Les collégiens ont eu l’occasion de faire part de leurs attentes lors des Assises de l’éducation, hier. Le ministre Mahend Gungapersad a fait le déplacement pour être à l’écoute et discuter avec eux. Ils ont ainsi exprimé le souhait pour davantage d’équité dans l’éducation et la reconnaissance des différentes aptitudes, notamment à travers l’introduction de bourses sportives
Au chapitre du bullying, les jeunes sont d’avis que les recteurs sont souvent limités dans leurs actions et souhaitent qu’un comité national ou zonal soit institué pour gérer les problèmes de ce genre. « Nous avons réalisé que dans les cas de violence, il y a un vide à combler. D’une part, il y a des actions qui sont prises au niveau de l’école et à l’autre extrémité, il y a les cas qui sont référés à la police. Entre les deux, il n’y a aucun recours. D’où notre demande pour un comité disciplinaire au niveau de la zone ou au niveau national », préconise Zaakir Nasroollah, élève en Grade 13 au GMD Atchia.
Ce comité, poursuit-il, regrouperait des représentants du ministère de l’Éducation, les parents et les responsables d’établissement. « C’est un fait que les recteurs font face à des contraintes pour prendre des décisions. Peut-être qu’il y a certains qui ont peur et qui n’osent pas agir. Mais avec un tel comité, ce serait plus facile de prendre une décision, étant donné qu’il regroupe plusieurs Stakeholders », dit-il.
Les jeunes ont également fait valoir que si un parent refuse d’assumer ses responsabilités face à un enfant violent ou indiscipliné à l’école, le recours à la Child Development Unit devrait être autorisé. « Il est important d’aborder les problèmes à la source, pour pouvoir trouver des solutions », recommandent-ils.
Sarah Mahek Daulat, étudiante en Grade 13 au Collège Royal de Port-Louis, met l’accent sur la méritocratie. « À Maurice ; nous disons que la devise c’est l’éducation pour tous. Alors pourquoi ne pas donner les mêmes chances à tous ? », se demande-t-elle ? Elle fait ressortir que les étudiants viennent de différentes couches sociales et ne disposent pas des mêmes moyens. « C’est pour cela que nous avons mis l’accent sur les bourses. Pour beaucoup, c’est le seul moyen de pouvoir atteindre ses objectifs » , ajoute-t-elle.
Cependant, indique la jeune fille, les bourses sont axées sur les performances académiques. « Or, il y a des élèves, comme ceux de l’Extended Programme, par exemple, qui ne peuvent aller concourir pour les bourses académiques, pourquoi ne pas introduire des bourses sportives ? Cela existe déjà à l’étranger », suggère-t-elle.
Une telle bourse aiderait ces jeunes à sortir de leur situation, car beaucoup viennent de milieux sociaux défavorisés. « La pauvreté est reliée à l’argent, mais comment acquiert-on de l’argent ? Il faut avoir un bon travail. Mais pour en arriver là, il faut une bonne éducation. Et s’ils n’ont pas la chance de briller dans ce domaine, ils ne vont jamais s’en sortir. Donc, donnons-leur la chance de briller dans ce qu’ils peuvent faire », concède-t-elle en toute franchise.
Elle aborde également la question des leçons particulières, faisant ressortir qu’une nouvelle fois, ce sont ceux qui peuvent payer qui en profitent. « Pourquoi ne pas organiser des Coaching Sessions au niveau de l’école, gratuitement ? Même si cela doit se faire après les heures de classe. »
Elle plaide également pour que tous les étudiants aient les mêmes facilités, qu’ils soient dans une académie ou un collège régional. « Nous allons tous prendre part aux mêmes examens. Mais si certains sont privilégiés par rapport à d’autres, ils ne pourront pas Perform de la même façon. Il s’agit du financement de l’État, de toute façon, donnons des moyens égaux à tous les collèges. »
Armelle Vigoureux, Acting Administrator de la Zone 4, a animé les discussions avec les jeunes. Elle fait ressortir que le partage avec les jeunes a été très enrichissant. « Ils ont fait ressortir l’importance des Soft Skills dans le programme d’études, qui viendraient enrichir l’enseignement académique. Ils souhaitent également que les enseignants aient la possibilité de bénéficier de formation continue afin d’acquérir de nouvelles compétences, par rapport à la technologie ou les nouvelles approches pédagogiques.»
Par ailleurs l’intégration de la technologie dans l’éducation, a aussi été abordée. Les jeunes ont fait remarquer que cela commence par la révision des infrastructures et des matériels mis à leur disposition. « Ils ont fait un appel pour que l’enfant soit au centre du programme, en prenant en considération ses besoins, son état émotionnel et la situation sociale dans laquelle ils vivent. »
Les jeunes ont émis le souhait qu’une cellule soit mise sur pied dans chaque collège afin de faciliter la communication sur tout ce qui est non-académique. Une ligne de communication directe entre le ministère et les étudiants a également été abordée.