Écoles privées : les salaires des éducateurs SEN alignés sur les autres secteurs

  • Rs 25 500 pour un enseignant à la première année de service et Rs 29 550 à la dixième
  • Ceux n’ayant pas encore de diplôme du MIE auront un délai de cinq ans pour le faire
  • Les Heads of Schools/Managers dans le flou

Après les écoles préscolaires, c’est au tour des éducateurs du secteur Special Education Needs (SEN) de bénéficier d’une révision de leurs conditions de travail. Le rapport du National Remuneration Board (NRB) a été réajusté et publié dans la Government Gazette. Les salaires, entre Rs 25 550 et Rs 29 550, seront versés par la Special Education Needs Authority (SENA) à partir du mois d’avril, avec effet rétroactif à janvier 2024.

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C’est la première fois que les éducateurs engagés dans l’éducation spécialisée dans le privé ont droit à un cadre légal. Les négociations menées par la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) ont abouti en décembre 2022 avec la publication du Remuneration Order pour le secteur SEN. Toutefois, les autorités ont mis du temps à finaliser les modalités avant de proposer une grille salariale réactualisée et alignée sur les autres secteurs. Le Remuneration Order a été Gazetted la semaine dernière et la nouvelle annoncée aux éducateurs samedi dernier à un atelier de travail du SENA, en présence de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun.

Dorénavant, un éducateur SEN détenant son Teachers Diploma (SEN) du Mauritius Institute of Education (MIE) aura droit à un salaire de Rs 25 500 à sa première année de service. Au bout de dix ans, il pourra toucher Rs 29 550. Ceux qui ne détiennent pas encore le diplôme auront un délai de cinq ans pour compléter leur formation, comme cela a été le cas pour les managers des écoles préscolaires. Toutefois, dans le milieu, on laisse entendre que la majorité des enseignants spécialisés ont déjà suivi les cours du MIE et décroché leur diplôme.

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Les Teacher Assistant/Clerk toucheront un salaire de Rs 22 300 au début de leur carrière, pour atteindre 25 225 à la 10e année. La rémunération des Carers/Drivers  débute à Rs 18 755 et passera à Rs 21 587 à la 10e année. Le Caretaker commencera à Rs 18 150 pour atteindre Rs 20 280.

Sollicité à ce sujet, Arvin Authelsingh, directeur du SENA, indique que priorité sera accordée aux membres du personnel déjà enregistré. « Il y a 77 écoles SEN, dont 45 gérées par des ONG et huit opérant sous le SeDEC. Le reste est constitué d’unités spéciales dans les écoles publiques. Le personnel recruté par la PSC était déjà couvert par la PRB, maintenant, avec le NRB, il y a un cadre légal également pour ceux qui opéraient dans le privé. Il nous a fallu du temps pour mettre de l’ordre et structurer ce secteur. Le personnel déjà en poste et enregistré auprès du SENA sera considéré en priorité. Certains sont là depuis très longtemps », fait-il comprendre.

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Les écoles spécialisées avaient déjà droit un Grant-in-Aid du gouvernement pour leurs différentes dépenses. Avec cette nouvelle organisation, les modalités devraient ressembler à ceux du préscolaire. Soit que le SENA verse directement le salaire du personnel, comme le fait l’ECCEA pour le préscolaire. Et le Management recevra par la suite un Operation Grant pour les autres dépenses. « Les personnes n’ayant pas encore leur diplôme seront sur une base temporaire, en attendant qu’elles complètent leur formation. Notre vision est d’aller jusqu’à un Bachelor of Education pour le secteur SEN », fait-on comprendre.

Arvin Authelsingh précise qu’il a fallu du temps pour restructurer et professionnaliser le secteur de l’éducation spécialisée. « Cette nouvelle grille salariale vient donner leur dignité aux personnes qui, pendant toutes ces années, ont œuvré pour le bien-être des enfants à besoins spéciaux. Le secteur SEN a ses spécificités. Nous avons un ratio de 1:7, mais certains enfants demandent peut-être plus d’attention et nous devons nous adapter. Valeur du jour, nous avons 990 personnes dans le secteur. J’encourage ceux qui n’ont pas encore leur diplôme à faire leur formation », dit-il.

Outre les éducateurs formés au MIE, le SENA travaille également en collaboration avec Polytechnics Mauritius et le Mauritius Institute of Training and Development pour la formation des encadreurs. Le RO reconnaît quatre catégories d’employés, soit Teachers, Assistant Teachers/Clerk, Carers/Drivers et Caretakers. Le seul hic, c’est qu’on ne retrouve pas les Head of Schools, qui sont dans le flou (voir encadré).

Les éducateurs auront également droit à un vacation leave à l’étranger chaque cinq ans, comme dans les autres secteurs de l’éducation. Un délai de trois mois est applicable pour prévenir l’employeur à ce sujet. Les employés du secteur SEN bénéficieront de Rs 3 500 pour l’achat de lunettes ou de lentilles. De même, l’employeur devra leur payer un check-up médical chaque année. Le transport est également remboursé.

 

Les Heads of Schools/Managers sur la touche ?

Le Remuneration Order ne fait aucune provision pour les Heads of Schools/Managers. Contrairement aux écoles préscolaires, où les managers ont droit à un salaire mensuel de Rs 35 000 et un délai de quatre ans pour décrocher leur Diploma du MIE.

Or, dans le secteur SEN, tous les Heads of Schools/Managers ont déjà complété leur formation et reçu leur diplôme du MIE depuis longtemps. Toutefois, ils ne se retrouvent pas dans la nouvelle grille salariale… Une anomalie qui demeure, même si cela avait été signalé dès l’élaboration du premier rapport, en décembre 2022.

Sollicité à ce sujet, Arvin Authelsingh déclare que des discussions sont en cours avec le ministère de l’Éducation en vue de trouver une solution pour les Heads of Schools/Managers. Car, il faut le souligner, tous les Heads of Schools/Managers ne sont pas des directeurs d’ONG; certains sont de simples employés, à l’exemple des anciens éducateurs de l’APEIM, qui opèrent aujourd’hui sous le SeDEC.

Dans le secteur public, selon le PRB 2021, un Head of Specialised Schools a droit à un salaire de Rs 33 175. Somme qu’il faudra toutefois réajuster avec la compensation salariale.

 

Uma Sooben : « Une grande motivation »

Pour la directrice de l’ONG Joie de Vivre Universelle, qui gère une école spécialisée, ce Remuneration Order est une reconnaissance du travail effectué auprès des enfants à besoins spéciaux. « C’est une grande motivation. Notre école opère depuis 2010 et nous avons travaillé dur pour accomplir notre mission. »

Elle salue également l’équipe du SENA, sous la responsabilité d’Arvin Authelsingh, qui, dit-elle, a travaillé sans relâche pour professionnaliser le secteur de l’éducation spécialisée. « Aujourd’hui, tout le monde droit être formé au MIE. Auparavant, on faisait de l’in-service training. Maintenant, tout le monde a son diplôme… et le salaire qui va avec. »

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