Études : Le sport contre le surmenage scolaire

On ne le répétera jamais assez, mens sana in corpore sano. Et les enfants ne font pas exception. Chaque semaine, nous publions les récentes études sur les jeunes et ce dimanche, nous vous partageons un article paru en début du mois sur le site d’information slate.fr. Selon une étude finlandaise, non seulement l’activité physique serait bénéfique pour la santé physique des enfants, mais elle aurait aussi des répercussions positives sur leur santé mentale.

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Vaincre le surmenage scolaire par le sport ? Pour des chercheurs finlandais, qui ont étudié des données collectées sur plus de 34 000 adolescents en 2015, une activité physique serait bénéfique à la fois pour la santé physique des enfants, mais aussi pour leur santé mentale.

Dans leur étude publiée en juillet dans le European Journal of Public Health, les chercheurs distinguent deux types d’activité physique : celle du trajet-école maison effectué à pied ou à vélo, et celle qualifiée de loisir. Ces deux types d’activité physique ont démontré des résultats positifs. « Dans notre étude, le trajet dit “actif” conduit à accroître les chances de déboucher vers de meilleures performances académiques et compétences scolaires […]. De plus, la marche et le vélo sont liés à un plus grand bonheur à l’école », détaille Juuso Jussila, doctorant à l’université de Finlande occidentale. Mais s’adonner à un sport loisir présente des avantages indéniables. « Les adolescents qui pratiquent une activité physique quatre à six heures par semaine durant leur temps libre réduisent de 50 % le risque de vivre un burn-out scolaire par rapport aux adolescents inactifs », ajoute Juuso Jussila. Le chercheur en profite pour rappeler quelques symptômes du burn-out scolaire : « Épuisement à l’école, cynisme concernant les objectifs scolaires, sentiment d’incapacité. »

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Un phénomène réel

Pour la psychologue new-yorkaise Jennifer Hartstein, « le burn-out scolaire est un phénomène réel chez les enfants ». « Il arrive lorsque les étudiants doivent gérer beaucoup de frustration ou de stress, avec peu de temps ou de possibilités de se reposer et recharger les batteries », notamment à cause de journées complètes du matin au soir, occupées par les cours, les activités extrascolaires, les petits boulots ou des responsabilités familiales.

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Permettre aux jeunes de pratiquer une activité sportive serait alors positif sur plusieurs points : améliorer la qualité de leur sommeil, les mettre dans un meilleur état d’esprit, leur permettre d’améliorer leur concentration ou encore de développer leur mémoire. Tous ces éléments sont (très) utiles pour bien réussir à l’école. Attention cependant à ne pas forcer les enfants qui n’ont pas d’attrait particulier pour le sport. « Parlez avec votre enfant de ce qui pourrait l’intéresser, et encouragez-le à essayer de nouvelles choses. Ils n’ont pas besoin d’être des athlètes. Ils peuvent marcher, faire du hula hoop ou même de la corde à sauter », suggère le docteur Hartstein. La communication reste donc la clé !

Le burn-out scolaire, dites-vous ?

Par ailleurs, l’université de Sherbrooke a publié, récemment, une brochure informant sur ce phénomène qui prend de plus en plus ampleur chez les étudiants, alors qu’il était auparavant essentiellement associé aux adultes. Souvent associé au monde du travail où la productivité et la performance prennent une place prédominante, l’épuisement est une problématique de plus en plus préoccupante dans la population étudiante. En effet, une proportion considérable d’étudiants rapporte vivre de l’épuisement en lien avec leurs études.

Le début de l’âge adulte est une étape de vie stimulante, riche d’expériences variées, mais elle comporte aussi son lot de défis. Lors de cette période, l’individu est porté par le désir de faire sa place, de prouver sa valeur, de définir son identité. Le milieu académique est par ailleurs de plus en plus exigeant : pensez à la course aux stages, aux demandes de bourses, aux dossiers à préparer pour l’admission à la maîtrise ou au doctorat, etc. En parallèle, il y a aussi l’appartement, l’emploi, les amis, les loisirs, les relations amoureuses. Et pour certains, les enfants, la famille.

