Environnement – Bhagwan : « Maurice doit rompre avec la culture de gaspillage »

« L’île Maurice doit rompre avec la culture du gaspillage et adopter des comportements responsables si elle veut préserver la santé de sa population et l’avenir de ses enfants », a déclaré, hier, le ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, Rajesh Bhagwan. Il s’exprimait lors de l’ouverture d’un atelier de deux jours sur le thème « Change in behaviour towards source segregation of waste  », organisé par le ministère de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD), aux Docks de Port-Louis.

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Intervenant, le ministre Bhagwan a souligné que l’île Maurice produit plus d’un demi-million de tonnes de déchets solides par an, dont seulement 4 à 5 % sont recyclés. Il a averti que sans changement des habitudes, la saturation de la décharge de Mare Chicose aurait de lourdes conséquences pour le gouvernement, les collectivités locales, les entreprises et les ménages.

« Chaque année, notre pays produit près de 600 000 tonnes de déchets solides, ce qui représente environ 1,6 kilo de déchets par habitant et par jour. Actuellement, plus de 90 % de ces déchets finissent en décharge, principalement à Mare Chicose. Mais cette décharge arrive à saturation, son extension coûte des milliards de roupies et elle représente un danger pour l’environnement et la santé publique. Déjà aujourd’hui, le coût annuel de la gestion des déchets dépasse Rs 2 milliards, et si nous continuons sur cette voie, ce coût deviendra insoutenable dans les années à venir », met-il en avant.

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« Proze nasional tri dese se pli gran revolision ki pe vini. Enn revolision ki nou pa pou kapav fer san koudme lapopilsation. Sa revolision-la, li inplik enn sanzman konportman anvironnmantal ki bizin koumans par gesion nou propr resours. Seki nou konsome toulezour dan lakaz, dan travay, dan lotel », s’est appesanti le ministre de l’Environnement en revenant les initiatives en cours, dont le recyclage des contenants en plastique, des batteries de téléphones cellulaires et des pneus usagés.

Poursuivant, il maintient que « le tri à la source est une solution simple mais extrêmement puissante. Lorsque chaque famille trie ses déchets organiques, comme les restes de cuisine ou les déchets de jardin, nous pourrons détourner près de 40 % de ces déchets de la décharge. Lorsque nous séparons les plastiques, papiers et métaux, nous pouvons recycler et réutiliser encore 30 % supplémentaires. Cela veut dire que nous pourrions réduire de moitié les déchets qui finissent dans les décharges, tout en créant des opportunités économiques et des emplois verts. » Ainsi, deux grandes installations de traitement intégré des déchets, au Nord-Est et à l’Ouest, entreront en service en 2027 avec une capacité de 130 000 tonnes par an chacune, avec le potentiel de détourner quelque 210 000 tonnes des déchets des décharges annuellement.

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Rajesh Bhagwan affirme qu’aucune technologie ni aucun investissement ne pourrait réussir sans un changement de comportement individuel et collectif. Il a donc exhorté les citoyens, les organisations non gouvernementales, les collectivités locales et le secteur privé à adopter des pratiques responsables en séparant les déchets organiques, recyclables et résiduels à la maison, à l’école, au travail et dans les hôtels. Il a mis l’accent sur l’importance de la réutilisation, du compostage et du recyclage, qui soutiennent également les petites et moyennes entreprises dans l’économie circulaire. Il a salué le partenariat de l’île existant avec l’AFD dans la gestion des déchets axée sur le compostage, le recyclage et, à terme, la valorisation énergétique.

De son côté, le ministre Woochit a fait ressortir le rôle essentiel des autorités locales dans la supervision de la gestion des déchets, la modernisation des systèmes de collecte et de tri, ainsi que la sensibilisation du public. Il a annoncé la mise en service de deux nouveaux centres de gestion des déchets, l’un à l’Est et l’autre à l’Ouest, d’ici 2027, ainsi que d’unités régionales de compostage. « Ces installations devraient permettre de détourner 210 000 tonnes de déchets des décharges chaque année, tout en créant des opportunités économiques locales grâce au recyclage et à la valorisation des ressources », a-t-il déclaré.
La Junior Minister Bérenger a indiqué que la gestion des déchets demeure un enjeu crucial pour les petits États insulaires en développement comme Maurice, où les terres sont rares et où chaque mètre carré compte. Pour elle, transformer les déchets en ressources permet non seulement de préserver les écosystèmes naturels tels que les lagons, les rivières et les sols, mais aussi de favoriser la création d’emplois dans le secteur du recyclage. Elle a par ailleurs rappelé que la protection de l’environnement est une responsabilité partagée et que les citoyens doivent agir dès aujourd’hui pour garantir un héritage plus propre et plus sain aux générations futures.

Pour sa part, l’ambassadeur Bontems a évoqué la stratégie à long terme du pays visant à améliorer la gestion des déchets et à promouvoir une économie circulaire, notamment l’objectif de détourner 40 % des déchets solides des décharges. Il a réaffirmé l’engagement de la France à soutenir Maurice dans cet effort en partageant son expérience et ses conseils pour contribuer au développement de solutions adaptées aux conditions locales.

 

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