser à pallier l’absence de scanner corporel à l’aéroport de Pointe Corail, afin de renforcer le contrôle à ce niveau.

Sur place, des observateurs les plus avertis préviennent: “Rodrigues ne doit pas commettre l’erreur de répliquer le modèle mauricien, qui a besoin d’être amélioré, pour développer sa stratégie de lutte contre la drogue.” Les plus alarmistes disent: “Il n’y a rien, aucune structure, pas de psychologue, pas de psychiatre, encore moins d’addictologue. L’hôpital, non plus, n’a pas une unité d’addictologie… Si un Rodriguais présente des symptômes de manque, s’il  souffre et a besoin d’être hospitalisé, il sera admis à l’hôpital. Et sera traité pour ses symptômes. Il rentrera chez lui, et c’est tout!” La drogue est un problème réel à Rodrigues, mais reste un fléau silencieux. Et la question de la féminisation de la dogue est une problématique tabou.

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Si Aurelio Samoisy, responsable de programme au centre du groupe Crac Anti-Drogue, rappelle que le cannabis est la substance la plus consommée par des toxicomanes, une autre source (qui insiste sur son anonymat) explique que “les psychotropes ont gagné du terrain.” Il en serait de même pour la drogue synthétique. Mais le problème, dit encore cette source, est que “nous vivons dans l’idéal que tout va bien à Rodrigues et qu’il n’y a pas de toxicomanes dans notre société.” D’ailleurs, il n’y a aucun chiffre pour quantifier les usagers de drogues à Rodrigues.

De son côté, Aurelio Samoisy concède que Crac Anti-Drogue ne peut toujours pas accueillir des toxicomanes en résidentiel depuis un certain temps. La commission de la Santé ayant réquisitionné la structure depuis l’arrivée du Covid-19 à Rodrigues, Crac Anti-Drogue poursuit toutefois ses activités quotidiennes avec des accueillis qui viennent également de Maurice. “Il y a peu de Rodriguais qui nous approchent pour être encadrés”, dit-il.

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