Beaucoup d’objectifs stimulants et d’apprentissages possibles, mais aussi beaucoup de défis à relever en même temps. Normal d’être fatigué non ? Tout cela prend une énergie considérable. Mais à quel moment passe-t-on de la fatigue à l’épuisement ? Comme le sentiment d’inefficacité est très présent dans le vécu d’une personne épuisée, le fait d’avoir diverses sources de valorisation constitue aussi un facteur de protection.

En effet, si une personne se définit uniquement par ses études, elle n’a rien d’autre sur quoi s’appuyer lorsque la dévalorisation et le sentiment d’inefficacité prennent place. Un étudiant qui s’implique dans d’autres domaines ou sphères de vie sera ainsi davantage protégé. L’épuisement, ou le burn-out se définit comme un syndrome psychologique qui se met en place lorsqu’une personne est confrontée à des facteurs de stress interpersonnels chroniques dans son milieu de travail ; dans notre cas, dans son milieu d’études. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’épuisement professionnel se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

L’organisme se trouve alors en constante activation

Il importe de mentionner que le stress existe pour nous permettre d’atteindre nos objectifs ; il mobilise nos ressources pour faire face à une situation, puis il s’ensuit une période de repos qui nous permet de refaire nos forces. Le stress devient problématique, et peut se transformer en épuisement, lorsque les facteurs qui le causent perdurent dans le temps. Par exemple, si l’étudiant porte des attentes irréalistes, qu’il se demande la perfection en tout temps, ou encore si les défis s’enchaînent les uns après les autres sans moment d’arrêt, sans période de ressourcement.

L’organisme se trouve alors en constante activation, il se fatigue et l’efficacité diminue. Cela crée un cercle vicieux : on tente de travailler encore plus pour atteindre nos objectifs (inatteignables dans le contexte), et l’épuisement augmente. Des troubles du sommeil, dont l’insomnie, découlent souvent de cette dynamique, ce qui contribue à la fatigue et alimente en retour l’épuisement.

Comment savoir si nous sommes fatigués ou épuisés ? L’épuisement comporte bien sûr beaucoup de fatigue, mais d’autres symptômes sont présents. Il est généralement admis que cette problématique inclut 3 principales dimensions : l’épuisement émotionnel, le cynisme (se sentir détaché de ses études ou des autres), et le faible sentiment d’accomplissement personnel. L’épuisement partage, par ailleurs, beaucoup de points communs avec la dépression et il peut parfois être difficile de les différencier.

La plus grande différence étant que l’épuisement est intimement lié à nos études. C’est notre relation aux études (ou son contexte) qui est problématique, qui cause les symptômes associés et que nous devons revoir. Il est possible de voir l’épuisement étudiant comme un continuum allant du stress académique jusqu’à l’épuisement majeur.

De manière générale, l’épuisement s’explique par un processus cumulatif où les symptômes se font de plus en plus nombreux et/ou intenses. Comme le mentionne Marcel Bernier : « Au tout début, vous sentez votre fatigue et votre besoin de repos. Si vous ignorez cet avertissement, il se transforme en un état général qui constitue l’épuisement. » Quatre grandes étapes sont habituellement décelées dans la mise en place d’un épuisement : l’enthousiasme idéaliste, la stagnation ou le plafonnement, la désillusion et l’état d’épuisement ou la démoralisation avec la sensation d’être exténué est quasi permanente et l’étudiant se retrouve dans l’incapacité d’étudier, de faire ses travaux, ou même de se rendre à ses cours.

Le besoin de convalescence est alors important, l’étudiant doit faire une pause afin de remplir son réservoir d’énergie, et de modifier son rapport à ses études. La consultation est souvent nécessaire à ce stade.

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