Eaux souterraines à Rodrigues : L’AFD fournit 1,3 million d’euros pour trouver le précieux liquide

Visite d’une délégation de l’agence dans l’île samedi prochain

Y a-t-il de l’eau sous la surface du sol à Rodrigues ? L’Assemblée régionale de Rodrigues voudrait connaître la réponse. Et c’est sur l’expertise française qu’elle va compter pour déterminer si Rodrigues disposerait d’éventuels aquifères.

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L’existence d’eaux souterraines dans l’île serait une bonne, voire rafraîchissante nouvelle pour les habitants qui ont toujours souffert de pénurie d’eau. Une délégation de l’Agence Française de Développement (AFD) est attendue à Plaine-Corail samedi prochain pour une visite d’une journée durant laquelle des discussions seront ouvertes dans le cadre d’une étude pour détecter la présence d’eaux dans les profondeurs des terres rodriguaise. La délégation de l’AFD sera composée de Charles Trottman : directeur du Département des Trois Océans au sein de l’agence, Patricia Aubras, directrice régionale océan Indien, et Laetitia Habchi, directrice d’Agence pour Maurice et les Seychelles.

Ainsi, l’objectif de la mission sera principalement de discuter, avec l’Assemblée régionale de Rodrigues des détails et des autres mécanismes d’une subvention financière de 1,3 million d’euros à fournir par l’AFD dans le cadre d’un Fonds d’expertise technique et d’échanges d’expériences (FEXTE) pour cette étude sur la potentielle présence d’eaux souterraines à Rodrigues en vue du développement et du renforcement du secteur de l’eau, ainsi que d’autres avenues de coopération.

En attendant que les profondeurs de son sol ne livrent l’existence ou non du précieux liquide, Rodrigues va construire un nouveau réservoir pour stocker de l’eau dessalée. Ce réservoir de 1000 m3 sera construit dans la région de Manique. Il va être utilisé pour le stockage de l’eau provenant des nouvelles stations de dessalement de 3×1000 m3 qui, elles, seront installées à Pointe Coton. Cette eau sera distribuée aux villages de la région ouest tels que Manique, La Ferme, Dans Giromon, Anse Nicolas, Baie du Nord, Citadelle, Pistaches, Piments, Baie Topaze, et les environs.

Ces derniers mois, des stations de dessalement de l’île étaient tombées en panne, causant ainsi une interruption dans la distribution d’eau à travers tout le pays. Si cinq des six stations ont été déjà réparées, la sixième qui se trouve à Caverne Bouteille, dans le sud de l’île, fonctionnera à nouveau que vers la fin de décembre.

Eaux souterraines, plus propres que celle en surface

Les eaux souterraines constituent près de 99% de toutes les réserves d’eau douce liquide sur Terre et constituent donc une provision d’eau potable inestimable. Contrairement à la croyance souvent répandue que ces eaux sont stockées dans des sortes de rivières ou de grands lacs souterrains, les eaux souterraines sont contenues dans les pores des sédiments ou des roches, encore dans les fractures de la roche. En fait, la croûte terrestre contient des fluides jusqu’à de très grandes profondeurs, pratiquement sur toute son épaisseur, soit plusieurs milliers de mètres ! Et quand on parle d’eaux souterraines, on se réfère en pratique aux eaux qui se trouvent dans la partie superficielle de la croûte, quelques centaines de mètres au maximum, celles qui sont propres à la consommation. Plus on s’enfonce dans la croûte, plus l’eau devient riche en divers sels minéraux et métaux, ce qui la rend impropre à la consommation. Les eaux souterraines nécessitent moins de traitements que l’eau en surface, elle, de moins bonne qualité, plus susceptible aux pollutions que l’eau de nappes profondes.

Après l’étude, le captage

Si des recherches démontrent la présence potentielle d’eaux souterraines à Rodrigues, l’étape qui suivra sera le captage du liquide. Il existe généralement trois façons de prélever les eaux souterraines : les puits, les forages et les sources. Les sources apparaissent sous forme d’aquifères, généralement à la surface à travers des fissures dans les roches qui provoquent des écoulements naturels. Elles peuvent être équipées d’ouvrages de captage pour récupérer et traiter les eaux souterraines.

Les puits et les forages sont des ouvrages de captage verticaux. Les puits sont communément moins profonds que les forages et sont mieux adaptés à certains types de sol. Les forages sont donc de grande profondeur et permettent de remonter de grandes quantités d’eau à la surface à l’aide de pompes adaptées.

Le forage : à la différence d’un puits, est un trou vertical profond, de plusieurs dizaines de mètres à plusieurs centaines de mètres et de diamètre plus restreint. Il est creusé par un procédé mécanique à moteur (foreuse) en terrain consolidé ou non. Les forages constituent probablement le type de captage le plus répandu pour l’eau potable, ils ont l’avantage de permettre de capter des niveaux aquifères bien précis et individualisés, notamment les nappes captives, avec une excellente sécurité contre les pollutions de surface. La partie non captant peut (et doit) en effet être parfaitement étanche et cimentée sur toute la hauteur.

Si Rodrigues abrite de l’eau dans les profondeurs de son sous-sol, une opération de captage d’envergure – qu’importe la méthode de prélèvement qui sera appliquée – sera une première dans l’île.

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