Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, tire la sonnette d’alarme par à l’évolution de la fièvre dengue à Maurice. C’était à l’ouverture d’un atelier de travail de Training of Trainers sur la dengue, réunissant des cadres venant des municipalités, des conseils de district et de villages, des centres communautaires, entre autres.
« L’an dernier et les années précédentes aussi, nous avons eu des épidémies de dengue. La différence, cette année, depuis l’enregistrement des premiers cas en décembre 2023, c’est que nous avons eu de grosses pluies, des cyclones causant des accumulations d’eau, des inondations… Cet élément nouveau, donc, soit le changement climatique, fait que nous nous retrouvons avec cette prolifération de moustiques tigre, et bien évidemment, d’autant de personnes atteintes de dengue. Cette maladie peut être fatale ! Elle peut affecter le système immunitaire de certaines personnes, les fragilisant fortement. Ou lekor pa pou kapav touy viris-la lerla. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’intensifier les efforts et de demander la collaboration de tout un chacun pour faire face à cette épidémie », a-t-il déclaré hier matin.
« Nous avons souhaité organiser cet atelier de sensibilisation avec ces personnes qui sont en contact direct avec la population, autour de l’île, afin qu’elles disséminent l’information et les bonnes pratiques pour contrer cette épidémie », a-t-il encore indiqué. Il a enchaîné : « Eski kiken kapav prevwar bann boulversman koze par sanzma klima ? Qui peut savoir dans les prochaines semaines et les mois à venir si nous n’avons pas de nouveaux épisodes de pluies torrentielles ? C’est pour cette raison que nous avons cet atelier de travail afin que vous soyez bien préparés à transmettre les bonnes informations et pratiques dans la communauté. Si nou pa fer sa zefor la ansam, nou pa pou resi. C’est dans la durée que nous allons concentrer nos efforts. Il s’agit d’être constant et d’adopter une nouvelle attitude afin de maintenir les précautions. »
Kailesh Jagutpal a mis en garde « contre certains qui viendront dire que nous n’avons pas les moyens de combattre l’épidémie ». Toutefois, il a fait comprendre seul, le ministère de la Santé ne peut tout entreprendre. « Nous avons l’exemple encore récent du Covid-19. C’est ensemble avec vous, la population, que nous allons lutter contre cette épidémie », rajoute-t-il.
Le ministre de la Santé indique que le gouvernement concentre ses efforts face l’épidémie. « Des effectifs de la SMF, de la police, du ministère de l’Agro-industrie, entre autres, ont été mis à la disposition pour aider dans les opérations. Bien évidemment, nous ne pouvons aller dans chaque maison dans le pays. C’est pour cette raison que nous comptons sur vous pour relayer l’information de la communauté et nous faire savoir où des cas sont identifiés. Afin que nos services puissent intervenir à temps », s’évertue-t-il de rassurer.
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278 cas actifs sur 498 recensés à Maurice
Les derniers chiffres officiels indiquent que 498 cas ont été recensés par les services de Santé à mardi, dont 278 sont actifs. 163 sur 250 cas ont été identifiés à Port-Louis et dans les quartiers avoisinants, nommément Baie-du-Tombeau, Cassis, Cité-La-Cure, Cité-Vallijee, Terre-Rouge, Les-Salines, Sainte-Croix, Vallée-des-Prêtres, Pailles, Tranquebar, Vallée-Pitot, Abercrombie et Bain-des-Dames.
41 actifs sur 67 sont issus des régions suivantes : Grande-Rivière-Nord-Ouest, Coromandel, Pointe-aux-Sables, La-Tour-Koenig, Petite-Rivière et Chebel. 36 cas actifs des 98 recensés viennent du Nord du pays, notamment Poudre-d’Or, Poudre-d’Or Hamlet, Plaine-des-Roches, Mon-Choisy, Vale, Pointe-des-Lascars, Pereybère, Grand-Baie et Morcellement Saint-André, Triolet, Pointe-aux-Canonniers, Goodlands, Petit-Raffray, Arsenal et Fond-du-Sac.
Et 18 cas actifs sur les 43 ont été identifiés à Quatre-Bornes, Beau-Bassin, Mare-Gravier et Rose-Hill.
Les statistiques de la Santé indiquent aussi deux décès, une dans la région Port-Louis Ouest et l’autre dans les régions du Nord du pays. Cependant, la Santé avance que le décès des quartiers Ouest de la capitale « n’est pas directement lié à la dengue ».
