C’est la conclusion d’une étude menée par l’ACIM, évaluant le coût de production d’un roti à Rs 3.47 et d’un dholl puri à Rs 5.15
L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a réalisé un Street Food Survey en vue de déterminer si les prix des rotis et dholl puris sont trop élevés. Cette étude dirigée par le Dr Bina Valaydon, avec une équipe de l’association, a permis de constater que la marge de profit se situe en moyenne de 91,2% à 423%, allant des rotis secs au dholl puri avec curry (veg). Ce qui est excessivement élevé selon l’association, qui souhaite que la Competition Commission réalise aussi une enquête approfondie et conseille le gouvernement sur les mesures pour mettre fin aux abus.
Depuis la dernière hausse du prix de l’huile comestible, en juin 2022, le prix des rotis et dholl puris ont pris l’ascenseur, atteignant Rs 20. Dépendant des endroits, cela peut aller jusqu’à Rs 25 à certains points de vente, ou même, Rs 40 à Rs 45 sur les étagères de supermarché. De plus, lorsque le prix de l’huile a baissé peu de temps après, celui des rotis et dholl puris est resté inchangé. Ce qui a poussé l’ACIM a mener une enquête, pour déterminer s’il y a abus sur les prix pratiqués. Pour Jayen Chellum, secrétaire de l’association : « le roti et le dholl puri sont la nourriture du petit peuple. Ce n’est pas juste de faire des profits exagérés sur leurs têtes. »
L’étude de l’ACIM a ainsi démontré que la marge de profit s’établit ainsi : 423% (roti plain), 372% (roti et curry veg), 372% (dholl puri plain) et 91,2% (dholl puri et curry veg). Pour arriver à cette conclusion, l’équipe a visité 44 marchands dans différentes régions de l’île et interviewé 28 clients. Le premier constat est qu’il n’y a pas de différence dans les prix entre les régions rurales et urbaines. Sauf dans quelques rares endroits dans des villages, où le roti se vendait à Rs 10. En général, la paire de dholl puri est entre Rs 20 à Rs 25 chez les marchands. Le poids des rotis et dholl puris avec des prix différents a également été vérifié et il en revient qu’il n’y a aucune différence à ce niveau.
Au niveau des consommateurs, 46% consomment des rotis et dholl puris au moins deux fois par semaine et 27% tous les jours. Quant au prix, 42% trouvent que c’est trop cher et 46% disent qu’ils n’ont pas le choix. 38% des consommateurs estiment qu’il n’y a pas suffisamment de curry dans les rotis/dholl puris et le même pourcentage estime que tout est ok.
Pour calculer le coût de production, l’équipe a eu la collaboration d’un Small Scale Trader. Parmi les dépenses à prendre en considération, il y a la farine et le gaz, à prix subventionné, le dholl, le sel, le papier pour l’emballage, l’eau, les ingrédients pour le curry, la maintenance des lieux, l’électricité, le transport et le salaire minimum. Dans le cas présent, il y avait deux personnes. La production se chiffre à 37 500 unités par mois. Soit 60% de rotis et 40% de dholl puris.
Le calcul a permis d’évaluer le coût de production pour un roti (plain) à Rs 3.47 ; dholl puri (plain), Rs 5.15 ; roti et curry, Rs 4.39 ; dholl puri et curry (paire), Rs 11.11. Soit un profit moyen de Rs 14.71 ; Rs 14.73 ; Rs 16.36 et Rs 10.13, respectivement, sur chaque produit. Un marchand qui ferait 40 000 unités des 4 produits, aurait alors un chiffre d’affaires de Rs 559 300 par mois.
Les résultats de cette étude ont été dévoilés lors d’un séminaire marquant les 50 ans de l’ACIM, lundi dernier. L’association invite maintenant les autorités à réagir, pour mettre fin aux abus. Principalement dans un contexte où des Maximum Mark Ups sont appliqués sur plusieurs produits. L’ACIM invite la Competition Commission à mener une étude approfondie à son tour et à conseiller le ministère du Commerce et de la Protection des Consommateurs sur les prix à appliquer.