Éducation primaire  : Le manque d’enseignants se fait cruellement sentir

L’école primaire publique traverse en ce moment une période difficile dont les retombées négatives auront des répercussions incommensurables sur les jeunes de demain. Nous avons sans cesse dénoncé les manquements et l’absence des moyens pour permettre une éducation d’un niveau raisonnable et acceptable à  nos futurs citoyens, mais l’incapacité de prendre une décision au plus haut de la hiérarchie administrative a été proverbiale.
« Au niveau du primaire, le développement de l’enfant Mauricien doit se faire de façon globale (« holistic development », comme dira l’anglais) pour lui permettre de faire face aux nouveaux défis du développement. Pour assurer une éducation équilibrée tant sur le plan physique qu’intellectuel à nos jeunes citoyens, nous avons dénoncé à maintes reprises l’absence des infrastructures de base dont l’espace pour les activités sportives d’une part- et d’autre part, la qualité des meubles de classe – chaises et pupitres datant de l’époque de Mathusalem et qui ne répondent plus aux nouvelles exigences de la nouvelle technologie informatique, surtout avec l’intelligence artificielle qui commence à nous prendre à la gorge…
 » Mais aujourd’hui, l’école primaire publique risque de perdre son âme avec l’absence marquée d’enseignants. Eh oui ! De quoi sera faite l’école de demain s’il n’y avait plus d’enseignants ?? Ce qui se passe dans ces institutions est très grave. En raison d’un manque d’enseignants kreol mauricien, General Purpose et autre, ce sont des « Deputy Head Masters » qui sont appelés à faire la suppléance et prendre en charge des classes pour quelques semaines ou mois.
« Et comme cela fut le cas il y a quelques semaines de cela pour les enseignants de langue Hindi, qui ont été contraints de suppléer dans deux écoles différentes pour pallier le manque d’enseignants !!   Exemple Notre Dame de Lourdes RCEA.  Un remplaçant temporaire ne peut mener à bien un programme scolaire dans les limites prescrites. Ce qui désavantage largement les enfants tant sur le plan psychologique que physique. Ces remplacements ne sont que des palliatifs et contre tout principe pédagogique. Il y a un sentiment d’épuisement dans les écoles.
« Lorsque des représentations ont été faites auprès du nouveau ministre depuis l’installation du nouveau du gouvernement pour l’embauche des enseignants et surtout pour des « Supply Teachers » dans une tentative de résoudre ce problème épineux, le subterfuge évoqué est que le Board de la Public Service Commission n’a pas encore nommé. Aujourd’hui encore, c’est la même rengaine.
 » Nous nous sommes déjà embarqués dans le deuxième trimestre. Et comme le temps s’amenuise, en attendant l’embauche d’enseignants par la PSC dont le long processus prendra pas moins de six mois, il ne sera pas surprenant de noter un pourcentage bien plus élevé au niveau du PSAC ou dans les classes inférieures des institutions primaires.
 » En raison du manque de personnel enseignants, de l’indiscipline et de l’absentéisme, de nombreux DHM ne sont pas disposés à accepter ‘assignment’ en tant que HM.  L’atmosphère dans les écoles est toxique. Dans tout cet ensemble malsain c’est l’enfant mauricien qui en sera le plus gros perdant. Certains parents qui sont parmi les plus aisés économiquement, optent déjà pour transférer leurs dans des institutions primaires privées payantes. Quid à faire des sacrifices. Et quand la colère populaire s’installera, c’est tout le régime gouvernemental qui sera ciblé à cause d’un incompétent…
Alors, l’éducation gratuite ? Tu parles !!!!
Suttyhudeo Tengur
Négociateur–GHTU
9 mai 2025

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