Le secondaire était au menu des discussions pour les Assises de l’Éducation, hier. Les participants ont été invités à s’exprimer sur le programme d’études, l’indiscipline, la formation du personnel et la mixité dans les académies, entre autres. Parmi les sujets qui font l’unanimité, il y a l’abolition de la promotion automatique en primaire, la mixité à partir de Grade 7 et la nécessité d’un cadre approprié pour gérer l’indiscipline, entre autres.
Il semble avoir l’unanimité pour abolir la promotion automatique au primaire. Dans les différents forums, les participants ont exprimé leur point de vue à ce sujet. C’était également le cas, hier, pour la tranche réservée au secondaire. Toutefois, ont indiqué les éducateurs, les critères doivent être clairement définis et les parents doivent être informés sur la question.
Dans le même ordre d’idées, il a été aussi question de revoir les modalités du Continuous Assessment. La nécessité d’évaluer différentes aptitudes a également été évoquée. La pertinence de maintenir un examen national en Grade 9 (Form 3) a fait l’objet de débats. La raison étant que cela puisse servir de Benchmark et non pas en tant que critère pour l’admission dans les académies, comme c’est le cas actuellement.
À ce sujet, la réintroduction des collèges nationaux est souhaitée, avec des admissions à partir de Grade 7. Concernant la mixité, les éducateurs estiment qu’il ne faut pas maintenir la rupture entre Grade 7 et 9. Dans la foulée, des participants ont fait ressortir que la voix des parents n’a malheureusement pas été entendue à ce sujet.
La mise sur pied d’un cadre national pour la Remedial Education à l’intention de ceux ayant des difficultés se situe aussi parmi les propositions. De même quant à la régularisation des leçons particulières. En ce qui concerne le Foundation Programme in Literacy, Numeracy and Soft Skills, qui rmeplace l’Extended Programme depuis cette année, les participants ont souhaité un programme plus étoffé.
Ces classes doivent être maintenues dans les collèges du Mainstream comme tel est le cas actuellement. Des classes et des ateliers appropriés pour les différents sujets sont aussi recommandés. L’idée d’inclure des évaluations dans différentes langues, y compris le kreol morisien a été émise. L’importance que les enseignants soient adéquatement formés pour cela a aussi été abordée.
Concernant la violence et l’indiscipline, la discussion a été très animée, avec notamment, la participation des membres de la force policière. Des responsables d’établissement ont fait ressortir que le Pastoral Care Committee dans les collèges d’État n’est pas toujours efficace pour gérer ces problèmes.
Munsoo Kurrimbocus, représentant de l’UPSEE, a fait valoir qu’il est nécessaire de mettre sur pied une unité de recherche au ministère de l’Éducation pour étudier les causes derrière la violence et l’indiscipline en milieu scolaire. Il a également plaidé pour la présence d’un Educational Social Worker dans chaque établissement.
Un autre intervenant, Certified Counsellor, a lui, attiré l’attention sur le fait que tout problème de comportement ne relève pas nécessairement de l’indiscipline : « Il y a ce qu’on appelle le Conduct Disorder, qui est un problème de santé mentale. Cela doit être diagnostiqué et pris en charge. Il ne faut pas faire d’amalgame avec l’indiscipline », fait-il comprendre.
Le Certified Counsellor a suggéré de former les enseignants afin qu’ils puissent identifier ce type de problème chez les enfants et que ces derniers puissent être pris en charge. Il a plaidé également pour le décloisonnement de l’école, indiquant que les ONG, à commencer par celles présentes dans les régions où se trouvent les écoles, puissent devenir des partenaires.
L’introduction de l’intelligence émotionnelle au collège, à la fois pour les élèves et les enseignants, est aussi souhaitée. Un intervenant a fait valoir qu’il n’y existe pas que des enfants « bully » mais aussi des enseignants et des recteurs « bully ».
Le sergent Bhugwondeen de la Police Crime Prevention Unit est revenu sur l’urgence de l’éducation des parents. Réagissant à l’argument que les parents n’assistent pas aux réunions à l’école à cause de leur travail, il a suggéré que celles-ci soient tenues dans les centres communautaires, après les heures de travail.
Il a également attiré l’attention sur la présence de cigarettes électroniques dans les collèges pouvant être utilisées pour fumer des produits illicites. Finalement, le sergent Bhugwondeen a mis l’accent sur l’importance des sanctions. Sans sanction, a-t-il poursuivi, les élèves croiront que tout est permis.