Faisant l’objet de dépôts sauvages de déchets, le complexe constitue aussi un danger pour les piétons
Même si la station balnéaire de Grand-Baie continue à attirer des centaines de milliers de touristes chaque année, de sombres taches noircissent le tableau : les dépôts sauvages de détritus couplés aux espaces bâtis ayant perdu leur fonction originelle, sans réaffectation officielle, et se trouvant dans un état de dégradation plus ou moins avancé. Abandonnés par leurs propriétaires depuis plusieurs années, deux imposants édifices – sis à la route Royale dans un complexe mitoyen ayant abrité jadis un grand restaurant indien et une guest house – tombent en décrépitude sans qu’aucune mesure n’ait été orchestrée pour assurer la sécurité des piétons. Probablement squattés par des SDF et des toxicomanes, l’intérieur et l’extérieur de ces édifices, dont les entrées n’ont pas été condamnées, sont de vrais dépotoirs. Y sont régulièrement abandonnés : matelas, déchets ménagers, détritus de chantier meubles, etc.
Chaque année, les hôtels et autres lieux très fréquentés proposent un spectacle des grands feux d’artifices spectaculaires lors de la Saint-Sylvestre. À minuit, le ciel s’illumine, les Mauriciens et les touristes se réunissent sur de nombreuses plages publiques pour assister à ce beau spectacle, comme à Grand-Baie qui sera en effervescence à partir de 19h30, ce mercredi. Sauf que, malgré sa popularité festive et estivale, son lagon turquoise, ses bateaux de plaisance et son séduisant paysage, ce village balnéaire, avec une population d’environ 11,500 âmes, cache une réalité beaucoup moins glamour : les dépôts sauvages de déchets qui semblent n’avoir de cesse de se répandre dans la nature, sur la plage, sur les terrains en friche, au sein des arrêts d’autobus, au bord des chaussées…
Dans ses colonnes du 11 avril 2025, Week-End avait fait état de ce fléau qui enlaidit le décor, mais rien n’a été fait pour y remédier. Sur certains terrains en friche, disséminés ici et là, des vieux frigos, des détritus ménagers, des meubles et des tonnes de gravats de chantiers. Si l’incivilité règne en maître, ce marasme s’explique aussi par l’incurie dont fait preuve la collectivité locale. Sinon comment expliquer qu’aucune action n’ait été entreprise par le Conseil de village ou de district pour rappeler à l’ordre le ou les propriétaires de deux bâtiments mitoyens abandonnés et délabrés, ayant accueilli une guest house et un restaurant huppé, avant qu’il.s ne mette.nt les clés sous le paillasson ? Construits dans les années 1990, ces édifices ont connu des jours heureux. Aujourd’hui, ils sont en ruine, presqu’un portail vers un monde parallèle, en donnant l’impression que leurs murs lézardés peuvent s’effondrer à tout moment. Les morceaux de verre éparpillés un peu partout, des meubles brisés et les détritus en tous genres jonchant le sol font oublier que le restaurant était jadis classé parmi les meilleurs de la région en cuisine indienne.
Longeant un espace piétonnier, ces bâtiments représentent une source de danger potentiel, d’autant que leurs enceintes font désormais office d’aires de stationnement, sans compter la présence récurrente d’individus louches. « Pa fer mwa krwar pena enn dépité ou konsyer vilaz ek district ki pann passé dan zot loto inn trouv sa ? Les autorités concernées doivent servir une notice aux propriétaires, leur accordant un délai pour prendre les mesures qui s’imposent. Celles-ci varient selon les cas. Elles peuvent aller de la protection et de la sécurisation du bâtiment, en passant par la démolition pure et simple de l’édifice », soutient le propriétaire d’un restaurant sis à quelques pas du complexe.
Les habitants et commerçants de Grand-Baie en ont aussi assez de l’état dans lequel se trouvent les rues parsemées de nids-de-poule. Dans ces circonstances, ce sont les automobilistes et motocyclistes qui payent les pots cassés. Contraints de slalomer entre ces trous béants, sous peine d’y laisser leurs essieux ou de subir une crevaison, les concernés sont à bout de nerfs, d’autant que cette situation prévaut depuis que les travaux de pose des nouveaux tuyaux de la Central Water Authority (CWA) ont démarré, il y a deux ans. C’est autour du morcellement Boucan, aux alentours de la station de police et en face de la galerie commerciale Sunset Boulevard, que l’on trouve les plus fortes dégradations. Les protestataires demandent aux autorités de recourir au rapiéçage des rues, « si ce n’est pas trop demandé ! »

