Le ministre de l’Éducation, Gungapersad, a présenté un bilan dense et transformateur, marqué par des mesures visant à renforcer l’équité, moderniser le système scolaire, réduire l’échec, apaiser les tensions institutionnelles et intégrer les outils d’avenir. « L’année écoulée aura été l’une des plus actives du secteur, avec des avancées à la fois symboliques, pédagogiques et structurelles », dit-il.
Ainsi, un des temps forts de cette année a été l’organisation des Assises de l’Éducation. « Les Assises organisées à Maurice et à Rodrigues ont permis de confronter analyses, besoins et propositions. Un Blue Print est désormais finalisé : il servira de feuille de route pour les années à venir, avec une attention portée à la qualité de l’enseignement, aux compétences de base, à l’inclusion et à la gouvernance du secteur », a-t-il expliqué.
D’autre part, face à la montée des cas de violence en milieu scolaire, le ministère a déployé un vaste programme de formation. En un an, 10 000 enseignants, chefs d’établissement, parents et élèves ont été formés pour prévenir le harcèlement et instaurer des environnements scolaires plus sûrs. Ce dispositif se veut durable, avec un volet de sensibilisation renforcé.
Une autre mesure importante a été le remplacement de l’Extended Programme par un Foundation Programme for Literacy, Numeracy and Skills, ce qui constitue l’une des réformes les plus décisives. Le ministre a rappelé l’échec du système précédent : en 2024, seuls 8 % des 2 275 élèves concernés avaient réussi leurs évaluations. Le nouveau programme vise à accompagner plus efficacement les élèves en difficulté et à éviter qu’un millier d’entre eux soient laissés pour compte chaque année.
Pour offrir davantage d’opportunités aux élèves, les critères de passage en Grade 12 ont été modifiés. Dès janvier 2025, trois Credits suffiront. Cette réforme a déjà permis à 2 472 élèves de poursuivre leurs études, au lieu d’être bloqués dans leur parcours.
Le kreol morisien a été introduit en Grade 11, confirmant la volonté de valoriser les langues et cultures locales. Parallèlement, les activités extra-curriculaires ont été relancées : retour des Inter-Collèges, mobilisation de 11 300 élèves, concours artistiques, Model UN dans les collèges, et compétitions d’athlétisme dans 245 écoles primaires. Autant d’initiatives visant à redonner vie aux écoles au-delà de l’académique.
Le critère de PGCE obligatoire pour enseigner dans les collèges a été supprimé. Les diplômés peuvent désormais intégrer la profession et obtenir leur PGCE ultérieurement, une mesure qui répond aux besoins en personnel enseignant. Le ministère a également aboli les examens modulaires du Grade 5, pour diminuer la pression sur les enfants et garantir plus d’équité pour les apprenants lents. Les candidats au PSAC peuvent désormais redoubler ou repasser jusqu’à trois matières.
Les ONG ont de nouveau accès aux écoles pour mener des campagnes de prévention sur la drogue et le harcèlement. Les relations avec la Fédération des collèges privés et le SeDEC ont été apaisées, mettant fin à plusieurs mois de tensions.
Des consultations sont en cours avec l’Université de Cambridge pour introduire des pratiques évaluatives modernisées au School Certificate.
En décembre, le ministère accordera Rs 75 000 à chaque école primaire et Rs 100 000 à chaque collège pour l’acquisition de mobilier ou rénovations.
Agalega n’a pas été oublié. Ainsi, des examens du School Certificate dans l’île constituent l’un des gestes les plus marquants de l’année. Pour la première fois, les élèves de l’archipel n’ont pas eu à se déplacer pour passer leurs examens, une mesure qui corrige une inégalité longtemps dénoncée et place l’équité territoriale au cœur de l’action ministérielle.
Enfin, l’éducation entre dans l’ère numérique avec la plateforme mytGPT, développée en collaboration avec Mauritius Telecom, ainsi que la formation de 4 000 éducateurs à l’intelligence artificielle.

