L’Assistant Commissioner of Police (ACP) Lilram Deal a signifié son intention de collaborer avec le Central CID concernant le décryptage d’un appareil de système d’écoute mis en place par l’ancien gouvernement. Ses avocats, Mes Roshi Bhadain et Yash Bhadain, ont demandé à la Cour de statuer sur la section 32 de l’Official Secrets Act. « Cette section est très technique, car si mon client parle de secret d’État, il aura commis une offense. Et s’il ne donne pas les informations à la police, ce sera aussi une offence », indique Me Roshi Bhadain.
Ce dernier a obtenu l’assurance de la Cour que les éléments fournis par l’ACP Deal durant l’enquête ne seront pas utilisés contre lui pour un autre délit. Néanmoins, le haut gradé a été inculpé sous une accusation provisoire d’infraction à l’Official Secrets Act en Cour de Port-Louis hier.
La Cour n’a cependant pas objecté à sa remise en liberté conditionnelle, et il a dû s’acquitter de deux cautions de Rs 1 million chacune (Rs 2 millions) et signer une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. Son interrogatoire au Central CID reprendra la semaine prochaine alors que ses avocats ont signifié leur intention de loger une motion pour rayer l’accusation provisoire contre Lilram Deal.
Déjà écarté de ses fonctions en raison d’un précédent dossier lié au Reward Money avec l’opération DeepCode de la Financial Crimes Commission, l’ex-patron de la Counter Terrorism Unit (CTU) se retrouve cette fois visé pour son implication présumée dans un volet particulièrement délicat, celui des écoutes téléphoniques illégales. Convoqué mardi dernier par le Central CID, l’ACP Deal a été interrogé sur les connexions possibles entre un réseau clandestin de Phone Tapping et lui. La police souhaitait qu’il donne des codes pour le décryptage d’un appareil issu de la firme indienne Pertsol.
Le haut gradé de la police avait refusé, expliquant que l’appareil pourrait contenir des secrets d’État. Et que s’il le faisait, il commettrait une infraction à l’Official Secrets Act. Le CCID a cependant eu une autre lecture des faits, estimant que si Lilram Deal refusait de collaborer, il commettrait également une infraction à la même provision de la loi.
Cette arrestation est intervenue alors que les enquêteurs identifient de plus en plus clairement un système d’écoute organisé qui aurait opéré grâce à une collaboration informelle entre d’anciens cadres de Mauritius Telecom (MT) et d’ex-nominés politiques influents du Prime Minister’s Office, souvent désignés sous le nom de Lakwizinn. L’affaire a été relancée un an auparavant, en novembre 2024, lorsque l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de MT, Sherry Singh, s’est présenté de son propre gré au Central CID. Il y avait alors expliqué comment, selon lui, l’infrastructure nationale de télécommunications aurait été utilisée à des fins détournées.
Dans sa déposition, il avait pointé du doigt un accord signé en septembre 2022 entre MT et une entreprise technologique indienne spécialisée dans les systèmes de surveillance légale, l’extraction de métadonnées et l’analyse de trafic. Le CCID soupçonne que ces appareils connectés au réseau de MT auraient permis des opérations de Sniffing, de capture de données et d’écoute à large échelle.
Cette arrestation n’est qu’une étape d’une série de développements qui devraient se poursuivre, notamment avec de nouvelles auditions à venir.
Enquête – Opération Missie Moustas : L’ACP Deal prêt à tout dévoiler sur les équipements Pertsol
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