Après avoir été responsable de plusieurs supermarchés et boutiques et comptant plus d’une dizaine d’années d’expérience, Asha Koonjul a décidé de se recycler dans l’entrepreneuriat. Avec son entreprise Louna, elle cartonne dans la vente des sacs à main. Avec un style, une forme, une histoire personnelle, le sac est bien ancré dans la mode. On les collectionne et avec leurs apparences colorées, on les emmène partout : bureau, gym, fête. Bref, ils sont au cœur de toutes nos sorties.
Asha Koonjul laisse transparaître dans sa voix ce caractère doux et cette force tranquille. Après une riche expérience dans les filières des boutiques et des supermarchés, une envie d’indépendance se fait sentir chez elle. Elle a lancé en premier lieu sa propre entreprise de produits frigorifiés en juin 2022. Le coût étant onéreux, ne pouvant pas rentrer dans ses frais, Asha décide de changer d’emploi et se met à chercher d’autres opportunités de business. Les accessoires faits main la tentent. Ayant ce goût de la féminité, elle décide de se lancer dans la filière des sacs à main. Sa quête du beau la pousse à chercher des fournisseurs de l’étranger, précisément au Vietnam et à Madagascar, pour apporter cette finition et ce style tant apprécié des femmes modernes.
Des sacs à main tendances qui font fureur et qui sont agréables pour compléter les tenues. Asha Koonjul trouve que ce serait un bon filon à exploiter. Il y a aussi cette envie d’indépendance qui la tenaille et surtout ce désir de mettre en avant ses produits. Asha se souvient que lorsqu’elle travaillait dans une boutique, elle avait l’habitude d’observer des clientes portant différents modèles de sacs avec une préférence pour les sacs artisanaux. « J’ai décidé de me lancer dans du raphia qui pour moi est une matière originale, tendance et qui du coup apporte ce petit grain de folie à la fois chic et élégant. J’aime beaucoup ce rendu naturel et authentique qui fait le charme d’un sac crocheté… Le raphia est aussi écologique, léger, souple, solide qui résiste à l’humidité. J’importe les sacs du Vietnam, de Madagascar et pour le rendu, je le travaille à Maurice. Cela offre aussi une portée locale très appréciée des Mauriciens et des touristes. »
Décontracté et esthétique
Asha se lance dans la description de ces sacs qui comprennent aussi des pochettes, des paniers, du daim. On trouve aussi chez elle des sacs en bandoulière, pratiques et très prisés de même que le sac d’épaule à la fois décontracté et esthétique, qui permet d’avoir les mains libres. D’ailleurs, l’histoire des sacs a démarré avec les bourses attachées aux ceintures. Ce n’est que bien plus tard que sont apparus les sacs avec poignées qui sont devenus aujourd’hui des sacs à main.
Il est même dit qu’à l’origine, le sac à main était porté par les esclaves de l’Antiquité qui rassemblaient les affaires de leurs maîtres dans des contenants conçus en poil de chèvre. Ses sacs, Asha les décrit ainsi : « Les sacs pochette plaisent à certaines femmes avec ce petit côté bohème, parfois assortis de franges. Le daim aussi est très recherché et s’adapte à toutes les tenues, soit du look casual au look plus bohème chic. Il y a aussi les paniers faits d’herbes marines, de couleurs naturelles, soigneusement confectionnés à la main. Les plus vendus sont les sacs avec une longue anse en cuir qui offrent ce petit côté décontracté et classique.»
Louna, l’entreprise d’Asha voit ainsi le jour… Besace, cabas, ce ne sont pas les choix des noms de sacs qui manquent. On retrouve généralement plus ou moins les mêmes formes et tailles de sac sur le marché. Sauf que pour l’année 2024, comme l’indique Asha, ce qui fait la grande mode c’est le retour des sacs banane et ceux en bandoulières. Les couleurs pour cette année oscillent entre le jaune, le rouge intense, le vert émeraude et l’incontournable bleu. Mais elle ne propose pas encore des sacoches pour hommes, mais ceux-ci figurent sur sa liste de projets cette année.
Parmi les anecdotes, Asha se souvient d’une cliente récalcitrante qui avait essayé plusieurs sacs mais n’a pu se décider d’en acheter un. « Elle m’a dit qu’elle va réfléchir. Elle est retournée après trois jours, elle cherchait les sacs pour lesquels elle avait eu un coup de cœur. Malheureusement, pour elle, la majorité des sacs à main étaient déjà vendus. À ma grande surprise, elle a commencé à se mettre en colère en me disant pourquoi j’avais tout vendu. Je ne savais pas quoi lui répondre. »
L’autre problème auquel elle fait face est le fait qu’elle s’est mise à son propre compte. « Je voulais être indépendante en transformant ma passion en une entreprise rentable, ce qui me permettrait d’être plus proche de ma famille. Je n’ai pas réalisé qu’être son propre patron c’est aussi ne pas avoir de revenus stables. Ce n’est pas facile d’obtenir des emprunts auprès des banques car souvent le profil n’est pas bien valorisé. Autre problème, se trouver un emplacement idéal, car les grandes marques sont plus prisées que celles qui sont nouvelles. » Une autre difficulté qu’elle rencontre comme femme entrepreneure est l’accès au financement car, dit-elle, « concilier la vie professionnelle et la vie familiale a aussi un impact ».
Asha privilégie la vente en ligne et il lui arrive de louer des espaces temporaires dans les centres commerciaux tout en participant à des marchés à travers l’île. Elle trouve que l’engouement des sacs auprès de la gent féminine présage d’un bel avenir pour le métier qu’elle a choisi. « On peut toujours être sceptique à l’idée de lancer une nouvelle entreprise, mais il ne faut pas oublier que toutes les grandes marques n’étaient rien au départ. Il faut avoir de la patience, de la confiance et de la persévérance. Pour moi, il faut que le public soutienne les petites entreprises dans leurs habitudes d’achats. Nous offrons souvent des produits uniques avec un service personnalisé, car on est plus apte à faire un effort supplémentaire pour s’assurer que nos clients sont satisfaits et heureux de leur achat. »