Annoncé comme une avancée majeure pour la santé publique, le projet e-Health peine à sortir des limbes bureaucratiques. Malgré un lancement officiel avec des formations au SAJ Hospital et dans plusieurs mediclinics, le système de gestion électronique des dossiers médicaux n’avance qu’à pas comptés. Soutenu par le PNUD et le ministère des TIC, ce chantier stratégique devait symboliser la modernisation du secteur hospitalier. Mais derrière l’écran de bonnes intentions, les résistances internes s’activent.
Selon des sources proches du dossier, une responsable informatique, réputée pour sa rigueur professionnelle et surnommée – non sans une pointe d’appréhension – la « dame de fer », avait été choisie pour prendre les rênes du projet e-Health. Une nomination stratégique, susceptible de remettre de l’ordre dans les rouages techniques et administratifs. Cependant, son transfert aurait été habilement torpillé par des jeux d’influence internes. En ligne de mire : certains membres du ministère des TIC, présentés comme les acteurs-clés de cette entrave. Un sabotage feutré, qui interroge : pourquoi entraver un projet public d’une telle portée ? À qui profite cette paralysie ? Que cache cette volonté de garder le contrôle ? La transparence, elle, semble en mode silencieux. Le ministre des TIC, Avinash Ramtohul, a récemment exprimé son exaspération face au retard du pays en matière de digitalisation. Il a dénoncé un « manque de leadership » et promis un plan accéléré, y compris pour le secteur de la santé. Mais les belles paroles suffiront-elles à faire sauter les verrous bien installés ?
Dans un paysage hospitalier où les failles du système se mesurent parfois en vies humaines, l’issue de ce bras de fer entre volontarisme politique et inertie administrative pourrait bien conditionner l’avenir du secteur public de la santé à Maurice.

