Le conseil d’administration de l’ONG Aides, informations, liberté, espoir et solidarité (AILES) a fini par avoir la peau de sa directrice et fondatrice, Brigitte Michel. Cette dernière a en effet reçu une communication officielle du Board de l’ONG l’informant de la décision de « terminate the employment with immediate effect ». Depuis la réception du document, Brigitte Michel, suivant les directives de ses conseils légaux, a déjà porté plainte au ministère du Travail.
Dans la lettre, signée Christophe Moura, président de AILES, le conseil d’administration explique : « The board of AILES has convened Mrs Michel to a disciplinary committee hearing to answer to some charges against her. The said disciplinary hearing was postponed on 2 occasions namely the 9th of August 2022 and the 23rd of August 2022, at the request of her legal advisor. She was further invited to attend the said hearing on the 30th of August 2022. Her legal advisor attended together with her negotiator. However, Mrs Michel did not attend the hearing to answer to the charges leveled against her. The disciplinary committee proceeded in her absence. »
De ce fait, souligne le président de l’ONG, « further to the findings of the chairperson of the disciplinary committee, whereby some charges leveled against Mrs Michel have been proved, the board of AILES has decided to terminate the employment of Mrs Michel with immediate effect ».
Dans une déclaration au Mauricien, Brigitte Michel dit être blessée profondément par cette manière de faire. « On me fait partir en prenant la petite porte, comme si j’étais une voleuse ! C’est dégoûtant. Depuis que j’ai reçu la lettre des mains d’un huissier, qui est venu frapper à ma porte, j’ai mal, très mal. J’ai fondé AILES en 2009 avec le soutien et les efforts de personnes qui croyaient en moi. Et aujourd’hui, des personnes étrangères à ces combats et ces efforts multiples viennent tout m’arracher », regrette-t-elle.
La fondatrice et directrice depuis ces 12 dernières années de l’ONG souligne : « je pense beaucoup à mon personnel. Ceux que je côtoie depuis des dizaines d’années, staff et patients, me manquent beaucoup. À AILES, nous avons tissé des liens solides, nous sommes une grande famille. » Elle déplore cependant : « certains ont été brainwashed par le conseil d’administration. Je pense à ceux qui croient toujours en moi et qui savent qui je suis. Ce qui m’attriste le plus, c’est de ne pouvoir dire un au revoir à toutes ces personnes comme il se doit. »
Le 2 septembre dernier, accompagnée de son conseil légal et syndical, Ivor Tan Yan, Brigitte Michel avait, lors d’une rencontre avec la presse, expliqué sa situation et émis ses appréhensions, souhaitant surtout « rétablir la vérité, afin que nos bailleurs de fonds, donateurs et mécènes sachent ce qui se passe à AILES, car c’est avec leurs sous que cette ONG parvient à fonctionner ».
Elle a fait ressortir que « pendant tout le temps où j’ai occupé le poste de directrice, il n’y a jamais eu de plainte eu égard à ma gestion, ni relativement à mon comportement et la ligne directrice que j’ai adoptés au fil des années. Je tiens à ce que ceux qui nous financent sachent qu’il y a des choses pas très jolies jolies qui se passent à AILES, et que je n’ai plus le droit de m’y opposer. C’est peut-être parce que j’ai fait cela que j’en paie aujourd’hui cette lourde facture. »
Pour sa part, le conseil d’administration d’AILES dit avoir respecté toutes les lois relatives à ce cas de figure, ajoutant qu’il se réserve le droit d’entamer des actions légales si cela s’avère nécessaire.

