Éducation : L’UDRRU dénonce le manque de respect envers les recteurs

 

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En dépit d’une réunion qualifiée de « très positive » avec le MES, les enseignants ont été sollicités pour la surveillance du NCE

Un avis légal recherché sur la question

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L’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU) a fait un survol de la situation dans le secteur éducatif en cette fin d’année. Ce syndicat dénonce l’absence de consultations avec les chefs d’établissement sur des sujets d’intérêts, les concernant directement. La décision du Mauritius Examination Syndicate (MES), avec l’accord du ministère de l’Éducation, de puiser parmi les enseignants du secondaire pour assurer la surveillance des examens du National Certificate of Education (NCE) provoque la colère. Pourtant, une réunion avec la direction du MES avait eu lieu à ce sujet, la semaine dernière. Les recteurs sont également dans l’attente de discussions sur le Blueprint promis par le ministre en vue de la prochaine rentrée scolaire en 2026.
Jeudi dernier, l’UDRRU avait eu une réunion avec le nouveau directeur du MES, Serge Ng Tat Chung, et son adjoint, Imteaz Ahsun, que le syndicat avait qualifiée de très positive. Les recteurs avaient en effet expliqué à quel point les établissements étaient affectés quand le MES recrute des enseignants pour la surveillance des examens du NCE. D’autant qu’ils doivent déjà en libérer un certain nombre pour les examens de School Certificate et Higher School Certificate. « À notre grande surprise, lundi, certains recteurs se sont retrouvés au pied du mur, quand leurs enseignants sont partis assurer la surveillance des étudiants aux examens du NCE. On n’a même pas daigné informer les recteurs, pour qu’ils prennent les dispositions pour les remplacements. C’est un manque de respect total », dénonce Vikash Ramdonee, président de l’UDRRU.
Il ajoute que ce qui est plus grave, c’est que par le truchement d’une correspondance, émanant du Chief Technical Officer (CTO) du ministère de l’Éducation, pour demander aux recteurs de libérer les enseignants dont les services sont requis par le MES. « Toutefois, la lettre ne dit pas quels arrangements ont été faits pour leur trouver des remplaçants. Pourtant, cela fait des années que nous sommes en train de tirer la sonnette d’alarme sur ce problème. Il semble que tout le monde chercher la facilité. Le MES vient puiser dans le bassin des collèges et le ministère laisse faire. Entre-temps, les élèves sont pénalisés parce que les classes sont interrompues et les recteurs se retrouvent devant un casse-tête pour assurer le remplacement en cette période cruciale de l’année académique », ajoute-t-il.
Devant l’absence de consensus, l’UDRRU compte demander un avis légal pour revoir toute la question. S’appuyant sur les définitions du Bureau international du Travail, il précise que le rôle d’un enseignant est d’assurer l’éducation et qu’aucune tâche supplémentaire ne doit entraver ce mandat. « Le MES ne veut pas sortir de sa zone de confort. Pendant 50 ans, nous nous sommes contentés de faire appel aux enseignants et sans aucune alternative. N’importe qui peut assurer la surveillance aux examens. D’ailleurs, il y a déjà des membres du public qui sont recrutés », poursuit le syndicaliste.

Blueprint et rentrée 2026

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D’autre part, l’UDRRU dit attendre également des discussions avec le ministère de l’Éducation, concernant le Blueprint annoncé pour la réforme du secteur. « Il y a eu les Assises, il y a eu des points qui ont été soulevés, mais nous aurions quand même voulu être au courant dans quelle direction le ministère veut aller, car c’est nous qui devrons assurer la mise en œuvre de la réforme », fait-on comprendre.
Déjà, le syndicat émet des réserves sur la mixité, source de beaucoup de problèmes dans les académies. « Le concept des académies a causé l’appauvrissement des collèges régionaux. Chaque année, un grand nombre d’étudiants, parmi les meilleurs, partent vers les académies. Les collèges régionaux doivent travailler pour alimenter en étudiants les académies. Nous sommes contre la mixité également, car cela a causé beaucoup de problèmes dans les académies. Si nous voulons le faire à partir de grade 7, il faudra une bonne préparation en amont », préconise le syndicat des recteurs.
Abordant le fléau de la violence dans les établissements, le syndicat est d’avis que ce n’est pas parce qu’il y a eu un Workshop sur le Bullying que tous les problèmes ont été réglés. « Il y a un recteur qui a rapporté un cas de bullying à sa Zone Directorate, selon le protocole établi, mais il s’est entendu dire : ce n’est pas à moi de gérer cela, vous avez reçu une formation. Il y a une tendance à se passer la balle. Et puis, il faut savoir qu’il y a des représentants des Zone Directorates qui bully les recteurs aussi. Il y a même un cas en Cour actuellement », avance-t-on.
Vikash Ramdonee ajoute que les recteurs sont également dans le flou quant au maintien du NCE ou pas l’année prochaine. « Les parents des élèves de grade 8 nous posent des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse. Nous avons lu des bribes de détails dans la presse, mais nous n’avons aucune correspondance officielle du ministère pour nous informer de la situation pour l’année prochaine », regrette-t-il.
L’UDRRU a obtenu une réunion avec le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, lundi prochain et souhaite avoir des éclaircissements sur tous ces points, afin de pouvoir préparer la rentrée 2026 dans la sérénité. Le syndicat demande également que la National Land Transport Authority procède à une redistribution des bus scolaires, car en dépit de la régionalisation, il y a toujours des autobus qui desservent certains collèges en dehors de leurs zones respectives, tandis que d’autres, n’ont pas de bus disponibles à l’intérieur de la zone.

 

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